200 Roses

Organisée par le Collectif Occasionnel

Avec AM Trépanier, Ave Fenix, le collectif CATS / SWATS, La Diabla, le collectif La Grande, Horizontale, Joël Defrance, Judith, Fanny Doucet, Iara, Law Clinic, Leandra K, Piti Pietru, le collectif Les Putains de Rencontres, Roberta Monte, Romea Diabla, Spangle Durac

Exposition du 2 au 26 novembre 2023
Vernissage le jeudi 2 novembre dès 18h, avec une performance de Joël Defrance et repas prix libre.

Horaires d’ouverture :
Jeudi 2 novembre dès 18h

Journée des arts samedi 4 novembre de 12h à 18h
Ouvert les samedis 11, 18 et 25 novembre de 14h à 19h, permanence par le collectif
Les dimanches 5, 12, 19 et 26 lors des évènements.

L’exposition contient deux oeuvres avec du contenu sexuel explicite.

 

La question du travail du sexe et de ses représentations a été un sujet abordé de manière récurrente ces dernières années, que ce soient par des films, des publications de livres ou encore des expositions d’artistes également travailleur.e.x.s du sexe (TDS), en Suisse ou en France*. Cet engouement ne peut être qu’une étape positive et nécessaire dans la déstigmatisation du métier – quand les oeuvres proposent ce regard – permettant à la fois à un public peu familier de ces problématiques de questionner son regard sur “le plus vieux métier du monde” mais encore aux personnes concernées de pouvoir s’exprimer publiquement, à la première personne, et sans que leurs voix soient confisquées par autrui. La pluralité de ces discours et les formes qu’ils ont produites permettent de dessiner un paysage plus complexe sur les réalités du travail du sexe, de montrer que celui-ci est source d’enseignement et d’apprentissage, mais aussi d’art et de littérature.

Pour autant, les droits effectifs des travailleur.e.x.s du sexe n’ont quasiment pas évolué. En Suisse, les restrictions quant à la pratique du TDS restent les mêmes, et la crise sanitaire du Covid a fini de précariser les plus fragiles. En France, les discours abolitionnistes restent prédominants dans les instances gouvernementales, dont les lois entravent de plus en plus la liberté et la sécurité des TDS. Dans ce tissu social complexe, se dressent en pare-feu les associations communautaires d’aide et de soutien aux TDS, dont le rôle est essentiel pour garantir un soutien légal, moral et matériel à un corps de métier précarisé et stigmatisé.

Dans ce nouveau projet d’exposition, c’est en collaborant directement avec les associations communautaires suisses et des régions francophones que nous avons souhaité être mis.e.x.s en contact avec des personnes à la fois travailleur.euse.x.s du sexe, et producteur.ice.x.s de récits sur leurs expérience, qui ne profitent pas d’une visibilité institutionnelle. Soutenir cette visibilité paraît être un atout essentiel à l’émancipation de ce corps de métiers précarisé et stigmatisé.

Par ailleurs, nous somme également convaincu.e.x.s, que les narrations et auto-narrations de travailleur.euse.x.s du sexe sont des outils pédagogiques dont nous aurions tout.e.x.s beaucoup à apprendre, qu’il s’agisse d’argent, d’amour, de sexualité, de travail.

 


PROGRAMME

Jeudi 2 novembre

Vernissage de l’exposition 200 Roses dès 18h
Avec les oeuvres de :

AM Trépanier
Ave Fenix
le collectif CATS / SWATS
La Diabla
le collectif La Grande Horizontale Joël Defrance
Judith
Fanny Doucet
Iara
Law Clinic
Leandra K
Piti Pietru
le collectif Les Putains de Rencontres Roberta Monte
Romea Diabla
Spangle Durac

Performance de Joël Defrance : “Dans mes mains le poids de la tête du vieux monde” Joël Defrance travaille sur les notions de poétique arrivée dans l’espace public, de politiques queer et de l’être ensemble. Il explore ces questions à travers différents personnages créés in situ pour des performances solo ou collaborative.
Sa sensualité interpelle et compose dans l’écriture du désir, des propositions flirtant avec le lyrisme et le punk. Avec la voix, le corps et les machines électriques et électroniques comme médiums, il s’intéresse dans le futur aux modules de synthèse vocale et corporelle interactives.


Dimanche 5 novembre 


14h : Atelier décryptage sur le porno du collectif La Grande Horizontale
Cet atelier propose un decryptage portant sur les représentations du porno mainstream et des contextes de production.
Atelier d’une durée de 2h 

18h : Lecture de Fanny Doucet d’extraits du recueil “TDS” de Tan
Fanny Doucet, membre de CRISSURES, veut porter les voix – et les cris, sûr ! – de celleux pour qui la vie est faite de moments qui crissent un peu, ou au moins crispent. Pour cette occasion, elle lira des extraits choisis de TDS, un recueil de témoignages de TDS, principalement basé.e.x.s en France, paru en 2022.

18h30 : Lecture de Judith d’un extrait de “Ich bin Sex Arbeiterin”
La partie alémanique de l’association ProCore (faîtière des associations de TDS en Suisse) a publié en 2020 le livre “Ich bin Sexarbeiterin”, qui regroupe des témoignages de personnes tds travaillant principalement en Suisse alémanique. Judith est l’une d’entre elle.eux, et viendra lire son propre témoignage, traduit de suisse-allemand vers le français.

19h : Repas vegan prix libre

20h : Projection de “Daspu”, de Valentina Monti, Kran Film Collective, 2010
Un groupe de TDS à Rio de Janeiro se bat pour obtenir des droits et lutte contre la stigmatisation en créant une marque de vêtements qui gagne rapidement les défilés de mode brésiliens.


Dimanche 12 novembre

17h : Table ronde “Quelle éthique pour la programmation culturelle autour du travail du sexe?” avec Amar et Soraya de l’organisation des “Putains de Rencontres”.
Différents événements ont eu lieu ces derniers mois portant sur le TDS et ses représentations. Nous souhaitons aborder dans cette discussion les conséquences de cette visibilisation: si celle-ci est nécessaire pour faire connaître à un plus large public l’enjeu de l’acquisition de droits pour les travailleur.euse.x.s du sexe et la déstigmatisation de ce métier, qu’en est-il des imaginaires véhiculés par ces nouvelles formes de représentations ?
Nous invitons Amar et Soraya qui organisent les “Putains de Rencontres”, un festival par et pour les TDS ayant lieu chaque année dans une ville différente de France dans l’objectif de se donner des outils dans le cadre de l’exercice de leur travail. Ces personnes réfléchissent activement à la question des représentations des TDS au travers des programmations à destination du large public.

19h : Repas vegan prix libre

20h : Projection des épisodes de la série “Sorcière Lisa” de Camille Ducellier, 2021. Suivi d’une discussion avec Camille Ducellier, metteuse en scène, et Lisa Granado, actrice et personnage principale.
Une série documentaire intimiste qui dévoile les multiples facettes de Lisa, tantôt voyante, strip-teaseuse, cagole ou sirène.


Dimanche 19 novembre

17h30 : Lecture de La Diabla d’extraits de son prochain livre.
Ponte en mis tacones, le premier livre de La Diabla a été édité en collaboration avec Aspasie et le Collectif Occasionnel, dans le cadre de l’exposition Argent facile. La Diabla revient avec un deuxième opus, en cours d’écriture, dont elle a choisi quelques extraits.
Ce livre mêle récit autobiographique et guide pratique, il aborde la question des frontières, du travail du sexe, de l’amour, de la liberté et de la solitude. « La Diabla, fácil de conocer, difícil de olvidar ».

18h15 : Présentation du CATS – Comité autonome du travail du sexe, collectif de travailleureuses du sexe basé à Montréal.

