Silence

Aline Fournier
Résidence de recherche tout le mois de mars
Restitution et performance le week-end du 29–30 mars 2024

Lorsque son appareil photographique est visible, Aline se sent protégée. Lorsqu’elle le met en joue, les gens acceptent qu’elle entre dans sa bulle, et qu’elle ne veuille plus communiquer oralement.

Douceur du silence.

La sensation de pouvoir que lui confère son appareil photo la place en quelque sorte à égalité avec les personnes « dominantes ». Elle les oblige à se taire par réflexe – parce qu’il est rare qu’une personne avec la gueule ouverte soit valorisée sur la pellicule.

Lorsqu’elle range son appareil photo dans son sac, elle redevient vulnérable au milieu de la foule. Vertige.

Durant plus de quinze ans, le medium de la photographie lui a offert une forme d’autonomie et de respectabilité dans une société aux cadres inadaptés à sa surdité. L’équilibre est toutefois précaire entre normalisation et incarnation, extrêmes qui l’habitent en permanence et entre lesquels elle se sent chahutée comme une boule dans un flipper. Nausée.

Le medium de la photographie contient le silence en son sein, lui permettant de se sentir en lien avec ce qui l’entoure. Mais que représente réellement ce mécanisme de braquage, de traque et de pouvoir ? Une protection, ou une entrave ? Comment entrer en lien avec les gens et ce qui l’entoure dans ce monde d’oralité, autrement que par la création d’espaces sécurisés de silence ou de la présence de l’appareil photo ?

Aujourd’hui, elle ressent une urgence à comprendre et déconstruire. Quel est son véritable rapport au médium de la photographie ? Quels sont les mécanismes qui lui assurent protection lorsque l’appareil est visible ? Comment les intégrer au quotidien, même sans avoir le matériel à portée ?  Comment conserver ce silence et ce lien qu’elle parvient à obtenir, tout en enlevant les formes de pouvoir et de dominance inhérentes au médium ?

Pour cela, elle expérimente diverses pistes en parallèle : création d’un vocabulaire visuel, instinctif ; expérimentations performatives pour se relier, tenter de se comprendre, sans utiliser le langage verbal ; exploration de diverses formes de communication écrite etc.

Il s’agit d’une recherche qui ne peut se faire de manière isolée, uniquement en collaboration et avec la participation active du public et du collectif.

Lors de sa résidence à l’espace eeeeh!, Aline a invité l’artiste Noa Chevalley à collaborer, puis différents publics pour mener une petite communauté de recherche temporaire.

 

PROGRAMME

Vendredi 29 mars 2024
Performance
Restitution du travail réalisé en collaboration avec Noa
19h30 performance, ouvert dès 19h
Repas prix libre

Les artistes Aline Fournier et Noa Chevalley se sont rencontrées grâce au mémoire de Noa sur la privation langagière. Le père de Noa est sourd et sa mère interprète en LSF. Noa a donc grandi dans l’univers de la surdité́ et acquis ses codes, malgré le fait qu’elle soit entendante. Aline apprend la LSF à présent, n’y ayant pas eu accès car elle a été normalisée dans l’enfance. Leurs vécus présentent des similitudes, tout en étant très différents.
Durant sa résidence, Aline invite Noa pour collaborer. Leurs deux points de vue et expériences de vie autour de la surdité́ pourront se confronter et s’enrichir autour de cette recherche de lien non verbal, à travers le silence du médium photographique.
Pour partager le résultat de leurs recherches, Aline et Noa vous invitent le vendredi 29 mars à 19h30 pour une performance. L’espace sera prêt à vous accueillir dès 19h, puis un repas prix libre sera servi dans la soirée.

 

 Samedi 30 mars 2024
Restitution du travail réalisé en résidence, invitation à expérimenter le silence
Goûter puis repas prix libre
16.00 –21.00

Samedi 30 mars, Aline Fournier et l’équipe de eeeeh! vous proposent de les rejoindre pour une rencontre se déroulant dans le silence.
De 16h à 21h, s’enchaîneront ateliers, échanges et jeux. Vous êtes invité·x·e·s à nous rejoindre le temps qui vous convient. Le langage oral s’éteint pour laisser place au plaisir de l’expérience collective autour d’autres moyens de communication, de partage et de participation. Aline Fournier aura le plaisir de nous introduire à différentes pratiques, jeux et conversations pour nous permettre d’explorer de nouveaux possibles.
Cette journée sera l’aboutissement de la résidence de recherche d’Aline à l’espace eeeeh !. Par le biais de cette rencontre, elle propose de se défaire du poids de la responsabilité individuelle du handicap et des compensations qui permettent de le supporter, pour cheminer ensemble vers une responsabilité collective, humaine et joyeuse.
Vous rêvez d’un monde plus inclusif ?
Rejoignez-nous et, ensemble, tentons de le mettre en pratique !

 

Biographies

Aline Fournier est née en 1986 dans les Alpes valaisannes. Après une formation de conceptrice multimédia et quelques années d’expérience professionnelle dans le monde de la publicité, elle se lance comme photographe indépendante en 2010. Malgré une activité florissante, elle réduit la voilure commerciale cinq ans plus tard et opte pour une vie nomade afin de pouvoir se consacrer corps et âme à ses projets artistiques. En parallèle, elle se perfectionne dans la mise en scène et cela dans différents domaines : conception visuelle, installation, performance, vidéo et illustration.

