Unresolved Image

Fig Docher et Neige Sanchez

Exposition du 5 mai au 27 mai 2023
Vernissage vendredi 5 mai dès 17h30, avec micro-lectures et repas prix libre

Horaires d’ouverture 
Tous les vendredis de 17h à 19h, les samedis de 14h à 18h, et sur rendez-vous.

La collaboration entre Fig Docher et Neige Sanchez émerge tant d’une profonde joie que d’une profonde frustration. À l’heure où les questions queer sont omniprésentes sur nos écrans, les panneaux publicitaires, à l’entrée de nos banques, sur les couvercles de nos crèmes corporelles, mais également dans les lieux culturels, iels ne peuvent s’empêchéxs de ressentir un malaise quant à la manière dont celles-ci sont trop souvent vidées de leurs sens et de leurs histoires. Leurs pratiques, mêlant photographie, écriture, installation, vidéo et théorie, les ont amenéxs à questionner la politique des images, en particulier photographiques, et à douter de la possibilité d’une représentation “émancipée” de l’histoire du médium et des tendances institutionnelles à la fétichisation et à l’extraction. Par le biais de l’abstraction, de la fiction, de l’expérimentation, de la poésie et de l’humour, iels proposent une installation de 6 vidéos, dont 5 réalisées précédemment par Fig Docher et une nouvelle création réalisée par le duo spécialement pour l’exposition. Le projet réunira également une série d’événements dont des micros-lectures, des discussions et un groupe de lecture.

Que se passerait-il si nous pouvions revenir en arrière et éditer des œuvres vidéo comme les écrivains qui reviennent en arrière pour éditer des textes – recycler, actualiser, couper et insérer ? Rénover au sein d’une structure existante, changer les costumes d’un spectacle, ajouter des lignes et affiner une chorégraphie ? Tous les médias visuels (et bien d’autres choses encore) sont matériellement instables : les molécules s’oxydent, le rayonnement cosmique renverse les bits et l’électricité statique corrompt les disques. Ici, les images sont elles aussi, malgré leur résolution, inévitablement irrésolues. 

Dans une salle obscurcie, Unresolved Image est une expo photo sans photographies, une lutte-danse d’abstraction et de représentation qui sondent les creux de l’impossible, de l’inachevé, de l’échec. Par l’expérimentation d’une notion de travail vidéo plus proche de la performance, mais aussi par le désir de suggérer la non-fixité de la vidéo en tant que média, celles montrées dans l’espace continueront d’évoluer au cours de l’exposition. Leur degré de changement, la manière dont il se produira et le moment où il se produira ne seront pas déterminés.

 

Extrait de la vidéo « Unresolution », Fig Docher et Neige Sanchez, 2023.

 

PROGRAMME

VENDREDI 5 MAI
17h30 : Vernissage avec repas prix libre, suivi de micro-lectures de 20h à 21h avec David Favre, Ezra Enne, Fig, Flor, lorem, Sam, Stella Manco

VENDREDI 26 MAI 
18h : Discussion avec Clovis Maillet: Art and the History of Transforming (discussion en français)
Depuis les années 2000 Jack Halberstam a développé une théorie du « transgender look » en écho aux théories féministes du regard. Que regarde-t-on et comment lors qu’il s’agit de questions trans et d’images ? Cette pensée émanant des études visuelles ils n’ont que peu été mobilisées dans le champ de l’histoire de l’art. Depuis deux ans, le projet d’écriture d’une histoire de l’art d’un point de vue trans est en cours, et se construit en dialogue avec des étudiant-e-x de plusieurs pays.

suivi d’un repas prix libre

SAMEDI 27 MAI
16h – 18h : Groupe de lecture avec Matthias Paulus et Neige Sanchez
Cruiser l’utopie, L’après et ailleurs de l’advenir queer de José Esteban Munoz et Le roman de Merlin de Robert de Boron.
Mêlant fuites immobiles et occupations filantes, Neige & Matthias proposent un groupe de lecture où se posera l’énigme d’une alliance entre fantômes et futurités, songes incarnés et souvenirs éthérés.

18h30 – 19h : Projections
SAD COWBOY PLATONIC LOVE (2021), Ciel Sourdeau
Ère Clotaire, an 103 : un féroce dragon disparu depuis des générations vient de refaire son apparition. La reine lance un appel dans tout le royaume pour parer à la catastrophe. Quel héros sera capable d’y répondre ?

UNRESOLUTION (2023), Neige Sanchez & Fig Docher
Dans un futur lointain, des pensés passées ressurgissent pour mener une discussion rêvée entre amixs, familles et fantômes.

19h – 20h : Repas prix libre

20h – 21h : Conversation avec Ciel Sourdeau, Fig Docher, Neige Sanchez et Theo Mantion autour des questions de citation, d’abstraction et d’extraction au sein du cinéma, de l’art contemporain, de la photographie et de la littérature.

Vue de l’installation « Unresolved Image » de Neige Sanchez et Fig Docher, 2023. ©Neige Sanchez

 

BIOGRAPHIES

Fig Docher est artiste, chercheureuse, et curateurice franco-américainx, néx en Californie et actuellement baséx à Genève. Iel est diploméx du Master CCC – RP de la HEAD – Genève et d’un bachelor de lettres françaises à Vassar College (NY, USA). Dans une interrogation de la matérialité et du labor photographique, Fig fabrique des appareils photo argentiques grand format en carton. L’articulation d’un drag bricolé avec du glitch argentique produit des objets photographiques qui sont des fragments instables de performances éphémères et privées, qui naissent comme elles meurent : en obscurité. Ses photographies ont été exposées au Balkkon à Neuchâtel et à Urgent Paradise à Lausanne. Sa pratique de vidéo intègre mixage, lip sync, musique pop, et incrustation numérique. Iel écrit sur la performance et travaille actuellement sur plusieurs projets de traduction dans le domaine de la culture, au sein de l’Espace 3353, du festival Archipel, et de la revue Swiss weird & magic.
@sliimepriince
https://feralresearchbog.substack.com

Extrait de la vidéo « point n shoot », Fig Docher, 2022.

 

Neige Sanchez est artiste, photographe, curateurice et chercheureuse franco-suisse baséx à Genève. Après des études de photographie en Belgique puis en Suisse, dont un apprentissage en laboratoire argentique et un diplôme à l’Ecole supérieure de photographie à Vevey, iel obtient son Master d’Arts visuels à la HEAD – Genève en 2021, incluant un échange à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. Sa pratique s’intéresse principalement aux questions des représentations, à la politique des images et à la place des pensées queer au sein des institutions culturelles, principalement au moyen de l’illisibilité, de la fiction, de la poésie et de l’abstraction. Son travail a été montré en Suisse et à l’international : Centre de la Photographie de Genève, Photoforum Pasquart, Galerie Focale, Musée de l’Élysée, PLAT(T)FORM 2017 (Fotomuseum Winterthur), Université de Genève, Université de Lausanne, EPFL, Forde, Rature Festival, Deviant Art Festival, The Queer Archive Festival, LAGE EGAL, Vorspiel Berlin, entre autres. Iel revient d’une résidence de 6 mois à ABA à Berlin, soutenue par Pro Helvetia.
@neige.sz
http://www.neigesanchez.com

« A Room for Abstractions », Neige Sanchez, 2021.