19h : Repas vegan prix libre

20h : projection du film “La fiancée du pirate” de Nelly Kaplan, 1969
Une vengeance sociale surréaliste, dans laquelle Marie, trop humiliée depuis des années, décide, à la mort de sa mère, de se venger sans vergogne. Elle commence alors une entreprise de séduction sur tout ce que le village de Tellier compte de notables.


Dimanche 26 novembre

17h : Table ronde : “Que faire de la police et de la justice lorsque l’on est travailleur.euse.x du sexe?” avec des étudiant.e.x.s du séminaire “Law Clinic” à l’Université de Genève et Piti Pietru, travailleuse du sexe basée à Genève.
Si le TDS peut être exercé en toute légalité en Suisse, il n’en reste pas moins que l’accès à des droits sociaux fondamentaux, tels que des soins adaptés, des aides sociales, l’ouverture d’un compte ou d’un prêt bancaire restent encore impossible, mais aussi que le stigma reste profondément ancré dans la perception que la société a des TDS. Ainsi les démarches pour rapporter une agression dans le cadre du travail deviennent par exemple des plus complexes.

En France la situation, liée à la loi de pénalisation des clients et à la loi contre le proxénétisme, relègue le TDS à l’illégalité la plus totale, créant des situations de grande précarité et de grande violence pour les concerné.e.x.s, en dehors de toute considération éthique. Dans une société qu’aucun pouvoir public ne défend ou ne protège, nous voudrions donc nous poser la question des tactiques qui se développent pour que cessent le déni de la justice et le harcèlement policier à l’encontre de cette communauté de travailleur.euse.x.s. Pour ce faire, nous inviteront les organisatrices du séminaire “Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables de l’Université de Genève” et Piti Pietru, travailleuse du sexe basée à Genève, pour converser au sujet des rapports entretenus entre les TDS, les personnes et organisations qui les défendent, la police et la justice.

19 : Repas vegan prix libre

20h : Projection du film “Au coeur du bois” de Claus Drexel, 2021

Dans le légendaire Bois de Boulogne, Samantha, Isidro, Geneviève et les
autres font le plus vieux métier du monde. Entre confidences, humour et dignité, ils et elles nous emmènent au cœur du Bois.

 

Vue de l’exposition « Argent Facile », organisée par le Collectif Occasionnel. ©Eden Levi
Archive Fond Grisélidis Real. Crédit inconnu
Labygramme. Crédit : Spangle Durac
Vue de l’exposition Argent Facile / Maïa Izzo-Foulquier. ©Eden Lévi
Dans le souffle de C. Crédit : AM Trépanier
Roberta Monte. Crédit : Roberta Monte
Sorcière Lisa. Crédit : Camille Ducellier
La Diabla. Crédit : Eva-Luna Perez

Projet subventionné par la Ville de Genève et la Fondation Oertli.

L’été des charognes

Yan Pavlik et Alix Debraine

Exposition du 22 septembre au 21 octobre 2023
Vernissage le vendredi 22 septembre et révélation des sculptures dès 18h

 

Yan Pavlik et Alix Debraine ont passé tout l’été à jouer aux cadavres exquis. Jeu surréaliste dont les règles sont simples : une personne commence un dessin ou une phrase, cache ce qu’elle vient de faire puis passe le papier à quelqu’un·e d’autre pour continuer. Cette deuxième personne dissimule à son tour et ainsi de suite jusqu’à la révélation qui fait apparaitre une image aléatoire, non-synchronisée ni préparée. Les résultats sont souvent chimériques et absurdes.

Pour l’exposition à eeeeh, les deux artistes ont repris les règles du jeu mais cette fois-ci en sculpture. Chaque pièce est un collage alterné d’un étage de Yan Pavlik puis d’un étage de Alix Debraine. Iels réalisent ainsi une expositions commune sans jamais savoir ce que l’autre fait car les sculptures ne seront révélées que le jour du vernissage, le 22 septembre 2023, en compagnie du public.

Samedi 7 octobre, dès 12h
Cadavre exquis live puis révélation de la sculpture à 18h, suivi d’un apéro

Les deux artistes invités dans « L’été des charognes », Yan Pavlik et Alix Debraine invitent cinq artistes à venir répéter le processus utilisé dans leur exposition. Agathe De Limoges, Emilie Triolo, Pierre Schwerzmann, Shatha Afify et Serge Ghazale réaliseront un cadavre exquis sur une journée.
Chacun.e leur tour iels réaliseront un étage de la sculpture, pour ensuite le cacher et laisser la place à la prochaine personne.

L’espace eeeeh! sera ouvert toute la journée, permettant de voir les artistes en réalisation, puis la sculpture entière sera révélée à 18h00. L’occasion de partager un verre autour du résultat hasardeux né de cette collaboration.

Finissage le samedi 21 octobre entre 11h et 14h

Sur une invitation de Pierre Schwerzmann.


BIOGRAPHIES

Alix Debraine est une jeune artiste franco-suisse née en 1998, qui vit et travaille à Lausanne (CH). En 2021, elle obtient un Bachelor en Arts Visuels à la Haute école d’art et de design de Genève en Suisse (la HEAD). Elle y poursuit actuellement ses études en WorkMaster. En 2022 elle montrait sa première exposition personnelle dans l’espace Standard deluxe à Lausanne. Elle a aussi été curatrice pendant plusieurs années dans Limbo, un artist-run space genevois.
IG : @alixdebraine

Yan Pavlik (1995) vit et travaille à Lausanne. Il a étudié les Arts Visuels à la Haute Ecole dʼart et de design de Genève ( HEAD ) ou il à également travaillé comme assistant au CERCCO, atelier d’expérimentation et de réalisations en céramique contemporaine. Il poursuit actuellement ses études à L’EDHEA dans le cadre du MAPS ( Master of Arts in Public Spheres ). Y. Pavlik à participé à plusieurs expositions collectives, notamment à Limbo Space (Genève), à l’usine Kugler (Genève), à espace Labo (Genève) et pour la JungKunst 2021 (Winterthur). En juillet 2021, il inaugure sa première exposition personnelle à la galerie ‘’Valentin 61’’ (Lausanne).
IG : @p_a_v_l_o_k

 

Bureau des questions importantes 2023

DU 1er AU 16 SEPTEMBRE 2023

Entrée prix libre
Permanence tous les jours
Repas prix libre tous les soirs

PROGRAMME 2023

Quoi
Le Bureau des Questions Importantes, j’en ai déjà entendu parler mais qu’est-ce que c’est ? Une alternative au « bureau » où nous sommes souvent fatigué·x·e·s de nous rendre tous les matin ? Un lieu de réclamation où tremblotant·x·e·s nous déposons notre formulaire B en espérant obtenir le certificat Y ?

MILLE FOIS MIEUX QUE ÇA! le BDQI est un lieu où on cherche à aller plus loin que « c’est comme ça, revenez plus tard si vous êtes pas content·x·e·s ». C’est un lieu de répit et d’échanges où chaque personne qu’iel soit artiste·x ou passant·x·e est lae bienvenu·x·e pour y déposer ses questions importantes, celles qui souvent méritent plus d’espace et qui défileront sous une myriade de formes.

C’est peut-être un laboratoire où on expérimente cette forte envie de vivre collectivement de manière différente. Un assemblage d’énergies qui nous pousse à aller de l’avant créant la suspension dans laquelle vous êtes invité·x·e·s à vous installer.