L’authenticité marque son travail de création, ainsi que sa recherche permanente de mise en scène des contrastes. Elle s’approprie le paysage en créant un territoire habité par les personnages les plus divers. Le dysfonctionnel qu’elle emploie et intègre dans un environnement, selon son inspiration, symbolise l’unité et la force tranquille. Aline Fournier vit l’espace telle une scène du théâtre qu’elle façonne et organise en lui octroyant une identité culturelle particulière. 

Devenue sourde profonde à la suite d’une méningite à l’âge de trois ans, elle expérimente l’absurdité au quotidien, ayant conservé une voix « normale » grâce à une dizaine d’années de suivi logopédique intensif. Sa soif de communication ainsi que les frustrations inévitablement liées l’inspirent pour ses créations, qui deviennent cathartiques et lui permettent de trouver l’équilibre. Artiste pluridisciplinaire, elle expérimente divers médiums, en recherche de nouveaux possibles permettant de tendre vers un monde inclusif. 

Aline Fournier © CV KW / Omaire

Noa Chevalley est diplômée de l’ECAL en photographie. Elle a un vécu à la fois similaire et différent en rapport à la surdité : son père est sourd et sa mère interprète. Bien qu’elle soit entendante, sa langue maternelle est la langue des signes. Ce sont nos mémoires de Bachelor édités la même année (2023) qui nous ont réunis, alors que nous ne nous connaissions pas. Nos travaux étaient engagés en rapport à la société, ses cadres inadaptés et ses processus forcés de normalisation, dont la privation langagière.

Avec le soutien du Service de la Culture du Canton du Valais.

FULL BLACK, TABLEAUX CONTÉS

d’Ismaël Touré

Exposition du 1er au 23 février 2024
Vernissage et performance live de Wetu dès 18h

« Ce projet est né suite à une discussion avec Wetu. »

Une performance tirée à quatre épingles. des murs noirs. des tableaux aux couleurs vives. de la littérature orale. une invitation à faire de ses rêves une réalité parce que les yeux resteront ouverts.

Ismaël Touré invite Wetu à conter ses pièces mises en scène de sorte à nous rappeler le tronc de l’arbre à palabre. Celui sous lequel les sages nous envoûtent de leurs mots, de proverbes et dictons saupoudrés de spiritualité, nous invitant à nous questionner sur notre état d’être.

Immergés dans l’obscurité quasi totale comme si nous fermions nos yeux pour nous en aller rêver. murs noirs. lumières éteintes, rideaux tirés. Wetu tel un conteur attirera notre regard vers ce tronc lumineux de couleurs vives.

Full black se veut être une symbiose entre la peinture et la littérature orale. Créer des oeuvres lyriques permettant ainsi l’interconnection entre la vue et l’ouïe afin de nous rappeler que nous sommes, au fond, des enfants.

L’introspection personnelle et collective ou comment porter sa pierre à l’édifice. Ce sont là les questions posées par Ismaël Toure et Wetu. C’est en mélangeant les arts qu’ils vont tenter d’apporter une nouvelle perspective à leurs quêtes individuelles et invitent alors l’écouteur·x·euse-regardeur·x·euse à se laisser porter aussi loin que possible.

Pour cet événement artistique, nous prévoyons d’offrir une expérience immersive en proposant deux ateliers en parallèle du vernissage. Ces ateliers visent à enrichir l’expérience des participant·x·e·s en leur offrant une occasion unique d’interagir directement avec l’art et d’explorer leur créativité. Chacun de ces ateliers sera conçu pour offrir une perspective différente et complémentaire à l’exposition, permettant ainsi aux participant·x·e·s de s’engager de manière plus approfondie avec les œuvres présentées. Nous croyons que cette combinaison d’ateliers interactifs et du vernissage créera une atmosphère riche en découvertes artistiques et en échanges stimulants.

Peinture d’Ismaël Touré


PROGRAMME

Jeudi 1er février
18h – 22h : Vernissage de l’exposition «Full black, tableaux contés» Performance live de Wetu
Une performance du poète Wetu. des murs noirs. des tableaux aux couleurs vives. de la littérature orale. Ismaël Touré invite Wetu à conter ses pièces mises en scène de sorte à nous rappeler le tronc de l’arbre à palabre et nous invite à nous questionner sur notre état d’être.

Dimanche 4 février 
17h – 19h : L’artiste intervenante Cécile Nduhirahe animera un atelier de dessin
Durant cet atelier Ismaël Touré et Cécile Nduhirahe vont proposer un thème et laisser les participant·x·e·s en discuter librement autour d’un repas. Suite à cette discussion, une exploration de la pratique du dessin sera proposée et guidée par les artistes selon les sujets abordés. L’objectif est de permettre de comprendre les thèmes de l’exposition, il s’agit de se laisser guider par ses intuitions, ses ressentis sans jugement pour créer quelque chose de personnel.