 

Clovis Maillet est artiste et historien, chargé de cours à la HEAD et responsable du Work.Master avec Krzysztof Kosciuczuk.
Il est auteur d’une thèse de l’EHESS sur la parenté hagiographique médiévale sous la direction de Jean-Claude Schmitt (La parenté hagiographique XIIIe-XVe s., Turnhout, 2014) et spécialiste des questions de genre et de parenté dans la société médiévale. Ses recherches post-doctorales ont amené à la publication de nombreux articles académiques et un ouvrage (Les Genres Fluides, de Jeanne d’arc aux saintes trans, Paris 2020). Il a mené des recherches sur les usages de l’histoire dans l’art contemporain qui a amené à un projet vidéo (Witch TV, 2021) et un ouvrage (Un Moyen âge émancipateur, avec Thomas Golsenne, Paris, 2021).  Avec Louise Hervé, il pratique la performance, l’installation et réalise des films et des expositions de dimension internationale. Iels ont publié en duo Attraction Etrange (2012), Spectacles sans objet (2014) et L’Iguane (2017). Il a aussi collaboré avec plusieurs artistes et chorégraphes.

Image provenant d’un manuscrit des Cent nouvelles nouvelles de la Glasgow University Library (Marguerite)

Projet subventionné par la Ville de Genève, FONDS RESPECT, République et canton de Genève, et Fonds cantonal d’art contemporain, DSC, Genève.

Vaisseau Mère : à travers, au-dessus et au-delà

Collectif KitchenSProsper

Résidence artistique du 1er au 30 avril 2023

KitchenSProsper ouvre les portes de sa résidence sous l’égide du “Vaisseau Mère: au-dessus et au-delà”. Curée par l’ensemble du collectif, cinq événements / ateliers seront proposés pour poser le cadre historique / théorique des rencontres Care-o-logie ainsi que de transmettre des témoignages et des outils et paroles de soin.

Le collectif crée une capsule-temps qui centre “le corps comme une archive vivante”. Avec leur curation, elles rendent visible et viable les processus radicaux d’archivage et de commémoration “pour se rappeler des pratiques qui rendent possible “la continuation et la préservation de la vie”, comme dit la philosophe radicale Joy James.

KitchenSProsper aura le plaisir d’accueillir:
Madame Klebo
Patricia Oguey
Soñ Gweha
L’association OAMI ( Locados )
Libota Ya Motema
ANSUH

Au cours de leur résidence, “Vaisseau Mère:  au-dessus, à travers et au-delà”,  le collectif KitchenSProsper travaillera sur les enjeux théoriques et ontologiques de Joy James. Ce point focal définit ​​« les mères captives comme des personnes auto-identifiées de sexe féminin, masculin, transgenre ou non-genré.e.x.s, féminisées et majoritairement socialisées dans des structures de soin qui prennent souvent racine dans un racisme laissé pour héritage par les démocraties occidentales ».

Dans l’idée de désarticuler l’historicité du soin, KitchenSProsper situe le corps de personnes racis.ée.xs comme étant captive.xs, soumise.xs et contraintes de travailler pour leur survie afin de satisfaire aux besoins immédiats affectifs et physiques des personnes non-racisé.e.xs  rendant possible la préservation de leur vitalité.

Paradoxalement, ce sont ces mêmes personnes qui ressentent de manière disproportionnée les expériences de violences, de négligences et de manque en termes d’accès de temps, de soin et qui expérimentent la non-reconnaissance de leur labeur invisibilisé pour lesquels i.els ne sont pas les bénéficiaires primaires.
À partir de la série d’ateliers proposées, leur volonté est donc de rendre visible les pratiques pour libérer à travers le soin porté par les personnes en “résistance”.

 

L’œuvre,  The Core (2021)  de l’artiste Soñ Gweha sera pour l’occasion mise en avant comme l’une des pièces maîtresses de cette résidence, “utilisant le noyau d’un fruit (le safou, une prune originaire du Cameroun) comme symbole d’unification, l’installation de 9 coussins-sculptures géantes et moelleuses The Core est pensée pour apaiser et apporter confort aux corps fatigués, et faciliter la convivialité et le simple fait d’être ensemble, en communauté… Pour échanger, se reposer, pour des movies night ou autres visionnages, des workshops, des performances, ou des écoutes sonores… La pièce initialement réalisée par Soñ Gweha dans le cadre de la performance « Codes to Keep Burning » avec chaos clay à HIT en 2021, fut offerte au TU-Théâtre de l’Usine et est parfois empruntée et utilisée par des communautés dissidentes/QTBIPOC et travailleureus·e·x·s de l’art pour leurs événements et rassemblements” (Soñ Gweha).

 

PROGRAMME DES ATELIERS ET ÉVÈNEMENTS

SAMEDI 15 AVRIL
Ouverture de l’espace de résidence : “Vaisseau Mère : à travers, au-dessus et au-delà”
17h – 20h

Lors de cette première rencontre, curée par l’ensemble du collectif KitchenSProsper, il sera proposé d’engager la vie au-delà des préceptes et mécanismes de survie. D. Thoughts proposera une projection d’un documentaire revisité et portant sur la vie de Audre Lorde. Le collectif pose ainsi le cadre historique / théorique des rencontres Care-o-logie. Il réactive également les premiers outils suggérés lors de leur premier atelier trilogique, dont le “Core” de l’artiste Soñ Gweha (Théâtre de l’Usine, 2021-2022) qui nous accompagnera tout au long des rencontres à l’espace eeeeh!.

Le collectif, comme son nom l’indique, rend hommage aux artistes et travailleur·x·euse·s du soin qui depuis des générations rendent nos vies plus tolérables en créant des champs de narration qui ont  le pouvoir de « donner vie » et ce, par le biais d’outils revisités et régénératifs. Ici les artistes MO / YO et D. Thoughts naviguent, en compagnie de Sacred Rites, des textes emblématiques des pensées critiques de la marge, tout en prenant en considération les différentes textures qui constituent nos participant.e.x.s; qu’elles soient sociales, économiques et / ou culturelles. Lors de cette première capsule temps, KitchenSProsper invite donc les participant.e.x.s autour d’une projection, discussion et repas collectif.

Mixité choisie : personnes afrodescendante.x.s
Nombres de personnes :  20 max. sur inscription en écrivant à eeeeh@eeeeh.ch ou sur le compte instagram @eeeeh_eeeeh

 

Mandala (2022) réalisé par les participant.e.x.s lors de l’atelier « Care incarné & politiques du plaisir » le 05.02.2022. Ce dispositif permettait ainsi aux personnes présente.x.s de ne pas avoir à passer par des formalités sociétales en lien avec leur identité(s) politique(s) pour démontrer qu’une co-création sait exister dans un groupe de corps inconnu.e.x.s.