Qui
Pour cette 6ème édition, c’est le cœur gonflé de bonheur que le Bureau Des Questions Importantes vous annonce sa transformation en une chimère à quatre têtes, réuni·x·e·s par nos engagements divers et nos stratégies de résistance. De là, beaucoup de mains et de passion dans les intestins se sont déployé·x·e·s pour rêver le cheminement que vous allez découvrir. Une nébuleuse d’artiste·x·s et d’intervenant·x·e·s formidable·x·s prend forme durant deux semaines pour vous ouvrir les portes de leurs univers importants, offrant des temps de rencontres précieux à qui sait les saisir avec curiosité et soin. Mais aussi, le BDQI ne serait rien sans sa merveilleuse galaxie de spectateur·x·ice·s venu·x·e·s d’un peu partout pour faire vivre en miroir les échanges.


Pour le BDQI, la merveilleuse team construction nous prépare une scénographie spectaculaire, adaptée tant aux performances les plus folles qu’aux moments de repos. C’est un espace, au centre ville, où l’on peut se retrouver, réfléchir, découvrir, expérimenter, célébrer et prendre soin de soi. Des petits coins confortables sont prévus pour s’isoler et chacun·x·e est invité·x·e à venir occuper l’espace, que ce soit pour bouquiner les incroyables ouvrages à disposition dans la bibliothèque, se désaltérer, se reposer ou même faire une sieste. Une belle terrasse est installée pour prendre le soleil. Sentez-vous libre aussi de venir entre les rendez-vous pour dire un petit coucou.

Comment
Tel un cadavre exquis, différentes propositions singulières qui tissent des liens seront au programme du BDQI. Avec une complète confiance aux artistes invité·x·e·s – nous pourrons y découvrir des projets aboutis, en cours de construction, des propositions nouvelles ou qui ont déjà voyagé, des rencontres à chaque fois riches qui transportent et véhiculent des envies fortes, souvent urgentes. Dans une atmosphère parfois festive, d’autre fois intimiste, de temps en temps exigeante, et qu’on essaie un maximum accueillante et respectueuse.
Axé avant tout sur la rencontre et le désir de penser ensemble, le festival propose des performances, spectacles, discussions, ateliers, films, sonorités, moments détentes et autres projets formidablement importants accompagnés tous les soirs de bons repas prix libre et ouvert à tous·x·tes. On se réjouit de vous accueillir avec nos cœurs enragés, nos idées concrètes et nos envies utopiques.

Chantal Mariam Neuhaus, Juli Sando, Amélie Daverio et Chloé Démétriadès

 


Ces deux semaines de rassemblement se veulent aussi accueillantes et bienveillantes que possible.

Vous entrerez dans un espace chaleureux que nous tenons à rendre le plus respectueux que possible pour chacun•x•e.

On a un canal Telegram voici le lien si vous voulez être au courant de toutes les activités en temps réel.


Design graphique:
Bye Bye Binary
(Clara Sambot, Enz@ Le Garrec & Eugénie Bidaut)

Avec le soutien de:

Ville de Nyon, Région de Nyon, Canton de Vaud, Fondation Ernst et Olga Gubler-Hablützel, Fondation Helga & Victor Bodifée, AVDC – Association vaudoise de danse contemporaine et l’espace eeeeh! (soutenu par Pro Helvetia, Canton de Vaud, Loterie Romande, la mobilière).

ouvrir la fenêtre ou fermer les volets

SOTO LABOR

Arpentage de texte, atelier auto-enquête et atelier d’écriture durant le mois de juin

À l’occasion d’une résidence, je suis invité à partager mes interrogations autour de pratiques du soin : soin dans l’entretien des espaces domestiques et collectifs (le ménage, sa valorisation, son exploitation), soin donné aux relations sociales et/ou affectives (communication, médiation et responsabilisation), soin du corps et de la psyché (rituels/pratiques individuel/les et/ou collectif/ves).

Je vous invite à un atelier d’écriture pour partager nos habitudes et façons de se donner du soin et les mots qu’on y associe. C’est ouvert à tous·x·tes, que tu écrives ou non, que tu aies déjà participé à un atelier d’écriture ou non. Ça se passe dans l’espace eeeeh! Et y aura un repas et un bar à prix libre.

OUVRIR LA FENETRE OU FERMER LES VOLETS

Prenant appui sur la notion d’entretien – entendue comme une économie de relation visant à (se) donner du soin et de l’attention, ouvrir la fenêtre ou fermer les volets est une invitation à explorer nos rapports à l’entretien des espaces de vie individuels et collectifs, sous forme d’ateliers et de rencontres. Comment prendre en charge un conflit et/ou notre peur du conflit ? Qu’est-ce que cela implique dans le partage des espaces et des affects ? (à partir du livre de Sarah Schulman, Le conflit n’est pas une agression) ; Quels sont nos expériences, nos rapports et nos imaginaires liés au ménage ? Au travail ménager ? (auto-enquête) Quelles relations tissons-nous entre gestion de l’espace et santé mentale ? (atelier d’écriture)

PROGRAMME

Samedi 17/06, 13h-18h :
Arpentage d’extraits du livre Le conflit n’est pas une agression (2021) de Sarah Schulman en vue de se partager outils et récits autour de la prise en charge collective des conflits.
L’arpentage est une méthode de lecture collective, issue des cercles ouvriers de la fin du XIXe siècle, et développée par l’éducation populaire. Sur un temps déterminé, les participant·x·e·s se partagent un document dont chacun·x·e lit individuellement une courte partie avant de raconter aux autres ce qu’iels en ont retenu. Soto vous invite le temps d’un après-midi pour cette lecture collective et une discussion informelle autour d’un goûter, bien installé·x·e·s dans l’espace eeeeh!. Vous pouvez nous rejoindre pour toute la durée ou venir le temps qui vous convient.

Samedi 24/06, 13h-18h :
Atelier auto-enquête autour du ménage : quelles expériences, quels imaginaires?
Les participant·x·e·s sont invité·x·e·s à interroger leur rapport individuel aux pratiques domestiques à partir de quelques questions ouvertes. S’ensuivra une mise en commun – selon les envies de chacun·x·e – et une discussion élargie autour de l’entretien de nos espaces intimes et collectifs. Soto vous invite le temps d’un après-midi pour cet échange autour d’un goûter, bien installé·x·e·s dans l’espace eeeeh!. Vous pouvez nous rejoindre pour toute la durée ou venir le temps qui vous convient. Bienvenu·x·e seul·x·e ou en collectif.

Mardi 27/06, dès 18h30 :
Atelier d’écriture autour des pratiques du soin à l’espace et aux émotions et repas

 

BIOGRAPHIE

soto labor (1993, FR) est un poète, artiste visuel et performeur. Fortement influencé par le hip-hop comme moyen d’autonomisation, il explore différentes formes de récit et de performance, tout en se penchant sur les conditions matérielles qui rendent cela (im)possible pour certain·e·s. Il produit des histoires courtes, textes critiques, fables, poèmes et paroles de rap.

site web
@s_t_o_a_s_t_o

Le Labo X Let’s Doc X eeeeh

Dans le cadre de Let’s Doc, l’espace eeeeh accueille deux séances d’écoutes de documentaires sonores, proposés par le Labo le samedi 3 juin à 17h30 et 19h30.

Le Labo X Let’s Doc X eeeeh !

Le Labo, atelier de création radio de la RTS, vous propose de
découvrir la diversité des documentaires sonores à travers le
travail de plusieurs auteur.ice.s. Au programme : deux
séances d’écoute thématique construites à partir d’extraits,
de témoignages et de séquences d’œuvres sonores.

Les murs ont des oreilles
C’est le son d’une évacuation ou le récit d’une évasion. Mais
ce sont aussi des voix anonymes qui s’échappent des ondes
et se faufilent le long des barrières.