Jeudi 15 février 
18h – 22h : La comédienne intervenante Anaïs Vivarié fera une lecture de contes
Pour ce projet, Anaïs Vivarié imagine le voyage au travers de la tradition orale. Un conte peut facilement nous transporter dans un univers magique. En collaboration avec Ismaël Toure, l’envie est d’allier l’oral et le visuel pour nous transporter au travers d’un conte chromatique. Lors de son atelier, Anaïs Vivarié partagera ses propres contes, créant ainsi une expérience immersive. Après la récitation, elle engagera une discussion stimulante avec le public pour explorer les thèmes et idées évoqués dans ses récits. Joignez-vous à nous pour une séance interactive et inspirante autour des histoires uniques d’Anaïs.

Vendredi 23 février 
18h – 22h : Finissage de l’exposition

Portrait d’Ismaël Touré @ismatoure
Portrait d’Anaïs Vivarié @nanasset
Portrait de Cécile Nduhirahe @c.nduhi
Portraits de Wetu @wetudepassage et Ismaël Touré @ismatoure

 

Bande Originale

Sarah André

Exposition du 15 décembre 2023 au 21 janvier 2024
Vernissage le vendredi 15 décembre dès 18h
Avec concert de Spirale Névrose à 19h15 et Dj Betty Bossa

 

Il y a un an Sarah André réalisait une bande dessinée d’après le spectacle « BANDE ORIGINALE » de la compagnie Old Masters reprenant l’intégralité du texte et les étranges personnages du spectacle écrit par les trois membres du collectif ( Marius Schaffter Jérôme Stünzi et Sarah André ).

Un ouvrage édité par Ripopée qui a eu la chance inattendue de recevoir le prix Töpffer en 2022. C’est un peu tout cela que l’on fête à l’ occasion de cette exposition, profitant de cet événement pour
inviter les ami.e.s à présenter leurs projets en cours, notamment Jérémy Chevalier avec son projet Spirale Névrose, Yvonne Harder et Anna Czapski avec leur projet Hypnek et une équipe de nos djs préféré.e.s pour le finissage.

Organisé en collaboration avec Ripopée.

PROGRAMME

Vendredi 15 décembre dès 18h
Vernissage et soupe et fromage
19h15 concert de Spirale Névrose
et Dj Betty Bossa

Samedi 6 janvier dès 17h
Fête des galettes
18h concert de Hypnek

Samedi 20 janvier dès 18h
Finissage avec les malakoffs de Mr. Content
Passage de disques par
Lisa et Fred ou Benny

et ouverture sur rendez-vous

 

 

Biographies

Née en 1984, Sarah André a étudié les arts visuels à l’école cantonale d’art de Lausanne, dont elle a été diplômée en 2008. Depuis, elle développe une pratique artistique multiforme en tant qu’auteure, scénographe, illustratrice, artiste visuelle, costumière, musicienne et chanteuse. En 2016, elle débute sa collaboration avec la compagnie Old Masters œuvrant aussi bien au niveau de la création d’objets que de l’écriture et dont elle devient rapidement membre à part entière. En 2018, elle cofonde le groupe de musique Alice, trio vocal accompagné d’un synthétiseur bas de gamme et composé d’Yvonne Harder, Lisa Harder et elle-même. Elle écrit pour ce projet de nombreuses chansons et mélodies, élargissant ainsi sa pratique de l’écriture. Le groupe se produit régulièrement dans des lieux culturels, en Suisse ainsi qu’en France et en Belgique.

En parallèle, Sarah André poursuit un travail de dessins et de textes qu’elle débute en 2012 sous le nom de André André, rassemblé sous forme de livres et édité et diffusé par les Éditions Ripopée. Elle réalise également en 2018 une exposition personnelle de sculptures en céramique à Halle Nord intitulée Arrêtez de m’émouvoir avec toute cette eau. Elle a en outre collaboré à de nombreux projets en tant que performeuse, avec le collectif Animal de corps et en tant que scénographe et metteuse en scène avec le collectif Rucksack Gogolplex. Mais également comme scénographe pour différentes compagnies de théâtre en Suisse romande notamment Snaut, Lascam, Devon, Piera Honegger, Compagnie en déroute, etc. 

Bestiario

Jonas Van

Résidence du 28 novembre au 8 décembre 2023
Résidence et atelier d’écriture : Trans Mythologies

 

PROGRAMME
9 décembre 2023, de 13:30 à 16:30
atelier d’écriture – fiction spéculative
Atelier pour les personnes trans et/ou non binaires
Sur inscription à eeeeh@eeeeh.ch

BESTIAIRE: Un atelier d’écriture de fiction spéculative guidé par Jonas Van pour produire une publication qui rassemblera les trans-mythologies proposées par les participants lors de l’atelier du 9 décembre. Les participant•x•e•s auront des moments de lecture collective, de projection de vidéos et seront invité•x•e•s à apporter un déclencheur d’écriture pour élaborer des fabulations mythologiques, monstrueuses, au-delà de la capture coloniale et de son temps chronologique ; des corps qui habitent les fissures, les abîmes, les contradictions, les profondeurs, qui transitent au-delà de ce que la vision élabore. Un apéro sera offert après l’atelier.

Les contributions seront éditées et imprimées pour former le premier numéro de la publication BESTIAIRE.