 

DIMANCHE 16 AVRIL
Intervention Patricia OGUEY
11h – 17h (avec repas)

Vivant dans un environnement blanc, nous avons toute.x.s, à quelques exceptions près, développé des stratégies pour nous défendre, nous protéger, ou pour avoir une place et exister. Au cours de cet atelier, les participant.e.x.s seront invité.e.x.s à s’installer dans ce vaisseau commun de sécurité, et de se laisser imprégner et habiter par l’atmosphère du soin. A travers différentes pratiques corporelles, cela nous permettra de reconnaître, d’adoucir et peut-être même de lâcher nos attitudes liées à la survivance, afin de rentrer petit à petit en contact avec la personne riche et multiple que nous sommes toute.x.s. Être pleinement présent.e.x.s à soi et aux autres.

Mixité : Mixité choisie pour les afro-descendant.e.x.s, sans hommes cis dyadiques
Nombres de personnes : 10 max. sur inscription en écrivant à eeeeh@eeeeh.ch ou sur le compte instagram @eeeeh_eeeeh

Patricia Oguey, Festival Black Helvetia – Conférence sur le racisme, la reconstruction mentale et physique (2022).

 

SAMEDI 22 AVRIL
Méditation poétique à travers la littérature afropéenne
Intervention Madame KLEBO 
10h30 – 12h00 – repas – 13h-15h

“La littérature est la thérapie de l’esprit et de l’âme”

Dans cet atelier destiné aux aspirant.x.e.s écrivain.x.e.s et les passionné.x.e.s d’écriture d’ascendance subsaharienne, Madame Klebo de l’Afropean Book Club© offre un espace de méditation sur les mots et l’acceptation de soi-même, de son parcours et de l’histoire subsaharienne à travers la littérature. Les participant.x.e.s auront un espace pour méditer et réfléchir à la manière dont iels veulent changer le récit d’elleux-mêmes et de la diaspora et à devenir les narrateur.x.trices de leurs propres histoires.

Afropean Book Club © Présentation du club :
L’Afropean Book Club© a été fondé par Madame Klebo. À travers la littérature afropéenne, le club veut réunir les gens autour d’un partage littéraire et humain.

Présentation de Madame Klebo® :
Madame Klebo est une spécialiste en méthodologie d’enquête et artiste indépendante, ainsi qu’assistante doctorante. Son travail est une méditation sur les expériences des afrodescendant.x.e.s dans le contexte européen. À travers plusieurs médiums, elle questionne les changements et les mouvements sociaux propres aux personnes d’ascendance subsaharienne au XXIème siècle.

Mixité : Mixité choisie pour les afro-descendant.e.x.s
Nombres de personnes : 10 max. sur inscription en écrivant à eeeeh@eeeeh.ch ou sur le compte instagram @eeeeh_eeeeh

Lors de ce moment qui met en avant l’importance des mots et ainsi que du repos, les participant.x.e.s sont invité.x.e.s à venir dans une tenue à l’aise et confortable.

© Madame Klebo®, Afropean Book Club Café Révolution (2022).

 

DIMANCHE 23 AVRIL
Ouverture de l’Espace Care-o-logie + Ateliers KitchenSProsper : 

1) Intervention de MO/YO 
“Corps diasporiques. Imaginaires du care” : quels imaginaires portez-vous dans votre corps aux quels vous ne parlez jamais ?
10h30 – 13h

  • 10h30 – 11h00: Ouverture de l’atelier  et collation
  • 11h00: Présentation et début de l’intervention
  • 13h00: Repas

« C’est seulement quand on se retrouve dans un pays hostile qu’un récit originel romantique s’avère nécessaire. C’est seulement lorsque l’on se trouve face à la perte de la mère que cette dernière est érigée en mythe. C’est seulement face à la crainte de l’ébranlement des nouvelles coutumes que celles qui ont précédé se révèlent précieuses et sont à préserver. Coutumes que les arrières-arrières-petits-enfants qualifierons un jour, avec mélancolie, d’africaine” – Saadiya Hartman

Utilisant l’argile comme médium créatif, MO/YO offre un atelier axé sur l’expression tactile et la co-création communale. Elle commencera par l’ouverture d’un espace cérémonial avec des pratiques ritualisées méditatives et somatiques. Son objectif est de co-créer un espace-temps où les participant.ex.s pourront participer à un processus bio-mythologique en partageant des imaginaires et des expériences de soin en se questionnant sur l’idée de ritualiser nos révolutions dans l’intérêt de se demander : comment préparons-nous la fin de ce monde. Comment la survivre ? Quels imaginaires de libération portez-vous dans votre corps ? Comment les sentir ?

Grâce à un voyage psycho-sensoriel dans le story-telling, elle fera découvrir aux participantex.s des processus d’archivage et de transmission collectives nécessaires pour se “souvenir” des pratiques et récits d’auto-préservation et de résistance ancestrales. Elle aimerait aborder les nuances au sein des identités diasporiques en constante évolution et comment nous expérimentons / créons/ faisons sens” des perceptions intimes de nos urgences de survivance dans “nos corps”.

Mixité : Mixité choisie pour les principalement afro-descendant.e.x.s et racisé.e.x.s, sans hommes cis dyadiques
Nombres de personnes : 10-15, 
sur inscription en écrivant à eeeeh@eeeeh.ch ou sur le compte instagram @eeeeh_eeeeh

© MO/YO, Corps diasporiques. Mémoires dialogiques, 2023.

 

2) Intervention de Sacred Rites :
“Simplicités intentionnelles : Comment se réapproprier son espace-temps à travers la contemplation.” 
14h-17h30

RDV chemin du Lignolet 28, 1260 Nyon – BUS 801 /802/810 arrêt: Nyon, Martavaux

  • 14h00 – 14h30: Ouverture de l’atelier + présentation
  • 15h00: Début de la marche-écoute, observations
  • 15h30: Mise à terre – mouvements, contemplation, repos musical
  • 16h30: Collation
  • 17h00: Clôture de l’atelier

Sacred Rites vous propose une expérience d’immersion contemplative à travers le parc du Boiron. Cet atelier exploratif s’activera autour d’un travail sensoriel de reconnection et d’observation. Une procession à travers les arbres, un moment de détente, de soin et de lâcher-prise. Le mouvement, le corps, le souffle et l’esprit seront sollicités lors de ce mini bivouac.

La vie est complexe et multifactorielle. Nous avons tendance à vouloir simplifier à l’extrême des notions d’expérience  pour répondre à nos questions les plus profondes concernant la condition humaine. Notre sens commun des besoins fondamentaux a malheureusement trop souvent été coopté par les protocoles méritocratiques, l’exploitation et l’oppression du capitalisme. Se réapproprier son temps et son énergie devient alors une initiative vitale dans nos contextes actuels pour pouvoir pallier la frénésie d’un système anxiogène, énergivore et chronophage.

Sacred Rites demande alors:
Comment ralentir ?      Comment écouter ?    Comment ressentir ?