Extraits de:
Le Mécano de l’Évasion, Chedia Leroij
From Lisboa with Love, Aurélien Caillaux
Zadio Rad, Lucas Krishnapillai
Le dernier mot de la cabine, Jonas Pool
Les Barrières Mobiles, Éric la Casa
Ruptures, Raphaëlle Régnier

Chassez le naturel
Notre rapport à la nature est pétri de contradictions : plongez
dans les expériences, de celles qui chassent, de ceux qui
pistent ou de celui qui imite.

Extraits de:
Predator Junior, Jonas Pool
Le sang de Ginette, Sonia Cabrita
Nos voisins sauvages, Antoine Guirimand
Ferristes, Aline Suter
Radio Arbre, Læticia Dosch
Piste animale, Péroline Barbet
Jakob, ma corneille de compagnie, Thomas Schunke

Unresolved Image

Fig Docher et Neige Sanchez

Exposition du 5 mai au 27 mai 2023
Vernissage vendredi 5 mai dès 17h30, avec micro-lectures et repas prix libre

Horaires d’ouverture 
Tous les vendredis de 17h à 19h, les samedis de 14h à 18h, et sur rendez-vous.

La collaboration entre Fig Docher et Neige Sanchez émerge tant d’une profonde joie que d’une profonde frustration. À l’heure où les questions queer sont omniprésentes sur nos écrans, les panneaux publicitaires, à l’entrée de nos banques, sur les couvercles de nos crèmes corporelles, mais également dans les lieux culturels, iels ne peuvent s’empêchéxs de ressentir un malaise quant à la manière dont celles-ci sont trop souvent vidées de leurs sens et de leurs histoires. Leurs pratiques, mêlant photographie, écriture, installation, vidéo et théorie, les ont amenéxs à questionner la politique des images, en particulier photographiques, et à douter de la possibilité d’une représentation “émancipée” de l’histoire du médium et des tendances institutionnelles à la fétichisation et à l’extraction. Par le biais de l’abstraction, de la fiction, de l’expérimentation, de la poésie et de l’humour, iels proposent une installation de 6 vidéos, dont 5 réalisées précédemment par Fig Docher et une nouvelle création réalisée par le duo spécialement pour l’exposition. Le projet réunira également une série d’événements dont des micros-lectures, des discussions et un groupe de lecture.

Que se passerait-il si nous pouvions revenir en arrière et éditer des œuvres vidéo comme les écrivains qui reviennent en arrière pour éditer des textes – recycler, actualiser, couper et insérer ? Rénover au sein d’une structure existante, changer les costumes d’un spectacle, ajouter des lignes et affiner une chorégraphie ? Tous les médias visuels (et bien d’autres choses encore) sont matériellement instables : les molécules s’oxydent, le rayonnement cosmique renverse les bits et l’électricité statique corrompt les disques. Ici, les images sont elles aussi, malgré leur résolution, inévitablement irrésolues. 

Dans une salle obscurcie, Unresolved Image est une expo photo sans photographies, une lutte-danse d’abstraction et de représentation qui sondent les creux de l’impossible, de l’inachevé, de l’échec. Par l’expérimentation d’une notion de travail vidéo plus proche de la performance, mais aussi par le désir de suggérer la non-fixité de la vidéo en tant que média, celles montrées dans l’espace continueront d’évoluer au cours de l’exposition. Leur degré de changement, la manière dont il se produira et le moment où il se produira ne seront pas déterminés.

 

Extrait de la vidéo « Unresolution », Fig Docher et Neige Sanchez, 2023.

 

PROGRAMME

VENDREDI 5 MAI
17h30 : Vernissage avec repas prix libre, suivi de micro-lectures de 20h à 21h avec David Favre, Ezra Enne, Fig, Flor, lorem, Sam, Stella Manco

VENDREDI 26 MAI 
18h : Discussion avec Clovis Maillet: Art and the History of Transforming (discussion en français)
Depuis les années 2000 Jack Halberstam a développé une théorie du « transgender look » en écho aux théories féministes du regard. Que regarde-t-on et comment lors qu’il s’agit de questions trans et d’images ? Cette pensée émanant des études visuelles ils n’ont que peu été mobilisées dans le champ de l’histoire de l’art. Depuis deux ans, le projet d’écriture d’une histoire de l’art d’un point de vue trans est en cours, et se construit en dialogue avec des étudiant-e-x de plusieurs pays.

suivi d’un repas prix libre

SAMEDI 27 MAI
16h – 18h : Groupe de lecture avec Matthias Paulus et Neige Sanchez
Cruiser l’utopie, L’après et ailleurs de l’advenir queer de José Esteban Munoz et Le roman de Merlin de Robert de Boron.
Mêlant fuites immobiles et occupations filantes, Neige & Matthias proposent un groupe de lecture où se posera l’énigme d’une alliance entre fantômes et futurités, songes incarnés et souvenirs éthérés.

18h30 – 19h : Projections
SAD COWBOY PLATONIC LOVE (2021), Ciel Sourdeau
Ère Clotaire, an 103 : un féroce dragon disparu depuis des générations vient de refaire son apparition. La reine lance un appel dans tout le royaume pour parer à la catastrophe. Quel héros sera capable d’y répondre ?

UNRESOLUTION (2023), Neige Sanchez & Fig Docher
Dans un futur lointain, des pensés passées ressurgissent pour mener une discussion rêvée entre amixs, familles et fantômes.

19h – 20h : Repas prix libre

20h – 21h : Conversation avec Ciel Sourdeau, Fig Docher, Neige Sanchez et Theo Mantion autour des questions de citation, d’abstraction et d’extraction au sein du cinéma, de l’art contemporain, de la photographie et de la littérature.

Vue de l’installation « Unresolved Image » de Neige Sanchez et Fig Docher, 2023. ©Neige Sanchez

 

BIOGRAPHIES

Fig Docher est artiste, chercheureuse, et curateurice franco-américainx, néx en Californie et actuellement baséx à Genève. Iel est diploméx du Master CCC – RP de la HEAD – Genève et d’un bachelor de lettres françaises à Vassar College (NY, USA). Dans une interrogation de la matérialité et du labor photographique, Fig fabrique des appareils photo argentiques grand format en carton. L’articulation d’un drag bricolé avec du glitch argentique produit des objets photographiques qui sont des fragments instables de performances éphémères et privées, qui naissent comme elles meurent : en obscurité. Ses photographies ont été exposées au Balkkon à Neuchâtel et à Urgent Paradise à Lausanne. Sa pratique de vidéo intègre mixage, lip sync, musique pop, et incrustation numérique. Iel écrit sur la performance et travaille actuellement sur plusieurs projets de traduction dans le domaine de la culture, au sein de l’Espace 3353, du festival Archipel, et de la revue Swiss weird & magic.
@sliimepriince
https://feralresearchbog.substack.com

Extrait de la vidéo « point n shoot », Fig Docher, 2022.

 

Neige Sanchez est artiste, photographe, curateurice et chercheureuse franco-suisse baséx à Genève. Après des études de photographie en Belgique puis en Suisse, dont un apprentissage en laboratoire argentique et un diplôme à l’Ecole supérieure de photographie à Vevey, iel obtient son Master d’Arts visuels à la HEAD – Genève en 2021, incluant un échange à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. Sa pratique s’intéresse principalement aux questions des représentations, à la politique des images et à la place des pensées queer au sein des institutions culturelles, principalement au moyen de l’illisibilité, de la fiction, de la poésie et de l’abstraction. Son travail a été montré en Suisse et à l’international : Centre de la Photographie de Genève, Photoforum Pasquart, Galerie Focale, Musée de l’Élysée, PLAT(T)FORM 2017 (Fotomuseum Winterthur), Université de Genève, Université de Lausanne, EPFL, Forde, Rature Festival, Deviant Art Festival, The Queer Archive Festival, LAGE EGAL, Vorspiel Berlin, entre autres. Iel revient d’une résidence de 6 mois à ABA à Berlin, soutenue par Pro Helvetia.
@neige.sz
http://www.neigesanchez.com

« A Room for Abstractions », Neige Sanchez, 2021.