 

Jonas Van (Ceará, BR, 1989) est un artiste et chercheur transnordestino basé à Genève. Sa pratique s’inscrit entre transmutations, langage, fiction spéculative et spiritualité, utilisant le son, la vidéo et la poésie. Son travail propose des récits théoriques et fictionnels intimes, des fractures linguistiques et temporelles dans une perspective anticoloniale. Il a été en résidence au Mexique, en Bolivie, au Portugal, en Espagne, au Brésil et en Suisse. Il a été récompensé en 2016 par le EDP Art Prize (BR) et en 2022 par le Helvetia Art Prize (CH). Il est diplômé du programme de master en recherche en arts visuels CCC (Critical, Curatorial and Cybermedia) de la HEAD-Genève.

 

Moving Towards Us, Jonas Van, 2022.
Moving Towards Us, Jonas Van, 2022.
Moving Towards Us, Jonas Van, 2022.
KEBRANTO, Jonas Van & Juno B, 2021.

 

200 Roses

Organisée par le Collectif Occasionnel

Avec AM Trépanier, Ave Fenix, le collectif CATS / SWATS, La Diabla, le collectif La Grande, Horizontale, Joël Defrance, Judith, Fanny Doucet, Iara, Law Clinic, Leandra K, Piti Pietru, le collectif Les Putains de Rencontres, Roberta Monte, Romea Diabla, Spangle Durac

Exposition du 2 au 26 novembre 2023
Vernissage le jeudi 2 novembre dès 18h, avec une performance de Joël Defrance et repas prix libre.

Horaires d’ouverture :
Jeudi 2 novembre dès 18h

Journée des arts samedi 4 novembre de 12h à 18h
Ouvert les samedis 11, 18 et 25 novembre de 14h à 19h, permanence par le collectif
Les dimanches 5, 12, 19 et 26 lors des évènements.

L’exposition contient deux oeuvres avec du contenu sexuel explicite.

 

La question du travail du sexe et de ses représentations a été un sujet abordé de manière récurrente ces dernières années, que ce soient par des films, des publications de livres ou encore des expositions d’artistes également travailleur.e.x.s du sexe (TDS), en Suisse ou en France*. Cet engouement ne peut être qu’une étape positive et nécessaire dans la déstigmatisation du métier – quand les oeuvres proposent ce regard – permettant à la fois à un public peu familier de ces problématiques de questionner son regard sur “le plus vieux métier du monde” mais encore aux personnes concernées de pouvoir s’exprimer publiquement, à la première personne, et sans que leurs voix soient confisquées par autrui. La pluralité de ces discours et les formes qu’ils ont produites permettent de dessiner un paysage plus complexe sur les réalités du travail du sexe, de montrer que celui-ci est source d’enseignement et d’apprentissage, mais aussi d’art et de littérature.

Pour autant, les droits effectifs des travailleur.e.x.s du sexe n’ont quasiment pas évolué. En Suisse, les restrictions quant à la pratique du TDS restent les mêmes, et la crise sanitaire du Covid a fini de précariser les plus fragiles. En France, les discours abolitionnistes restent prédominants dans les instances gouvernementales, dont les lois entravent de plus en plus la liberté et la sécurité des TDS. Dans ce tissu social complexe, se dressent en pare-feu les associations communautaires d’aide et de soutien aux TDS, dont le rôle est essentiel pour garantir un soutien légal, moral et matériel à un corps de métier précarisé et stigmatisé.

Dans ce nouveau projet d’exposition, c’est en collaborant directement avec les associations communautaires suisses et des régions francophones que nous avons souhaité être mis.e.x.s en contact avec des personnes à la fois travailleur.euse.x.s du sexe, et producteur.ice.x.s de récits sur leurs expérience, qui ne profitent pas d’une visibilité institutionnelle. Soutenir cette visibilité paraît être un atout essentiel à l’émancipation de ce corps de métiers précarisé et stigmatisé.

Par ailleurs, nous somme également convaincu.e.x.s, que les narrations et auto-narrations de travailleur.euse.x.s du sexe sont des outils pédagogiques dont nous aurions tout.e.x.s beaucoup à apprendre, qu’il s’agisse d’argent, d’amour, de sexualité, de travail.

 


PROGRAMME

Jeudi 2 novembre

Vernissage de l’exposition 200 Roses dès 18h
Avec les oeuvres de :

AM Trépanier
Ave Fenix
le collectif CATS / SWATS
La Diabla
le collectif La Grande Horizontale Joël Defrance
Judith
Fanny Doucet
Iara
Law Clinic
Leandra K
Piti Pietru
le collectif Les Putains de Rencontres Roberta Monte
Romea Diabla
Spangle Durac

Performance de Joël Defrance : “Dans mes mains le poids de la tête du vieux monde” Joël Defrance travaille sur les notions de poétique arrivée dans l’espace public, de politiques queer et de l’être ensemble. Il explore ces questions à travers différents personnages créés in situ pour des performances solo ou collaborative.
Sa sensualité interpelle et compose dans l’écriture du désir, des propositions flirtant avec le lyrisme et le punk. Avec la voix, le corps et les machines électriques et électroniques comme médiums, il s’intéresse dans le futur aux modules de synthèse vocale et corporelle interactives.