Mixité : choisie pour les personnes racisé.e.x.s
Nombres de personnes max : 10-15, 
sur inscription en écrivant à eeeeh@eeeeh.ch ou sur le compte instagram @eeeeh_eeeeh

*Événement détox digital (sans téléphones portables).
Les participant.x.e.s sont invité.x.e.s à venir dans une tenue et chaussures confortables avec une bouteille d’eau ou une gourde et de quoi se protéger en cas de pluie.

© Sacred Rites. Instagram : @_sacredrites

 

SAMEDI 29 AVRIL
CookOut de Clôture
KP x OAMI x Locados
13h-18h

Mixité : ouvert à tou.te.x.s

La résidence du collectif sera clôturée en présence de l’association OAMI avec laquelle i.el aura collaboré.e.x in-situ durant la résidence à l’espace d’art eeeeh!. Lors d’un atelier de couture de l’association, l’artiste Son Gweha et le collectif ont accompagné des jeunes couturiers-apprentis du Locados (Plan-les-Ouates). Ces derniers ont pris part à une réflexion autour du soin en immersion. C’est tout naturellement que la pièce The Core s’inscrit dans le processus de conscientisation collective. Une restitution sous forme de coussins est dans un deuxième temps proposée au terme de ces échanges, comme une tentative de générer la  continuité du travail de l’artiste.

Le musée vivant “Vaisseau Mère” ouvrira également ses portes lors de cette journée de clôture. Une conversation rétrospective de la résidence sera donnée en présence des collaborateur.ice.x.s et intervenant.e.x.s.

Durant ce moment de partage, les acteur.ices.x.s culturels nyonnais et genevois engageront dans un deuxième temps la matière telle qu’on la touche, l’ingère et la travaille autour d’un rassemblement dinatoire promulguant aussi la coveillance et le plaisir. Ça sera l’occasion de faire connaissance avec le groupe de musique ANSUH et la Libota Ya Motema.

©OAMI X Locados La Emotionne, IG: Laemotionne

ANSUH – Concert
(Psych Rock’n’Soul)

Rencontrés lors d’une jam locale à Genève (printemps 2022) comme si les étoiles étaient alignées, leur alchimie musicale leur a permis de se sentir immédiatement à l’aise ensemble. Depuis lors, les origines culturelles diverses des musicien.ne.x.s influencent grandement leur approche créative. Venez découvrir leur style unique et voyager à travers une expérience de la Black Music. Le nom « ANSUH » fait honneur aux origines historiques des fondateur.ice.x.s du groupe.

© ANSUH, 2023

 

BIOGRAPHIE

Le cycle d’ateliers Care-o-logie naît donc d’une première collaboration entre les artistes et chercheuses MO/YO et D. Thoughts, pour la CENE littéraire, au salon du livre (2015). Fortes de leurs recherches académiques en littérature, en sociologie et artistiques, ces dernières invitent et fondent avec Sacred Rites, un collectif en mouvement; un hub culturel et physique KitchenSProsper.

KitchenSProsper suggère des espaces collaboratifs et itinérants dans lesquels, chacune.x.s s’approprient et proposent des alternatives en matière de soin; moyennant une médiation de facilitatrices culturelles aguerries et qui s’unissent pour une vision transdisciplinaire. Les ateliers Care-o-logie emploient le soin comme un outil socio-politique subversif.

Le collectif navigue ainsi différentes épistémologies de l’intime, traduisant simultanément des expériences et connaissances en communauté, par la praxis active et incorporée. La manifestation des interventions du collectif KitchenSProsper sont animées et amorcées dans l’objectif de transformation radicale qu’elle soit cognitive ou sensuelle. Leurs recherches et ateliers s’inscrivent dans une tradition transgressive et transgénérationnelle des outils canoniques établis jusqu’à présent.

@dthoughts.57
@blachromatic
@_sacredrites

Sur une invitation de Cécile Nduhirahe.

Caput Mortuum

CAPUT MORTUUM
Sara da Silva Santos

Exposition du 17 mars au 26 mars 2023
Vernissage et apéro le vendredi 17 mars à 18h
Finissage dimanche 26 mars avec une performance musicale à 14h de Être Peintre et Bruxisme, suivi d’un délicieux brunch !

Caput Mortuum est une exposition de l’artiste genevoise Sara da Silva Santos conçue et réalisée à l’invitation de eeeeh! pour l’espace de la Grenette à Nyon. La proposition de l’artiste prend comme point de départ l’architecture de l’espace d’exposition ainsi que le pouvoir transformateur et évocateur de la couleur. Inspirée par diverses références historiques et culturelles, da Silva Santos puise, fragmente et recompose des détails visuels de l’histoire de la peinture féminine et de personnages de la culture populaire télévisuelle pour produire une nouvelle série de peintures qui révèle une mise en scène tout autant romantique et onirique, que subversive et acide.

Caput Mortuum vernira le vendredi 17 mars à 18h, en présence de l’artiste. L’exposition sera ensuite ouverte au public :

  • le samedi 18 de 14h à 17h30,
  • le jeudi 23 mars  de 17h à 20h,
  • le samedi 25 mars de 14h à 18h
  • Et le dimanche 26 mars performance musicale à 14h suivi d’un brunch

L’exposition se clôturera en beauté le dimanche 26 mars avec une performance musicale inédite d’Être Peintre et Bruxisme autour de la série La Caverne de la Rose d’Or. À cette occasion, les deux artistes mélangeront leurs créations sonores et réagiront aux thématiques de l’exposition. La performance sera suivie d’un brunch.

Fantaghiró, La Caverne de la Rose d’Or
Timoclée précipite le capitaine d’Alexandre Magne dans un puits, Elisabetta Sirani (détail)
Saint Michael triumphs over the Devil, Bartolomé Bermejo (détail)
Fantaghiró, La Caverne de la Rose d’Or

 

BIOGRAPHIES

Sara da Silva Santos (1990, Genève) est une artiste multidisciplinaire qui vit et travaille à Genève. Elle a étudié à la HEAD où elle a obtenu son diplôme work.master en 2018. Alliant des périodes de recherches et de collaboration, Sara da Silva Santos a une prédilection pour les formes immersives, favorisant des installations visuelles ou sonores. Son travail, chargé d’enjeux sociaux, se nourrit de l’histoire de la peinture, du féminisme et des pratiques post-digitales. Lauréate du prix New Heads 2018, son travail a été présenté dans le cadre d’expositions individuelles et collectives dont lagoa rasa au Centre d’Art Contemporain d’Yverdon-les-Bains (CACY), ou encore, Saunatorium, avec Laure Jolissaint à Espace Libre à Bienne. Elle est également une membre active du collectif LapTopRadiø depuis 2017.
@ssaaphasma


Être Peintre
il / they @elson.aub
https://soundcloud.com/nelson-schaub
Être Peintre produit une musique électronique hypersensible, sur une base de samples de voix et de réverbérations mystérieuses. Il compose ses lives à partir d’éléments qu’il répète en boucle, accélère ou détend au rythme de ses envies.