 

Clovis Maillet est artiste et historien, chargé de cours à la HEAD et responsable du Work.Master avec Krzysztof Kosciuczuk.
Il est auteur d’une thèse de l’EHESS sur la parenté hagiographique médiévale sous la direction de Jean-Claude Schmitt (La parenté hagiographique XIIIe-XVe s., Turnhout, 2014) et spécialiste des questions de genre et de parenté dans la société médiévale. Ses recherches post-doctorales ont amené à la publication de nombreux articles académiques et un ouvrage (Les Genres Fluides, de Jeanne d’arc aux saintes trans, Paris 2020). Il a mené des recherches sur les usages de l’histoire dans l’art contemporain qui a amené à un projet vidéo (Witch TV, 2021) et un ouvrage (Un Moyen âge émancipateur, avec Thomas Golsenne, Paris, 2021).  Avec Louise Hervé, il pratique la performance, l’installation et réalise des films et des expositions de dimension internationale. Iels ont publié en duo Attraction Etrange (2012), Spectacles sans objet (2014) et L’Iguane (2017). Il a aussi collaboré avec plusieurs artistes et chorégraphes.

Image provenant d’un manuscrit des Cent nouvelles nouvelles de la Glasgow University Library (Marguerite)

Projet subventionné par la Ville de Genève, FONDS RESPECT, République et canton de Genève, et Fonds cantonal d’art contemporain, DSC, Genève.

Vaisseau Mère : à travers, au-dessus et au-delà

Collectif KitchenSProsper

Résidence artistique du 1er au 30 avril 2023

KitchenSProsper ouvre les portes de sa résidence sous l’égide du “Vaisseau Mère: au-dessus et au-delà”. Curée par l’ensemble du collectif, cinq événements / ateliers seront proposés pour poser le cadre historique / théorique des rencontres Care-o-logie ainsi que de transmettre des témoignages et des outils et paroles de soin.

Le collectif crée une capsule-temps qui centre “le corps comme une archive vivante”. Avec leur curation, elles rendent visible et viable les processus radicaux d’archivage et de commémoration “pour se rappeler des pratiques qui rendent possible “la continuation et la préservation de la vie”, comme dit la philosophe radicale Joy James.

KitchenSProsper aura le plaisir d’accueillir:
Madame Klebo
Patricia Oguey
Soñ Gweha
L’association OAMI ( Locados )
Libota Ya Motema
ANSUH

Au cours de leur résidence, “Vaisseau Mère:  au-dessus, à travers et au-delà”,  le collectif KitchenSProsper travaillera sur les enjeux théoriques et ontologiques de Joy James. Ce point focal définit ​​« les mères captives comme des personnes auto-identifiées de sexe féminin, masculin, transgenre ou non-genré.e.x.s, féminisées et majoritairement socialisées dans des structures de soin qui prennent souvent racine dans un racisme laissé pour héritage par les démocraties occidentales ».

Dans l’idée de désarticuler l’historicité du soin, KitchenSProsper situe le corps de personnes racis.ée.xs comme étant captive.xs, soumise.xs et contraintes de travailler pour leur survie afin de satisfaire aux besoins immédiats affectifs et physiques des personnes non-racisé.e.xs  rendant possible la préservation de leur vitalité.

Paradoxalement, ce sont ces mêmes personnes qui ressentent de manière disproportionnée les expériences de violences, de négligences et de manque en termes d’accès de temps, de soin et qui expérimentent la non-reconnaissance de leur labeur invisibilisé pour lesquels i.els ne sont pas les bénéficiaires primaires.
À partir de la série d’ateliers proposées, leur volonté est donc de rendre visible les pratiques pour libérer à travers le soin porté par les personnes en “résistance”.

 

L’œuvre,  The Core (2021)  de l’artiste Soñ Gweha sera pour l’occasion mise en avant comme l’une des pièces maîtresses de cette résidence, “utilisant le noyau d’un fruit (le safou, une prune originaire du Cameroun) comme symbole d’unification, l’installation de 9 coussins-sculptures géantes et moelleuses The Core est pensée pour apaiser et apporter confort aux corps fatigués, et faciliter la convivialité et le simple fait d’être ensemble, en communauté… Pour échanger, se reposer, pour des movies night ou autres visionnages, des workshops, des performances, ou des écoutes sonores… La pièce initialement réalisée par Soñ Gweha dans le cadre de la performance « Codes to Keep Burning » avec chaos clay à HIT en 2021, fut offerte au TU-Théâtre de l’Usine et est parfois empruntée et utilisée par des communautés dissidentes/QTBIPOC et travailleureus·e·x·s de l’art pour leurs événements et rassemblements” (Soñ Gweha).

 

PROGRAMME DES ATELIERS ET ÉVÈNEMENTS

SAMEDI 15 AVRIL
Ouverture de l’espace de résidence : “Vaisseau Mère : à travers, au-dessus et au-delà”
17h – 20h

Lors de cette première rencontre, curée par l’ensemble du collectif KitchenSProsper, il sera proposé d’engager la vie au-delà des préceptes et mécanismes de survie. D. Thoughts proposera une projection d’un documentaire revisité et portant sur la vie de Audre Lorde. Le collectif pose ainsi le cadre historique / théorique des rencontres Care-o-logie. Il réactive également les premiers outils suggérés lors de leur premier atelier trilogique, dont le “Core” de l’artiste Soñ Gweha (Théâtre de l’Usine, 2021-2022) qui nous accompagnera tout au long des rencontres à l’espace eeeeh!.

Le collectif, comme son nom l’indique, rend hommage aux artistes et travailleur·x·euse·s du soin qui depuis des générations rendent nos vies plus tolérables en créant des champs de narration qui ont  le pouvoir de « donner vie » et ce, par le biais d’outils revisités et régénératifs. Ici les artistes MO / YO et D. Thoughts naviguent, en compagnie de Sacred Rites, des textes emblématiques des pensées critiques de la marge, tout en prenant en considération les différentes textures qui constituent nos participant.e.x.s; qu’elles soient sociales, économiques et / ou culturelles. Lors de cette première capsule temps, KitchenSProsper invite donc les participant.e.x.s autour d’une projection, discussion et repas collectif.

Mixité choisie : personnes afrodescendante.x.s
Nombres de personnes :  20 max. sur inscription en écrivant à eeeeh@eeeeh.ch ou sur le compte instagram @eeeeh_eeeeh

 

Mandala (2022) réalisé par les participant.e.x.s lors de l’atelier « Care incarné & politiques du plaisir » le 05.02.2022. Ce dispositif permettait ainsi aux personnes présente.x.s de ne pas avoir à passer par des formalités sociétales en lien avec leur identité(s) politique(s) pour démontrer qu’une co-création sait exister dans un groupe de corps inconnu.e.x.s.

 

DIMANCHE 16 AVRIL
Intervention Patricia OGUEY
11h – 17h (avec repas)

Vivant dans un environnement blanc, nous avons toute.x.s, à quelques exceptions près, développé des stratégies pour nous défendre, nous protéger, ou pour avoir une place et exister. Au cours de cet atelier, les participant.e.x.s seront invité.e.x.s à s’installer dans ce vaisseau commun de sécurité, et de se laisser imprégner et habiter par l’atmosphère du soin. A travers différentes pratiques corporelles, cela nous permettra de reconnaître, d’adoucir et peut-être même de lâcher nos attitudes liées à la survivance, afin de rentrer petit à petit en contact avec la personne riche et multiple que nous sommes toute.x.s. Être pleinement présent.e.x.s à soi et aux autres.