Dimanche 5 novembre 


14h : Atelier décryptage sur le porno du collectif La Grande Horizontale
Cet atelier propose un decryptage portant sur les représentations du porno mainstream et des contextes de production.
Atelier d’une durée de 2h 

18h : Lecture de Fanny Doucet d’extraits du recueil “TDS” de Tan
Fanny Doucet, membre de CRISSURES, veut porter les voix – et les cris, sûr ! – de celleux pour qui la vie est faite de moments qui crissent un peu, ou au moins crispent. Pour cette occasion, elle lira des extraits choisis de TDS, un recueil de témoignages de TDS, principalement basé.e.x.s en France, paru en 2022.

18h30 : Lecture de Judith d’un extrait de “Ich bin Sex Arbeiterin”
La partie alémanique de l’association ProCore (faîtière des associations de TDS en Suisse) a publié en 2020 le livre “Ich bin Sexarbeiterin”, qui regroupe des témoignages de personnes tds travaillant principalement en Suisse alémanique. Judith est l’une d’entre elle.eux, et viendra lire son propre témoignage, traduit de suisse-allemand vers le français.

19h : Repas vegan prix libre

20h : Projection de “Daspu”, de Valentina Monti, Kran Film Collective, 2010
Un groupe de TDS à Rio de Janeiro se bat pour obtenir des droits et lutte contre la stigmatisation en créant une marque de vêtements qui gagne rapidement les défilés de mode brésiliens.


Dimanche 12 novembre

17h : Table ronde “Quelle éthique pour la programmation culturelle autour du travail du sexe?” avec Amar et Soraya de l’organisation des “Putains de Rencontres”.
Différents événements ont eu lieu ces derniers mois portant sur le TDS et ses représentations. Nous souhaitons aborder dans cette discussion les conséquences de cette visibilisation: si celle-ci est nécessaire pour faire connaître à un plus large public l’enjeu de l’acquisition de droits pour les travailleur.euse.x.s du sexe et la déstigmatisation de ce métier, qu’en est-il des imaginaires véhiculés par ces nouvelles formes de représentations ?
Nous invitons Amar et Soraya qui organisent les “Putains de Rencontres”, un festival par et pour les TDS ayant lieu chaque année dans une ville différente de France dans l’objectif de se donner des outils dans le cadre de l’exercice de leur travail. Ces personnes réfléchissent activement à la question des représentations des TDS au travers des programmations à destination du large public.

19h : Repas vegan prix libre

20h : Projection des épisodes de la série “Sorcière Lisa” de Camille Ducellier, 2021. Suivi d’une discussion avec Camille Ducellier, metteuse en scène, et Lisa Granado, actrice et personnage principale.
Une série documentaire intimiste qui dévoile les multiples facettes de Lisa, tantôt voyante, strip-teaseuse, cagole ou sirène.


Dimanche 19 novembre

17h30 : Lecture de La Diabla d’extraits de son prochain livre.
Ponte en mis tacones, le premier livre de La Diabla a été édité en collaboration avec Aspasie et le Collectif Occasionnel, dans le cadre de l’exposition Argent facile. La Diabla revient avec un deuxième opus, en cours d’écriture, dont elle a choisi quelques extraits.
Ce livre mêle récit autobiographique et guide pratique, il aborde la question des frontières, du travail du sexe, de l’amour, de la liberté et de la solitude. « La Diabla, fácil de conocer, difícil de olvidar ».

18h15 : Présentation du CATS – Comité autonome du travail du sexe, collectif de travailleureuses du sexe basé à Montréal.

19h : Repas vegan prix libre

20h : projection du film “La fiancée du pirate” de Nelly Kaplan, 1969
Une vengeance sociale surréaliste, dans laquelle Marie, trop humiliée depuis des années, décide, à la mort de sa mère, de se venger sans vergogne. Elle commence alors une entreprise de séduction sur tout ce que le village de Tellier compte de notables.


Dimanche 26 novembre

17h : Table ronde : “Que faire de la police et de la justice lorsque l’on est travailleur.euse.x du sexe?” avec des étudiant.e.x.s du séminaire “Law Clinic” à l’Université de Genève et Piti Pietru, travailleuse du sexe basée à Genève.
Si le TDS peut être exercé en toute légalité en Suisse, il n’en reste pas moins que l’accès à des droits sociaux fondamentaux, tels que des soins adaptés, des aides sociales, l’ouverture d’un compte ou d’un prêt bancaire restent encore impossible, mais aussi que le stigma reste profondément ancré dans la perception que la société a des TDS. Ainsi les démarches pour rapporter une agression dans le cadre du travail deviennent par exemple des plus complexes.

En France la situation, liée à la loi de pénalisation des clients et à la loi contre le proxénétisme, relègue le TDS à l’illégalité la plus totale, créant des situations de grande précarité et de grande violence pour les concerné.e.x.s, en dehors de toute considération éthique. Dans une société qu’aucun pouvoir public ne défend ou ne protège, nous voudrions donc nous poser la question des tactiques qui se développent pour que cessent le déni de la justice et le harcèlement policier à l’encontre de cette communauté de travailleur.euse.x.s. Pour ce faire, nous inviteront les organisatrices du séminaire “Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables de l’Université de Genève” et Piti Pietru, travailleuse du sexe basée à Genève, pour converser au sujet des rapports entretenus entre les TDS, les personnes et organisations qui les défendent, la police et la justice.

19 : Repas vegan prix libre

20h : Projection du film “Au coeur du bois” de Claus Drexel, 2021

Dans le légendaire Bois de Boulogne, Samantha, Isidro, Geneviève et les
autres font le plus vieux métier du monde. Entre confidences, humour et dignité, ils et elles nous emmènent au cœur du Bois.