Être Peintre. ©Être Peintre


Bruxisme
il / he @schaubbb
https://soundcloud.com/bruno-schaub
Bruxisme, c’est un projet sonore de sons synthétiques produit sur l’ordinateur portable de son créateur. Des collages de sons enregistrés et des bruits de synthétiseurs virtuels, ça fait de la musique.

Bruxisme. ©Bruxisme

 

 

Être Peintre x Bruxisme. ©Bruno Schaub

 

anthropie

COLLECTIF ANTHROPIE

anthropie est une cellule d’écriture douce et désordonnée qui officie plus ou moins dans l’ombre quelque part en Suisse. Le collectif est principalement constitué d’enfants né·es au XXème siècle qui se sont perdu·es depuis dans un océan numérique. Le collectif a notamment publié Début, Dio et Extinction Piscine, trois textes qui ont connu de nombreuses adaptations visuelles et scéniques. En compagnie d’une quinzaine d’individus discrets et de plusieurs centaines de plumes militanxtes, anthropie participe depuis 2020 au projet Nous sommes partout, un recueil participatif et permanent de témoignages de lutte dans plusieurs territoires européens. Idéalement, anthropie aimerait être une association au sens de l’article 60 du Code Civil suisse et pas une association au sens de l’article 260ter du Code Pénal suisse. Tous les contenus produits par anthropie sont libres de droit et échappent au régime de la propriété intellectuelle. Les travaux du collectif ont été présentés dans de nombreux espaces institutionnels et alternatifs en Suisse, en France, en Italie et en Belgique.

Donnant quelques astuces simples et pratiques pour dominer le monde, Dio est un texte hacké à partir des données compilées par Euripide dans Les Bacchantes, paru en 2019 aux éditions Abrüpt. Il y a deux millénaires, le tragédien grec mettait en scène le retour de Dionysos à Thèbes. Habillée en femme pauvre, pareille à l’internet contemporain, la divinité plonge la ville dans une transe sauvage et libertaire, s’attirant la fureur des pouvoirs politiques. Dionysos piège alors Penthée, gouverneur de la Cité, et l’emmène voir les bacchantes en transe qui, enivrées et allaitant des animaux sauvages, le prennent pour un lion, le décapitent et le mangent. Deux mille ans plus tard, à l’initiative du collectif d’écriture audiovisuelle anthropie, Dio revient. Parcourant ces démocraties si parfaites que nous ne savons plus quoi faire de tout notre pouvoir, iel insère sa capacité de déraillement dans la triade contemporaine : cerveau – écran – machine. À l’image de nos journées, sa performance figurera une trajectoire étrange entre la réalité physique où nous sommes les plus limitées des créatures et la réalité numérique, où tout est hypervisible.

Instagram : @anthropie
Site : www.anthropie.art

Dio

PROGRAMME

Vendredi 3 mars
19h et 20h30
Performance de Dio (sur réservation, 16 personnes maximum) avec repas prix libre. Réservations par email : eeeeh@eeeeh.ch
Après avoir été montrée dans des institutions artistiques et des garages, Dio, seconde performance multimédia du collectif anthropie, s’installe deux soirs à eeeeh!. Adapté du texte du même nom (éditions Abrüpt, 2019), Dio est une expérience de réalité virtuelle que le public ne vivra pas, une proposition scénique du collectif anthropie. La performance dure cinquante minutes et se vit sur casque, d’où un nombre de place limitée.
W : Peut ne pas convenir aux personnes photosensibles.

Samedi 4 mars
20h
Performance de Dio (sur réservation, 16 personnes maximum) avec repas prix libre. Réservations par email : eeeeh@eeeeh.ch

21h30
Performance de Ciao Ciao Galaxy de Biceps X DJ PhilPhreee
La performance Dio, sera suivie de Ciao Ciao Galaxy, un concert performatif de la mystique Biceps

Dimanche 5 mars
17h
Lecture de Nous sommes partout avec repas prix libre
Depuis 2020, Nous sommes partout est le nom d’un projet d’édition participative qui rassemble une vingtaine d’éditeurixes et des centaines de contributeurixes racontant touxtes des moments de leur vie militante. Prenant la forme d’un livre et d’une base de données [noussommespartout.org], le projet relève aussi d’un geste de répartition des ressources matérielles de la culture subventionnée. Son modèle économique est inspiré des arts vivants, aussi le projet circule-t-il sous la forme d’un spectacle qui s’essaie aussi anti-spectaculaire que possible.

 

Nous sommes partout. Photo : Dorothée Thébert Filliger

Trabajando la mala vida

TRABAJANDO LA MALA VIDA
Cecilia Moya Rivera & Valeska Romero Curiqueo

Vendredi 10 février 2023
Soirée performances & completos dès 19h

Dans le cadre d’une résidence d’hiver, le collectif Furia, composé de Valeska Romero Curiqueo & Cecilia Moya Rivera, se réunit pour continuer à travailler sur leur projet Nos gusta la Mala Vida, qui a commencé en 2022 à l’espace eeeeh!. À cette occasion, les artistes réaliseront un atelier de confection de fanzines collectif en mixité choisie (avec des femmes migrantes du sud ), ainsi que la création et la préparation de la nouvelle version du projet NGLMV (Nos gusta la Mala Vida) qui aura lieu à la fin de cette année à Genève.

Nos gusta la mala vida / Nous aimons la mauvaise vie est un projet qui a pour point de départ le questionnement personnel de deux artistes sudakas, qui se situent sur la carte et dans l’histoire pour articuler une réflexion décoloniale et politique qui invite à générer des liens et des rencontres entre les artistes du Sud et les communautés locales en Suisse.

À partir de là, le travail en relation avec les corps non-blancs, le regard eurocentrique, la migration, la mémoire, la réparation et le territoire sont les points de départ pour ouvrir un terrain de questionnement qui vise à exprimer une vision et une réflexion à travers la confrontation de l’esthétique et des corps avec les souvenirs du SUD.

À la fin de la résidence, les artistes ouvriront l’espace eeeeh! en vous invitant à une soirée de performances intimes, où chacune d’elle partagera ses mémoires du sud.

Cecilia Moya Rivera, La fiesta de la reparación, performance 2022. © espace 3353


PERFORMANCES 

Valeska Romero Curiqueo
« Corazón de bala », performance et installation 2022
Je pars de mon territoire spirituel pour créer une cartographie et un drapeau, comme symboles de fortune pour celles·eux d’entre nous qui n’ont jamais eu de patrie à élever, pour celles·eux d’entre nous qui sont vides d’emblèmes et oublié·x·e·s des géographies, parce qu’ici seul·x·e·s  survivent ; les bêtes sauvages, les bêtes, les aindias, la viande de chien.

Cecilia Moya Rivera
« La fiesta de la reparación », performance 2022
À travers des poèmes, de la musique Kitsch et de rouge sang, la performance est un monologue qui invite à réparer les cœurs brisés des participant·x·e·s par la fête. Qui a vraiment un cœur brisé, quelle est la fissure, quelle est la blessure qui saigne tout le temps, qui a brisé nos cœurs pour la première fois?