Mixité : Mixité choisie pour les afro-descendant.e.x.s, sans hommes cis dyadiques
Nombres de personnes : 10 max. sur inscription en écrivant à eeeeh@eeeeh.ch ou sur le compte instagram @eeeeh_eeeeh

Patricia Oguey, Festival Black Helvetia – Conférence sur le racisme, la reconstruction mentale et physique (2022).

 

SAMEDI 22 AVRIL
Méditation poétique à travers la littérature afropéenne
Intervention Madame KLEBO 
10h30 – 12h00 – repas – 13h-15h

“La littérature est la thérapie de l’esprit et de l’âme”

Dans cet atelier destiné aux aspirant.x.e.s écrivain.x.e.s et les passionné.x.e.s d’écriture d’ascendance subsaharienne, Madame Klebo de l’Afropean Book Club© offre un espace de méditation sur les mots et l’acceptation de soi-même, de son parcours et de l’histoire subsaharienne à travers la littérature. Les participant.x.e.s auront un espace pour méditer et réfléchir à la manière dont iels veulent changer le récit d’elleux-mêmes et de la diaspora et à devenir les narrateur.x.trices de leurs propres histoires.

Afropean Book Club © Présentation du club :
L’Afropean Book Club© a été fondé par Madame Klebo. À travers la littérature afropéenne, le club veut réunir les gens autour d’un partage littéraire et humain.

Présentation de Madame Klebo® :
Madame Klebo est une spécialiste en méthodologie d’enquête et artiste indépendante, ainsi qu’assistante doctorante. Son travail est une méditation sur les expériences des afrodescendant.x.e.s dans le contexte européen. À travers plusieurs médiums, elle questionne les changements et les mouvements sociaux propres aux personnes d’ascendance subsaharienne au XXIème siècle.

Mixité : Mixité choisie pour les afro-descendant.e.x.s
Nombres de personnes : 10 max. sur inscription en écrivant à eeeeh@eeeeh.ch ou sur le compte instagram @eeeeh_eeeeh

Lors de ce moment qui met en avant l’importance des mots et ainsi que du repos, les participant.x.e.s sont invité.x.e.s à venir dans une tenue à l’aise et confortable.

© Madame Klebo®, Afropean Book Club Café Révolution (2022).

 

DIMANCHE 23 AVRIL
Ouverture de l’Espace Care-o-logie + Ateliers KitchenSProsper : 

1) Intervention de MO/YO 
“Corps diasporiques. Imaginaires du care” : quels imaginaires portez-vous dans votre corps aux quels vous ne parlez jamais ?
10h30 – 13h

  • 10h30 – 11h00: Ouverture de l’atelier  et collation
  • 11h00: Présentation et début de l’intervention
  • 13h00: Repas

« C’est seulement quand on se retrouve dans un pays hostile qu’un récit originel romantique s’avère nécessaire. C’est seulement lorsque l’on se trouve face à la perte de la mère que cette dernière est érigée en mythe. C’est seulement face à la crainte de l’ébranlement des nouvelles coutumes que celles qui ont précédé se révèlent précieuses et sont à préserver. Coutumes que les arrières-arrières-petits-enfants qualifierons un jour, avec mélancolie, d’africaine” – Saadiya Hartman

Utilisant l’argile comme médium créatif, MO/YO offre un atelier axé sur l’expression tactile et la co-création communale. Elle commencera par l’ouverture d’un espace cérémonial avec des pratiques ritualisées méditatives et somatiques. Son objectif est de co-créer un espace-temps où les participant.ex.s pourront participer à un processus bio-mythologique en partageant des imaginaires et des expériences de soin en se questionnant sur l’idée de ritualiser nos révolutions dans l’intérêt de se demander : comment préparons-nous la fin de ce monde. Comment la survivre ? Quels imaginaires de libération portez-vous dans votre corps ? Comment les sentir ?

Grâce à un voyage psycho-sensoriel dans le story-telling, elle fera découvrir aux participantex.s des processus d’archivage et de transmission collectives nécessaires pour se “souvenir” des pratiques et récits d’auto-préservation et de résistance ancestrales. Elle aimerait aborder les nuances au sein des identités diasporiques en constante évolution et comment nous expérimentons / créons/ faisons sens” des perceptions intimes de nos urgences de survivance dans “nos corps”.

Mixité : Mixité choisie pour les principalement afro-descendant.e.x.s et racisé.e.x.s, sans hommes cis dyadiques
Nombres de personnes : 10-15, 
sur inscription en écrivant à eeeeh@eeeeh.ch ou sur le compte instagram @eeeeh_eeeeh

© MO/YO, Corps diasporiques. Mémoires dialogiques, 2023.

 

2) Intervention de Sacred Rites :
“Simplicités intentionnelles : Comment se réapproprier son espace-temps à travers la contemplation.” 
14h-17h30

RDV chemin du Lignolet 28, 1260 Nyon – BUS 801 /802/810 arrêt: Nyon, Martavaux

  • 14h00 – 14h30: Ouverture de l’atelier + présentation
  • 15h00: Début de la marche-écoute, observations
  • 15h30: Mise à terre – mouvements, contemplation, repos musical
  • 16h30: Collation
  • 17h00: Clôture de l’atelier

Sacred Rites vous propose une expérience d’immersion contemplative à travers le parc du Boiron. Cet atelier exploratif s’activera autour d’un travail sensoriel de reconnection et d’observation. Une procession à travers les arbres, un moment de détente, de soin et de lâcher-prise. Le mouvement, le corps, le souffle et l’esprit seront sollicités lors de ce mini bivouac.

La vie est complexe et multifactorielle. Nous avons tendance à vouloir simplifier à l’extrême des notions d’expérience  pour répondre à nos questions les plus profondes concernant la condition humaine. Notre sens commun des besoins fondamentaux a malheureusement trop souvent été coopté par les protocoles méritocratiques, l’exploitation et l’oppression du capitalisme. Se réapproprier son temps et son énergie devient alors une initiative vitale dans nos contextes actuels pour pouvoir pallier la frénésie d’un système anxiogène, énergivore et chronophage.

Sacred Rites demande alors:
Comment ralentir ?      Comment écouter ?    Comment ressentir ?

Mixité : choisie pour les personnes racisé.e.x.s
Nombres de personnes max : 10-15, 
sur inscription en écrivant à eeeeh@eeeeh.ch ou sur le compte instagram @eeeeh_eeeeh

*Événement détox digital (sans téléphones portables).
Les participant.x.e.s sont invité.x.e.s à venir dans une tenue et chaussures confortables avec une bouteille d’eau ou une gourde et de quoi se protéger en cas de pluie.

© Sacred Rites. Instagram : @_sacredrites

 

SAMEDI 29 AVRIL
CookOut de Clôture
KP x OAMI x Locados
13h-18h

Mixité : ouvert à tou.te.x.s

La résidence du collectif sera clôturée en présence de l’association OAMI avec laquelle i.el aura collaboré.e.x in-situ durant la résidence à l’espace d’art eeeeh!. Lors d’un atelier de couture de l’association, l’artiste Son Gweha et le collectif ont accompagné des jeunes couturiers-apprentis du Locados (Plan-les-Ouates). Ces derniers ont pris part à une réflexion autour du soin en immersion. C’est tout naturellement que la pièce The Core s’inscrit dans le processus de conscientisation collective. Une restitution sous forme de coussins est dans un deuxième temps proposée au terme de ces échanges, comme une tentative de générer la  continuité du travail de l’artiste.

Le musée vivant “Vaisseau Mère” ouvrira également ses portes lors de cette journée de clôture. Une conversation rétrospective de la résidence sera donnée en présence des collaborateur.ice.x.s et intervenant.e.x.s.