 

Vue de l’exposition « Argent Facile », organisée par le Collectif Occasionnel. ©Eden Levi
Archive Fond Grisélidis Real. Crédit inconnu
Labygramme. Crédit : Spangle Durac
Vue de l’exposition Argent Facile / Maïa Izzo-Foulquier. ©Eden Lévi
Dans le souffle de C. Crédit : AM Trépanier
Roberta Monte. Crédit : Roberta Monte
Sorcière Lisa. Crédit : Camille Ducellier
La Diabla. Crédit : Eva-Luna Perez

Projet subventionné par la Ville de Genève et la Fondation Oertli.

L’été des charognes

Yan Pavlik et Alix Debraine

Exposition du 22 septembre au 21 octobre 2023
Vernissage le vendredi 22 septembre et révélation des sculptures dès 18h

 

Yan Pavlik et Alix Debraine ont passé tout l’été à jouer aux cadavres exquis. Jeu surréaliste dont les règles sont simples : une personne commence un dessin ou une phrase, cache ce qu’elle vient de faire puis passe le papier à quelqu’un·e d’autre pour continuer. Cette deuxième personne dissimule à son tour et ainsi de suite jusqu’à la révélation qui fait apparaitre une image aléatoire, non-synchronisée ni préparée. Les résultats sont souvent chimériques et absurdes.

Pour l’exposition à eeeeh, les deux artistes ont repris les règles du jeu mais cette fois-ci en sculpture. Chaque pièce est un collage alterné d’un étage de Yan Pavlik puis d’un étage de Alix Debraine. Iels réalisent ainsi une expositions commune sans jamais savoir ce que l’autre fait car les sculptures ne seront révélées que le jour du vernissage, le 22 septembre 2023, en compagnie du public.

Samedi 7 octobre, dès 12h
Cadavre exquis live puis révélation de la sculpture à 18h, suivi d’un apéro

Les deux artistes invités dans « L’été des charognes », Yan Pavlik et Alix Debraine invitent cinq artistes à venir répéter le processus utilisé dans leur exposition. Agathe De Limoges, Emilie Triolo, Pierre Schwerzmann, Shatha Afify et Serge Ghazale réaliseront un cadavre exquis sur une journée.
Chacun.e leur tour iels réaliseront un étage de la sculpture, pour ensuite le cacher et laisser la place à la prochaine personne.

L’espace eeeeh! sera ouvert toute la journée, permettant de voir les artistes en réalisation, puis la sculpture entière sera révélée à 18h00. L’occasion de partager un verre autour du résultat hasardeux né de cette collaboration.

Finissage le samedi 21 octobre entre 11h et 14h

Sur une invitation de Pierre Schwerzmann.


BIOGRAPHIES

Alix Debraine est une jeune artiste franco-suisse née en 1998, qui vit et travaille à Lausanne (CH). En 2021, elle obtient un Bachelor en Arts Visuels à la Haute école d’art et de design de Genève en Suisse (la HEAD). Elle y poursuit actuellement ses études en WorkMaster. En 2022 elle montrait sa première exposition personnelle dans l’espace Standard deluxe à Lausanne. Elle a aussi été curatrice pendant plusieurs années dans Limbo, un artist-run space genevois.
IG : @alixdebraine

Yan Pavlik (1995) vit et travaille à Lausanne. Il a étudié les Arts Visuels à la Haute Ecole dʼart et de design de Genève ( HEAD ) ou il à également travaillé comme assistant au CERCCO, atelier d’expérimentation et de réalisations en céramique contemporaine. Il poursuit actuellement ses études à L’EDHEA dans le cadre du MAPS ( Master of Arts in Public Spheres ). Y. Pavlik à participé à plusieurs expositions collectives, notamment à Limbo Space (Genève), à l’usine Kugler (Genève), à espace Labo (Genève) et pour la JungKunst 2021 (Winterthur). En juillet 2021, il inaugure sa première exposition personnelle à la galerie ‘’Valentin 61’’ (Lausanne).
IG : @p_a_v_l_o_k

 

Bureau des questions importantes 2023

DU 1er AU 16 SEPTEMBRE 2023

Entrée prix libre
Permanence tous les jours
Repas prix libre tous les soirs

PROGRAMME 2023

Quoi
Le Bureau des Questions Importantes, j’en ai déjà entendu parler mais qu’est-ce que c’est ? Une alternative au « bureau » où nous sommes souvent fatigué·x·e·s de nous rendre tous les matin ? Un lieu de réclamation où tremblotant·x·e·s nous déposons notre formulaire B en espérant obtenir le certificat Y ?

MILLE FOIS MIEUX QUE ÇA! le BDQI est un lieu où on cherche à aller plus loin que « c’est comme ça, revenez plus tard si vous êtes pas content·x·e·s ». C’est un lieu de répit et d’échanges où chaque personne qu’iel soit artiste·x ou passant·x·e est lae bienvenu·x·e pour y déposer ses questions importantes, celles qui souvent méritent plus d’espace et qui défileront sous une myriade de formes.

C’est peut-être un laboratoire où on expérimente cette forte envie de vivre collectivement de manière différente. Un assemblage d’énergies qui nous pousse à aller de l’avant créant la suspension dans laquelle vous êtes invité·x·e·s à vous installer.