 

Valeska Romero Curiqueo, Corazón de bala, performance et installation. © Camila Romero Boscosque

 

BIOGRAPHIES

Furia est un collectif de deux artistes sud-américaines -Valeska et Cecilia- dont la pratique artistique est basée sur la rencontre entre le corps et l’écriture, générant des propositions de performances et d’installations basées sur leurs esthétiques latines. Elles s’adressent à leurs périphéries, à leurs langues indomptables, à leurs cultures appauvries et à leurs chansons marginales pour guérir le cœur.
Furia est également une plateforme multidisciplinaire qui promeut le travail des artistes migrant·e·s sur le territoire suisse. Par le biais de la médiation, de la gestion culturelle et du travail de curation, les artistes ont décidé de partager l’espace qu’elles ont gagné au fil du temps, créant ainsi des lieux de rencontre collectifs, politiques et décoloniaux.
Furia a présenté son travail à l’espace eeeeh! à Nyon en 2020, 2022 et 2023 ; avec le TU-théâtre de l’Usine (2021), à La Capsula-Zurich (2022) et au Lieu Commun à Lausanne (2022-2023). Elles ont également publié et édité la publication « Añawayas » en 2021.
Furia abrite les créations de Valeska et Cecilia, séparément, ensemble et revueltas.


Valeska Romero Curiqueo
étudiante au master Trans de la HEAD à Genève , est danseuse et enseignante de danse de formation, mais également performeuse et artiste visuelle SUDAKA et d’ascendance Mapuche. Elle est née dans le Chili “post-colonial” des années 90. Sa pratique artistique est basée sur le corps comme territoire d’action et de recherche. Elle s’intéresse particulièrement à la construction de l’identité et de la mémoire des corps migrants, afin de construire un récit collectif – décolonial à partir de l’expérience et des corps. Elle a participé, avec ses recherches et ses performances, à différents espaces artistiques de la région, parmi lesquels le Théâtre de l’Usine TU, l’espace eeeeh! et H107.


Cecilia Moya Rivera
est une artiste sud-américaine. Après des études en design graphique, elle a construit sa pratique artistique avec le collectif Mil M2 (CL), avec lequel elle explore les pratiques collectives dans l’espace public comme outils politiques/performatifs.
Parallèlement, elle travaille dans une perspective féministe et polyphonique sur le langage en tant qu’arme politique anticoloniale. Elle utilise les mots pour parler de la réparation, des corps des migrants et du colonialisme. Cecilia a présenté son travail au festival far° (2017-2018), à l’Arsenic (2018), au festival BDQI (2020), au TU – Théâtre de L’Usine (2021), au festival Belluard (2021) et à Urgent Paradise (2022), entre autres. Cecilia pratique l’écriture depuis qu’elle a dix-sept ans, elle aime le rouge, et lire sous les feux du soleil du sud.

@santaceciliaa
@valeska_romero_curiqueo

Thérapie visuelle

THÉRAPIE VISUELLE
N. fem. Méthode de traitement de certains troubles à l’aide de l’usage intensif de couleurs, de paysages vastes et spectaculaires comme la nuit, la forêt, les orages et la glace qui flotte
Syn. Le sentiment océanique
Jessica Decorvet

HORAIRES D’OUVERTURE
Mercredis-jeudis 16h-19h
Samedis 14h-19h en présence de l’artiste avec goûter à 16h et sieste musicale à 16h30
Ou sur rendez-vous
Samedis 24 et 31 décembre fermé

Cet hiver, l’espace eeeeh! de Nyon invite l’artiste genevoise Jessica Decorvet pour sa première exposition individuelle. À cette occasion, celle-ci dévoile une série de dessins au crayon de couleur et craies grasses de grand format dans lesquels sont distillés les éléments d’une « thérapie visuelle » inspirée par le sublime des icebergs et autres paysages spectaculaires. Concernée par la question de la beauté visuelle et de ses effets psychiques, Jessica Decorvet ausculte le lien entre images et émotions à travers un travail minutieux et ambitieux sur les formes, les tonalités et les lumières.

Si elle s’évertue d’abord à reproduire les effets visuels magnifiques des paysages, et le sentiment océanique – sorte de joie extatique – qui en découle, la recherche formelle de Jessica Decorvet se double d’une réflexion sur les images et les idées qui forgent le caractère exceptionnel de ces paysages. Les sujets qui remplissent ces tableaux sont à la fois des souvenirs sincères de moments extatiques de thérapie visuelle – glace, eaux tumultueuses, cieux, forêts mystérieuses, mais aussi des éléments qui mettent en scène la fascination contradictoire pour la nature spectaculaire. Ainsi, les paysages à première vue de grande beauté révèlent des catastrophes et injustices cachées – fonte des glaces, désert industriel, plantes invasives, etc. Elle utilise cette sociologie du paysage pour questionner le monde et les images qui le constituent. Elle esquisse ainsi une anthropologie visuelle critique de la façon dont certains symboles, dont la figure de l’iceberg, sont repris et réinterprétés dans notre société.

Les détails de ces illustrations et les thèmes de sa recherche sont repris dans une série de livrets éditée à l’occasion de l’exposition. Ces publications pourront notamment être parcourues lors de sessions d’écoute de musique proposées par des ami.e.s de Jessica au cours des semaines d’exposition. L’une de ces dates sera aussi l’occasion de profiter d’un concert du groupe choral Alice. Cette proposition à eeeeh! est l’une des étapes d’une recherche formelle et conceptuelle entamée lors d’expéditions maritimes au Groenland en 2018 et 2021. Ces explorations artistiques se sont concrétisées une première fois par une publication dans le deuxième tome de la publication Sillages, revue poétique et artistique qui documente les expéditions maritimes menées par la Fondation Pacifique.


PROGRAMME

Tous les samedis 
14h-19h : en présence de l’artiste avec goûter à 16h et sieste musicale à 16h30
La sieste musicale est l’équivalent sonore de la thérapie visuelle, il s’agit d’une session de musique qui touche droit au coeur de nos invité.e.s.

Jeudi 15 décembre
Vernissage dès 18h

Samedi 17 décembre
Proper Thon

Samedi 7 janvier
16h : Zoé et Jonas
18h30 : concert du groupe d’Alice
Suivi des pâtes fameuses de Louis Schild et Joachim

Samedi 14 janvier
Julo et sa musique triste pour le finissage


© Jessica Decorvet


BIOGRAPHIE

Jessica Decorvet est artiste dans le domaine du dessin, du livre, et récemment du costume et de la vidéo. Elle travaille à l’Atelier genevois de gravure contemporaine où elle co-dirige le pôle de micro-éditions. Dans ce cadre, elle édite, imprime et réalise des livres d’artiste à l’aide de différentes techniques de l’estampe, en particulier de la risographie. Elle a publié plusieurs livres aux Editions Ripopée dont le livre-audio «En miettes». En 2018, elle part faire une première résidence en bateau en arctique, suivie d’une autre en 2021. Cette aventure entame une obsession visuelle pour la glace, la mer, les bleus et les gris. Son exposition en avril dernier, signée du duo Les Godardas, intitulée «Chercher, trouver, perdre: le Nord» présente les costumes des quatre personnages allégoriques qui ont arpenté le grand nord, des textes ainsi que les vidéos qui retracent leur épopée. En parallèle de ces activités plastiques, elle co-réalise le long-métrage Super Super sorti cette année, documentaire qui suit treize adolescent.e.s construire leur personnages héroïques de fiction.