Durant ce moment de partage, les acteur.ices.x.s culturels nyonnais et genevois engageront dans un deuxième temps la matière telle qu’on la touche, l’ingère et la travaille autour d’un rassemblement dinatoire promulguant aussi la coveillance et le plaisir. Ça sera l’occasion de faire connaissance avec le groupe de musique ANSUH et la Libota Ya Motema.

©OAMI X Locados La Emotionne, IG: Laemotionne

ANSUH – Concert
(Psych Rock’n’Soul)

Rencontrés lors d’une jam locale à Genève (printemps 2022) comme si les étoiles étaient alignées, leur alchimie musicale leur a permis de se sentir immédiatement à l’aise ensemble. Depuis lors, les origines culturelles diverses des musicien.ne.x.s influencent grandement leur approche créative. Venez découvrir leur style unique et voyager à travers une expérience de la Black Music. Le nom « ANSUH » fait honneur aux origines historiques des fondateur.ice.x.s du groupe.

© ANSUH, 2023

 

BIOGRAPHIE

Le cycle d’ateliers Care-o-logie naît donc d’une première collaboration entre les artistes et chercheuses MO/YO et D. Thoughts, pour la CENE littéraire, au salon du livre (2015). Fortes de leurs recherches académiques en littérature, en sociologie et artistiques, ces dernières invitent et fondent avec Sacred Rites, un collectif en mouvement; un hub culturel et physique KitchenSProsper.

KitchenSProsper suggère des espaces collaboratifs et itinérants dans lesquels, chacune.x.s s’approprient et proposent des alternatives en matière de soin; moyennant une médiation de facilitatrices culturelles aguerries et qui s’unissent pour une vision transdisciplinaire. Les ateliers Care-o-logie emploient le soin comme un outil socio-politique subversif.

Le collectif navigue ainsi différentes épistémologies de l’intime, traduisant simultanément des expériences et connaissances en communauté, par la praxis active et incorporée. La manifestation des interventions du collectif KitchenSProsper sont animées et amorcées dans l’objectif de transformation radicale qu’elle soit cognitive ou sensuelle. Leurs recherches et ateliers s’inscrivent dans une tradition transgressive et transgénérationnelle des outils canoniques établis jusqu’à présent.

@dthoughts.57
@blachromatic
@_sacredrites

Sur une invitation de Cécile Nduhirahe.

Caput Mortuum

CAPUT MORTUUM
Sara da Silva Santos

Exposition du 17 mars au 26 mars 2023
Vernissage et apéro le vendredi 17 mars à 18h
Finissage dimanche 26 mars avec une performance musicale à 14h de Être Peintre et Bruxisme, suivi d’un délicieux brunch !

Caput Mortuum est une exposition de l’artiste genevoise Sara da Silva Santos conçue et réalisée à l’invitation de eeeeh! pour l’espace de la Grenette à Nyon. La proposition de l’artiste prend comme point de départ l’architecture de l’espace d’exposition ainsi que le pouvoir transformateur et évocateur de la couleur. Inspirée par diverses références historiques et culturelles, da Silva Santos puise, fragmente et recompose des détails visuels de l’histoire de la peinture féminine et de personnages de la culture populaire télévisuelle pour produire une nouvelle série de peintures qui révèle une mise en scène tout autant romantique et onirique, que subversive et acide.

Caput Mortuum vernira le vendredi 17 mars à 18h, en présence de l’artiste. L’exposition sera ensuite ouverte au public :

  • le samedi 18 de 14h à 17h30,
  • le jeudi 23 mars  de 17h à 20h,
  • le samedi 25 mars de 14h à 18h
  • Et le dimanche 26 mars performance musicale à 14h suivi d’un brunch

L’exposition se clôturera en beauté le dimanche 26 mars avec une performance musicale inédite d’Être Peintre et Bruxisme autour de la série La Caverne de la Rose d’Or. À cette occasion, les deux artistes mélangeront leurs créations sonores et réagiront aux thématiques de l’exposition. La performance sera suivie d’un brunch.

Fantaghiró, La Caverne de la Rose d’Or
Timoclée précipite le capitaine d’Alexandre Magne dans un puits, Elisabetta Sirani (détail)
Saint Michael triumphs over the Devil, Bartolomé Bermejo (détail)
Fantaghiró, La Caverne de la Rose d’Or

 

BIOGRAPHIES

Sara da Silva Santos (1990, Genève) est une artiste multidisciplinaire qui vit et travaille à Genève. Elle a étudié à la HEAD où elle a obtenu son diplôme work.master en 2018. Alliant des périodes de recherches et de collaboration, Sara da Silva Santos a une prédilection pour les formes immersives, favorisant des installations visuelles ou sonores. Son travail, chargé d’enjeux sociaux, se nourrit de l’histoire de la peinture, du féminisme et des pratiques post-digitales. Lauréate du prix New Heads 2018, son travail a été présenté dans le cadre d’expositions individuelles et collectives dont lagoa rasa au Centre d’Art Contemporain d’Yverdon-les-Bains (CACY), ou encore, Saunatorium, avec Laure Jolissaint à Espace Libre à Bienne. Elle est également une membre active du collectif LapTopRadiø depuis 2017.
@ssaaphasma


Être Peintre
il / they @elson.aub
https://soundcloud.com/nelson-schaub
Être Peintre produit une musique électronique hypersensible, sur une base de samples de voix et de réverbérations mystérieuses. Il compose ses lives à partir d’éléments qu’il répète en boucle, accélère ou détend au rythme de ses envies.

Être Peintre. ©Être Peintre


Bruxisme
il / he @schaubbb
https://soundcloud.com/bruno-schaub
Bruxisme, c’est un projet sonore de sons synthétiques produit sur l’ordinateur portable de son créateur. Des collages de sons enregistrés et des bruits de synthétiseurs virtuels, ça fait de la musique.

Bruxisme. ©Bruxisme

 

 

Être Peintre x Bruxisme. ©Bruno Schaub

 

anthropie

COLLECTIF ANTHROPIE

anthropie est une cellule d’écriture douce et désordonnée qui officie plus ou moins dans l’ombre quelque part en Suisse. Le collectif est principalement constitué d’enfants né·es au XXème siècle qui se sont perdu·es depuis dans un océan numérique. Le collectif a notamment publié Début, Dio et Extinction Piscine, trois textes qui ont connu de nombreuses adaptations visuelles et scéniques. En compagnie d’une quinzaine d’individus discrets et de plusieurs centaines de plumes militanxtes, anthropie participe depuis 2020 au projet Nous sommes partout, un recueil participatif et permanent de témoignages de lutte dans plusieurs territoires européens. Idéalement, anthropie aimerait être une association au sens de l’article 60 du Code Civil suisse et pas une association au sens de l’article 260ter du Code Pénal suisse. Tous les contenus produits par anthropie sont libres de droit et échappent au régime de la propriété intellectuelle. Les travaux du collectif ont été présentés dans de nombreux espaces institutionnels et alternatifs en Suisse, en France, en Italie et en Belgique.

Donnant quelques astuces simples et pratiques pour dominer le monde, Dio est un texte hacké à partir des données compilées par Euripide dans Les Bacchantes, paru en 2019 aux éditions Abrüpt. Il y a deux millénaires, le tragédien grec mettait en scène le retour de Dionysos à Thèbes. Habillée en femme pauvre, pareille à l’internet contemporain, la divinité plonge la ville dans une transe sauvage et libertaire, s’attirant la fureur des pouvoirs politiques. Dionysos piège alors Penthée, gouverneur de la Cité, et l’emmène voir les bacchantes en transe qui, enivrées et allaitant des animaux sauvages, le prennent pour un lion, le décapitent et le mangent. Deux mille ans plus tard, à l’initiative du collectif d’écriture audiovisuelle anthropie, Dio revient. Parcourant ces démocraties si parfaites que nous ne savons plus quoi faire de tout notre pouvoir, iel insère sa capacité de déraillement dans la triade contemporaine : cerveau – écran – machine. À l’image de nos journées, sa performance figurera une trajectoire étrange entre la réalité physique où nous sommes les plus limitées des créatures et la réalité numérique, où tout est hypervisible.