Qui
Pour cette 6ème édition, c’est le cœur gonflé de bonheur que le Bureau Des Questions Importantes vous annonce sa transformation en une chimère à quatre têtes, réuni·x·e·s par nos engagements divers et nos stratégies de résistance. De là, beaucoup de mains et de passion dans les intestins se sont déployé·x·e·s pour rêver le cheminement que vous allez découvrir. Une nébuleuse d’artiste·x·s et d’intervenant·x·e·s formidable·x·s prend forme durant deux semaines pour vous ouvrir les portes de leurs univers importants, offrant des temps de rencontres précieux à qui sait les saisir avec curiosité et soin. Mais aussi, le BDQI ne serait rien sans sa merveilleuse galaxie de spectateur·x·ice·s venu·x·e·s d’un peu partout pour faire vivre en miroir les échanges.


Pour le BDQI, la merveilleuse team construction nous prépare une scénographie spectaculaire, adaptée tant aux performances les plus folles qu’aux moments de repos. C’est un espace, au centre ville, où l’on peut se retrouver, réfléchir, découvrir, expérimenter, célébrer et prendre soin de soi. Des petits coins confortables sont prévus pour s’isoler et chacun·x·e est invité·x·e à venir occuper l’espace, que ce soit pour bouquiner les incroyables ouvrages à disposition dans la bibliothèque, se désaltérer, se reposer ou même faire une sieste. Une belle terrasse est installée pour prendre le soleil. Sentez-vous libre aussi de venir entre les rendez-vous pour dire un petit coucou.

Comment
Tel un cadavre exquis, différentes propositions singulières qui tissent des liens seront au programme du BDQI. Avec une complète confiance aux artistes invité·x·e·s – nous pourrons y découvrir des projets aboutis, en cours de construction, des propositions nouvelles ou qui ont déjà voyagé, des rencontres à chaque fois riches qui transportent et véhiculent des envies fortes, souvent urgentes. Dans une atmosphère parfois festive, d’autre fois intimiste, de temps en temps exigeante, et qu’on essaie un maximum accueillante et respectueuse.
Axé avant tout sur la rencontre et le désir de penser ensemble, le festival propose des performances, spectacles, discussions, ateliers, films, sonorités, moments détentes et autres projets formidablement importants accompagnés tous les soirs de bons repas prix libre et ouvert à tous·x·tes. On se réjouit de vous accueillir avec nos cœurs enragés, nos idées concrètes et nos envies utopiques.

Chantal Mariam Neuhaus, Juli Sando, Amélie Daverio et Chloé Démétriadès

 


Ces deux semaines de rassemblement se veulent aussi accueillantes et bienveillantes que possible.

Vous entrerez dans un espace chaleureux que nous tenons à rendre le plus respectueux que possible pour chacun•x•e.

On a un canal Telegram voici le lien si vous voulez être au courant de toutes les activités en temps réel.


Design graphique:
Bye Bye Binary
(Clara Sambot, Enz@ Le Garrec & Eugénie Bidaut)

Avec le soutien de:

Ville de Nyon, Région de Nyon, Canton de Vaud, Fondation Ernst et Olga Gubler-Hablützel, Fondation Helga & Victor Bodifée, AVDC – Association vaudoise de danse contemporaine et l’espace eeeeh! (soutenu par Pro Helvetia, Canton de Vaud, Loterie Romande, la mobilière).

ouvrir la fenêtre ou fermer les volets

SOTO LABOR

Arpentage de texte, atelier auto-enquête et atelier d’écriture durant le mois de juin

À l’occasion d’une résidence, je suis invité à partager mes interrogations autour de pratiques du soin : soin dans l’entretien des espaces domestiques et collectifs (le ménage, sa valorisation, son exploitation), soin donné aux relations sociales et/ou affectives (communication, médiation et responsabilisation), soin du corps et de la psyché (rituels/pratiques individuel/les et/ou collectif/ves).

Je vous invite à un atelier d’écriture pour partager nos habitudes et façons de se donner du soin et les mots qu’on y associe. C’est ouvert à tous·x·tes, que tu écrives ou non, que tu aies déjà participé à un atelier d’écriture ou non. Ça se passe dans l’espace eeeeh! Et y aura un repas et un bar à prix libre.

OUVRIR LA FENETRE OU FERMER LES VOLETS

Prenant appui sur la notion d’entretien – entendue comme une économie de relation visant à (se) donner du soin et de l’attention, ouvrir la fenêtre ou fermer les volets est une invitation à explorer nos rapports à l’entretien des espaces de vie individuels et collectifs, sous forme d’ateliers et de rencontres. Comment prendre en charge un conflit et/ou notre peur du conflit ? Qu’est-ce que cela implique dans le partage des espaces et des affects ? (à partir du livre de Sarah Schulman, Le conflit n’est pas une agression) ; Quels sont nos expériences, nos rapports et nos imaginaires liés au ménage ? Au travail ménager ? (auto-enquête) Quelles relations tissons-nous entre gestion de l’espace et santé mentale ? (atelier d’écriture)

PROGRAMME

Samedi 17/06, 13h-18h :
Arpentage d’extraits du livre Le conflit n’est pas une agression (2021) de Sarah Schulman en vue de se partager outils et récits autour de la prise en charge collective des conflits.
L’arpentage est une méthode de lecture collective, issue des cercles ouvriers de la fin du XIXe siècle, et développée par l’éducation populaire. Sur un temps déterminé, les participant·x·e·s se partagent un document dont chacun·x·e lit individuellement une courte partie avant de raconter aux autres ce qu’iels en ont retenu. Soto vous invite le temps d’un après-midi pour cette lecture collective et une discussion informelle autour d’un goûter, bien installé·x·e·s dans l’espace eeeeh!. Vous pouvez nous rejoindre pour toute la durée ou venir le temps qui vous convient.