 

Hangry Eyes

HANGRY EYES
Jerlyn Heinzen

Horaires d’ouverture
Jeudi 16h – 19h
Samedi 10h-16h
Dimanche 10h-16h

« Hangry Eyes »  est un projet de l’artiste suisse basée à Genève Jerlyn Heinzen qui porte sur les communautés souvent négligées des personnes migrantes asiatiques en Suisse, en Europe et aux États-Unis. Ce travail reflète des rencontres et des partages avec des individus inspirants et certaines de ces communautés aux multiples facettes. L’exposition présente une nouvelle production de l’artiste réalisée à partir du matériel récolté cette année lors d’un voyage de recherche de cinq mois dans divers quartiers asiatiques de la diaspora aux États-Unis.
« Hangry Eyes » est une installation qui se compose d’un puzzle en céramique surdimensionné et d’une bande sonore de chansons pop contemporaines. En forçant le mariage de la céramique et du son, Heinzen cherche à entrelacer des souvenirs textuels, visuels et sonores pour créer un environnement qui invite à réfléchir sur les parcours de vie, entre précariat et possibilités, entre autodétermination et détermination externe, entre stigmatisation et exotisme, entre temps présent et souvenirs.

I love Rice in Atlanta Georgia 2022. Crédit photo: Jerlyn Heinzen

PROGRAMME
Vendredi 4 novembre
18h – 21h : Vernissage

Samedi 5 novembre
10h – 18h : Journée des arts, en présence de l’artiste

Dimanche 20 novembre
Dès 17h : Finissage


BIOGRAPHIE

Jerlyn Heinzen

Jerlyn Heinzen est née en 1989 aux Philippines. Elle a étudié à l’Université des Arts et du Design de Zurich (ZHdK) où elle a obtenu son Bachelor en Art et Médias avec une spécialisation en photographie. Jerlyn a ensuite poursuivi ses études à la Haute École d’Art et de Design de Genève (HEAD) où elle a obtenu un Master of Arts HES-SO en beaux-arts, majeure WORK.MASTER – HEAD Contemporary Artistic Practices, en 2018. Elle est active dans un collectif d’artistes DOMINGO et a été co-curatrice dans l’espace Zabriskie Point à Genève de 2021 à début 2022. Jerlyn vit et travaille actuellement entre Genève – Zürich, CH.

heinzen.j@gmail.com
@_j_e_yjey_

Vidcall with Mama Babe in New York. Crédit photo: Jan Hofer

Avec le soutien de la Ville de Nyon, Canton de Vaud, Région de Nyon, Pro Helvetia, Loterie Romande, Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes (BEFH) du Canton de Vaud, Fondation Goblet, Fondation Guignard, Fondation Parallèle, Arts Visuels Vaud, Casino Barrière, la Mobilière et Fonds cantonal d’art contemporain, DCS, Genève.

Puzzle

PUZZLE
Emma Taeko Zoia

Exposition du 25 novembre au 9 décembre 2022
Vernissage le 25 novembre dès 18h

Horaires d’ouverture :
Les mardis et les jeudis de 17h à 20h
et les samedis de 13h à 17h

PUZZLE

« Puzzle » est une exposition qui parle du jeu, de l’enfance et de maladie mentale. Le projet est né en hiver 2020, avant le premier confinement du coronavirus. A travers ses sculptures et ses images, Emma Taeko Zoia joue d’humour et des symboles qui l’ont suivies tout au long de sa vie.

« J’ai vécu un épisode dépressif qui a duré tout l’hiver 2020, m’ayant isolée et enlevé l’envie de sortir de mon appartement. Ma seule motivation pendant ces trois mois a été d’assembler ces images une pièce après l’autre, de manière répétitive et obsessionnelle. Je mettais toute mon énergie à me concentrer sur cette activité qui me paraissait la plus passionnante de ma vie. Rien n’était laissé au hasard, il y a des techniques très précises pour construire un puzzle avec efficacité et plaisir. Je me suis totalement investie dans la mission de les finir les uns après les autres. A la fin de cet épisode de ma vie, je me suis retrouvée encombrée de plus de 60 puzzles de 1000 pièces finis et collés. 60 images géantes recouvraient le sol de mon salon et l’idée de cette exposition m’est venue.

Les aspects-clés de mon travail se concentrent essentiellement sur une démarche d’archivage générale et totale de musiques, images et objets. Ainsi que d’un mélange d’autobiographie et d’autofiction m’amenant à utiliser mon corps et mon image en tant qu’outil à part entière en intégrant volontiers l’autodérision (important de rire de soi-même quand on a une obsession pour le puzzle). Je remarque entre mes œuvres des concepts communs importants, qui sont de l’ordre de l’enfance, de l’humour et du grotesque. Avec cette expo, j’ai créé ce que représente pour moi le puzzle et mon art : un jeu et un travail d’assemblage. »

PROGRAMME
vendredi 25 novembre :
vernissage de 18h à 21h avec repas prix libre


vendredi 9 décembre :
atelier de 17h à 19h et finissage dès 19h00 avec la possibilité de repartir avec votre puzzle préféré déjà assemblé !

BIOGRAPHIE
Emma Taeko Zoia

Emma Taeko Zoia est née en 1999 à Lausanne. C’est une artiste queer pluridisciplinaire qui a développé une passion obsessive pour les puzzles. Durant son enfance, elle a passé toutes ses vacances dans sa maison familiale en Sicile. La présence constante de symboles religieux, de nourriture traditionnelle, de jouets pour enfants et de la nature sicilienne a construit son imaginaire. Son parcours autodidacte l’a amenée à travailler, au cours des dernières années, comme artiste indépendante dans les domaines de l’illustration, du maquillage, de la performance et de la musique. Elle tient une chaîne youtube « Emma Zoia puts pretty good music on youtube » où elle poste des projets musicaux rares et uniques. Son travail narre une histoire complexe mêlant enfance, humour, jeu, grotesque, enjeux de santé mentale et autodérision à travers divers médiums comme la couture, l’illustration, la photo et la performance.

instagram : @emmataekozoia
youtube : Emma Zoia puts pretty good music on Youtube
soundcloud : https://soundcloud.com/emmataekozoia
tumblr : emmataekozoia.tumblr.ch

Identité double & divisée

Exposition de Myriam Koné
du 20 au 28 octobre 2022

Vernissage le jeudi 20 octobre dès 18h30

Ouverture de l’exposition
vendredi 21, de 16h à 18h
samedi 22, de 14h à 19h
du lundi 24 au vendredi 28, de 16h à 18h ou sur demande

« Identité double & divisée » s’articule autour du travail de peinture et d’écriture de Myriam Koné où sa conceptualisation du métissage mêle une production hybride de formes, de couleurs et de matières. Son premier roman, « Les pièces multicolores du destin », ainsi que ses peintures dévoilent une intimité psychique tout comme une véritable urgence de créer.
Comment l’art peut-il canaliser, questionner et permettre de dépasser les doutes et les traumatismes de la vie ?