Instagram : @anthropie
Site : www.anthropie.art

Dio

PROGRAMME

Vendredi 3 mars
19h et 20h30
Performance de Dio (sur réservation, 16 personnes maximum) avec repas prix libre. Réservations par email : eeeeh@eeeeh.ch
Après avoir été montrée dans des institutions artistiques et des garages, Dio, seconde performance multimédia du collectif anthropie, s’installe deux soirs à eeeeh!. Adapté du texte du même nom (éditions Abrüpt, 2019), Dio est une expérience de réalité virtuelle que le public ne vivra pas, une proposition scénique du collectif anthropie. La performance dure cinquante minutes et se vit sur casque, d’où un nombre de place limitée.
W : Peut ne pas convenir aux personnes photosensibles.

Samedi 4 mars
20h
Performance de Dio (sur réservation, 16 personnes maximum) avec repas prix libre. Réservations par email : eeeeh@eeeeh.ch

21h30
Performance de Ciao Ciao Galaxy de Biceps X DJ PhilPhreee
La performance Dio, sera suivie de Ciao Ciao Galaxy, un concert performatif de la mystique Biceps

Dimanche 5 mars
17h
Lecture de Nous sommes partout avec repas prix libre
Depuis 2020, Nous sommes partout est le nom d’un projet d’édition participative qui rassemble une vingtaine d’éditeurixes et des centaines de contributeurixes racontant touxtes des moments de leur vie militante. Prenant la forme d’un livre et d’une base de données [noussommespartout.org], le projet relève aussi d’un geste de répartition des ressources matérielles de la culture subventionnée. Son modèle économique est inspiré des arts vivants, aussi le projet circule-t-il sous la forme d’un spectacle qui s’essaie aussi anti-spectaculaire que possible.

 

Nous sommes partout. Photo : Dorothée Thébert Filliger

Trabajando la mala vida

TRABAJANDO LA MALA VIDA
Cecilia Moya Rivera & Valeska Romero Curiqueo

Vendredi 10 février 2023
Soirée performances & completos dès 19h

Dans le cadre d’une résidence d’hiver, le collectif Furia, composé de Valeska Romero Curiqueo & Cecilia Moya Rivera, se réunit pour continuer à travailler sur leur projet Nos gusta la Mala Vida, qui a commencé en 2022 à l’espace eeeeh!. À cette occasion, les artistes réaliseront un atelier de confection de fanzines collectif en mixité choisie (avec des femmes migrantes du sud ), ainsi que la création et la préparation de la nouvelle version du projet NGLMV (Nos gusta la Mala Vida) qui aura lieu à la fin de cette année à Genève.

Nos gusta la mala vida / Nous aimons la mauvaise vie est un projet qui a pour point de départ le questionnement personnel de deux artistes sudakas, qui se situent sur la carte et dans l’histoire pour articuler une réflexion décoloniale et politique qui invite à générer des liens et des rencontres entre les artistes du Sud et les communautés locales en Suisse.

À partir de là, le travail en relation avec les corps non-blancs, le regard eurocentrique, la migration, la mémoire, la réparation et le territoire sont les points de départ pour ouvrir un terrain de questionnement qui vise à exprimer une vision et une réflexion à travers la confrontation de l’esthétique et des corps avec les souvenirs du SUD.

À la fin de la résidence, les artistes ouvriront l’espace eeeeh! en vous invitant à une soirée de performances intimes, où chacune d’elle partagera ses mémoires du sud.

Cecilia Moya Rivera, La fiesta de la reparación, performance 2022. © espace 3353


PERFORMANCES 

Valeska Romero Curiqueo
« Corazón de bala », performance et installation 2022
Je pars de mon territoire spirituel pour créer une cartographie et un drapeau, comme symboles de fortune pour celles·eux d’entre nous qui n’ont jamais eu de patrie à élever, pour celles·eux d’entre nous qui sont vides d’emblèmes et oublié·x·e·s des géographies, parce qu’ici seul·x·e·s  survivent ; les bêtes sauvages, les bêtes, les aindias, la viande de chien.

Cecilia Moya Rivera
« La fiesta de la reparación », performance 2022
À travers des poèmes, de la musique Kitsch et de rouge sang, la performance est un monologue qui invite à réparer les cœurs brisés des participant·x·e·s par la fête. Qui a vraiment un cœur brisé, quelle est la fissure, quelle est la blessure qui saigne tout le temps, qui a brisé nos cœurs pour la première fois?

 

Valeska Romero Curiqueo, Corazón de bala, performance et installation. © Camila Romero Boscosque

 

BIOGRAPHIES

Furia est un collectif de deux artistes sud-américaines -Valeska et Cecilia- dont la pratique artistique est basée sur la rencontre entre le corps et l’écriture, générant des propositions de performances et d’installations basées sur leurs esthétiques latines. Elles s’adressent à leurs périphéries, à leurs langues indomptables, à leurs cultures appauvries et à leurs chansons marginales pour guérir le cœur.
Furia est également une plateforme multidisciplinaire qui promeut le travail des artistes migrant·e·s sur le territoire suisse. Par le biais de la médiation, de la gestion culturelle et du travail de curation, les artistes ont décidé de partager l’espace qu’elles ont gagné au fil du temps, créant ainsi des lieux de rencontre collectifs, politiques et décoloniaux.
Furia a présenté son travail à l’espace eeeeh! à Nyon en 2020, 2022 et 2023 ; avec le TU-théâtre de l’Usine (2021), à La Capsula-Zurich (2022) et au Lieu Commun à Lausanne (2022-2023). Elles ont également publié et édité la publication « Añawayas » en 2021.
Furia abrite les créations de Valeska et Cecilia, séparément, ensemble et revueltas.


Valeska Romero Curiqueo
étudiante au master Trans de la HEAD à Genève , est danseuse et enseignante de danse de formation, mais également performeuse et artiste visuelle SUDAKA et d’ascendance Mapuche. Elle est née dans le Chili “post-colonial” des années 90. Sa pratique artistique est basée sur le corps comme territoire d’action et de recherche. Elle s’intéresse particulièrement à la construction de l’identité et de la mémoire des corps migrants, afin de construire un récit collectif – décolonial à partir de l’expérience et des corps. Elle a participé, avec ses recherches et ses performances, à différents espaces artistiques de la région, parmi lesquels le Théâtre de l’Usine TU, l’espace eeeeh! et H107.


Cecilia Moya Rivera
est une artiste sud-américaine. Après des études en design graphique, elle a construit sa pratique artistique avec le collectif Mil M2 (CL), avec lequel elle explore les pratiques collectives dans l’espace public comme outils politiques/performatifs.
Parallèlement, elle travaille dans une perspective féministe et polyphonique sur le langage en tant qu’arme politique anticoloniale. Elle utilise les mots pour parler de la réparation, des corps des migrants et du colonialisme. Cecilia a présenté son travail au festival far° (2017-2018), à l’Arsenic (2018), au festival BDQI (2020), au TU – Théâtre de L’Usine (2021), au festival Belluard (2021) et à Urgent Paradise (2022), entre autres. Cecilia pratique l’écriture depuis qu’elle a dix-sept ans, elle aime le rouge, et lire sous les feux du soleil du sud.

@santaceciliaa
@valeska_romero_curiqueo