Au travers de tables rondes et d’ateliers pour les enfants, l’exposition s’interrogera sur ces thèmes tout en explorant la quête du moi, des racines et des identités multiples, partagées entre le continent africain et européen.

PROGRAMME

Jeudi 20 octobre
Vernissage dès 18h30

Samedi  22 octobre
14h30-16h : Atelier créatif pour les enfants (dès 6 ans)
Un atelier pour les enfants où le but sera de réaliser un autoportrait tout en interrogeant les thèmes en lien avec nos identités et nos racines multiples afin d’intégrer ces différents éléments à une œuvre artistique.

Mercredi 26 octobre
19h30-21h : Table ronde, discussion avec des écrivaines suisses métisses afrodescendantes invitées. Suivi d’un repas (prix libre).
Rencontre de trois écrivaines suisses métisses afrodescendantes de générations différentes. Elles témoigneront de leur parcours et de leur démarche singulière d’écriture, partageront leurs diverses expériences et reviendront sur les évènements sur lesquels elles se rejoignent afin d’ouvrir le dialogue.

Vendredi 28 octobre 
17h : « Le hérisson noir » par Gemma Ushengewe, projection du film et discussion, médiation de Madame Klebo (dès 10 ans).
Le hérisson noir est un gâteau à caractère raciste exposé dans une boulangerie, à la vue de tout le monde. Cette confiserie, dénoncée par une association anti-raciste, devient l’objet une affaire de tribunal. À partir d’une voix singulière et plurielle, lae cinéaste commence un récit intime et politique autour du fameux gâteau « Le hérisson noir ». Le film, de 2020, parcours alors la grande histoire du racisme structurel qui touche les personnes afro-déscendantes et qui lie le passé au présent. Comment dans ce hors temps-espace, le tribunal tranche et donne son verdict sur ce qui semble être une banale histoire de gâteau ?
La projection (25min) sera suivie d’une discussion autour des sujets du film, pour les enfants et les parents, menée par Gemma Ushengewe et accompagnée par une médiation de Madame Klebo.

Finissage le vendredi 28 octobre dès 18h30


BIOGRAPHIE

Myriam Koné

Autodidacte, Myriam puise son inspiration dans tout ce qui la touche et l’agite, son métissage étant le point central de sa composition. 
Depuis l’enfance, sa créativité a été nourrie et influencée par ses diverses lectures ainsi que par les arts africains, l’art de la rue, les galeries et les musées qu’elle a pu visiter. Son travail illustre sa relation profonde et sa passion pour la littérature, l’émotion et la spiritualité. 
En 2015, elle publie un récit autobiographique « Les pièces multicolores du destin » qui permet au lecteur de voyager entre l’Europe, l’Afrique et les Etats-Unis. Cet ouvrage relate sa recherche identitaire et aborde également différents thèmes liés à la santé mentale. Son approche de la création est celle d’une personne qui s’immerge dans le processus et utilise l’art comme une thérapie et un moyen de transmettre ses pensées et ses croyances les plus intimes.

www.instagram.com/myriamk2404
www.myriamkone.com

On annule le monde

On annule le monde
Dany Petermann Boulala
Exposition du 23 septembre au 16 octobre

Vernissage le 23 septembre dès 17h30

Ouvertures jeudi 16h-19h
Samedi-dimanche 10-16h en présence de l’artiste.

 

« L’installation part de l’idée d’ouvrir les vannes et de laisser sortir tout ce qui me fait peur, tout ce dont je ne parle habituellement pas dans mon travail, une sorte de nudité artistique, une anti censure de soi par rapport à soi. L’envie est de créer un lieu qui soit percutant mais doux, un endroit où l’on peut aussi expériencer nos peurs collectives et les tabous ou les non-dit.

La volonté de créer un tel espace vient du fait que nous sommes toutes et tous dos au mur vis-à -vis de plein de sujets qui sont très personnels et individuels mais qui deviennent des responsabilités collectives. Comment agir, comment retrouver le contrepoids de nos paradoxes, renverser la vapeur et crier nos peurs et nos colères, nos hontes et nos frustrations pour pouvoir les rendre visibles, audibles et articulées ? Comment se retrouver pour faire ces gestes et partager ces paroles qui sont avant tout des soins que nous nous devons de nous donner à nous même ainsi qu’à celleux qui nous entourent. Le projet  » On annule le monde  » part de l’idée de recommencer à zéro à l’intérieur de notre propre système de valeur et de pensée. Annuler, remanier, corriger, se détacher du conditionnement dans lequel nous baignons toutes et tous. La conjonction possible entre le « bien » et le « mal » se trouve elle aussi souvent dans des espaces ou dans des contextes qui peuvent parfois être inconfortables, mon envie pour cette exposition est de tenter de créer un lieu d’inconfort tendre, un endroit où on a pas peur de se mettre à nu, puisque de toute façon ce qui nous entoure l’est déjà. »

« Nous pouvons avoir à changer notre territoire intime autant que l’extérieur, et à nous confronter aux formes d’autorité que nous véhiculons en nous. Car nous faisons la culture à notre image, comme elle nous fait à la sienne. Si nous n’acceptons pas de nous confronter à nous-mêmes, nous risquons de reproduire le paysage de la domination dans les structures même que nous créons pour combattre l’autorité. « 

Extrait de : Rêver l’obscur – Femme, Magie et Politique – Starhawk

Biographie

Dany Petermann Boulala vit, crée et travaille à La Chaux-de-Fonds au sein des ateliers collectifs de la Serre 89. Il est également actif en tant qu‘animateur et médiateur culturel au sein du Service de la Jeunesse et enseignant à la SFGB-B de Bern pour des workshops en graphisme, illustration et mixed media. Il évolue principalement en tant qu’activiste culturel dans les milieux indépendants et alternatifs tels que la galerie associative « eeeeh ! » qu‘il rencontre à travers les Éditions Ripopée à Nyon.

Dany Petermann Boulala évolue pour la plupart du temps dans des projets collectifs mélangeant plusieurs domaines tels que la peinture, l‘installation, la poésie sonore, la vidéo et les arts vivants. Individuellement c’est au travers d’installations engagées et immersives qu’il questionne le public sur les frontières de la perception humaine, les états de consciences modifié, les impacts des nouvelles technologies dans le contexte social, et sur les comportements humains au sens large, il expose en Suisse et à l‘étranger.

www.lessimulacres.com

https://danypetermann.wixsite.com/boulala/home