Samedi 24/06, 13h-18h :
Atelier auto-enquête autour du ménage : quelles expériences, quels imaginaires?
Les participant·x·e·s sont invité·x·e·s à interroger leur rapport individuel aux pratiques domestiques à partir de quelques questions ouvertes. S’ensuivra une mise en commun – selon les envies de chacun·x·e – et une discussion élargie autour de l’entretien de nos espaces intimes et collectifs. Soto vous invite le temps d’un après-midi pour cet échange autour d’un goûter, bien installé·x·e·s dans l’espace eeeeh!. Vous pouvez nous rejoindre pour toute la durée ou venir le temps qui vous convient. Bienvenu·x·e seul·x·e ou en collectif.

Mardi 27/06, dès 18h30 :
Atelier d’écriture autour des pratiques du soin à l’espace et aux émotions et repas

 

BIOGRAPHIE

soto labor (1993, FR) est un poète, artiste visuel et performeur. Fortement influencé par le hip-hop comme moyen d’autonomisation, il explore différentes formes de récit et de performance, tout en se penchant sur les conditions matérielles qui rendent cela (im)possible pour certain·e·s. Il produit des histoires courtes, textes critiques, fables, poèmes et paroles de rap.

site web
@s_t_o_a_s_t_o

Le Labo X Let’s Doc X eeeeh

Dans le cadre de Let’s Doc, l’espace eeeeh accueille deux séances d’écoutes de documentaires sonores, proposés par le Labo le samedi 3 juin à 17h30 et 19h30.

Le Labo X Let’s Doc X eeeeh !

Le Labo, atelier de création radio de la RTS, vous propose de
découvrir la diversité des documentaires sonores à travers le
travail de plusieurs auteur.ice.s. Au programme : deux
séances d’écoute thématique construites à partir d’extraits,
de témoignages et de séquences d’œuvres sonores.

Les murs ont des oreilles
C’est le son d’une évacuation ou le récit d’une évasion. Mais
ce sont aussi des voix anonymes qui s’échappent des ondes
et se faufilent le long des barrières.

Extraits de:
Le Mécano de l’Évasion, Chedia Leroij
From Lisboa with Love, Aurélien Caillaux
Zadio Rad, Lucas Krishnapillai
Le dernier mot de la cabine, Jonas Pool
Les Barrières Mobiles, Éric la Casa
Ruptures, Raphaëlle Régnier

Chassez le naturel
Notre rapport à la nature est pétri de contradictions : plongez
dans les expériences, de celles qui chassent, de ceux qui
pistent ou de celui qui imite.

Extraits de:
Predator Junior, Jonas Pool
Le sang de Ginette, Sonia Cabrita
Nos voisins sauvages, Antoine Guirimand
Ferristes, Aline Suter
Radio Arbre, Læticia Dosch
Piste animale, Péroline Barbet
Jakob, ma corneille de compagnie, Thomas Schunke

Unresolved Image

Fig Docher et Neige Sanchez

Exposition du 5 mai au 27 mai 2023
Vernissage vendredi 5 mai dès 17h30, avec micro-lectures et repas prix libre

Horaires d’ouverture 
Tous les vendredis de 17h à 19h, les samedis de 14h à 18h, et sur rendez-vous.

La collaboration entre Fig Docher et Neige Sanchez émerge tant d’une profonde joie que d’une profonde frustration. À l’heure où les questions queer sont omniprésentes sur nos écrans, les panneaux publicitaires, à l’entrée de nos banques, sur les couvercles de nos crèmes corporelles, mais également dans les lieux culturels, iels ne peuvent s’empêchéxs de ressentir un malaise quant à la manière dont celles-ci sont trop souvent vidées de leurs sens et de leurs histoires. Leurs pratiques, mêlant photographie, écriture, installation, vidéo et théorie, les ont amenéxs à questionner la politique des images, en particulier photographiques, et à douter de la possibilité d’une représentation “émancipée” de l’histoire du médium et des tendances institutionnelles à la fétichisation et à l’extraction. Par le biais de l’abstraction, de la fiction, de l’expérimentation, de la poésie et de l’humour, iels proposent une installation de 6 vidéos, dont 5 réalisées précédemment par Fig Docher et une nouvelle création réalisée par le duo spécialement pour l’exposition. Le projet réunira également une série d’événements dont des micros-lectures, des discussions et un groupe de lecture.

Que se passerait-il si nous pouvions revenir en arrière et éditer des œuvres vidéo comme les écrivains qui reviennent en arrière pour éditer des textes – recycler, actualiser, couper et insérer ? Rénover au sein d’une structure existante, changer les costumes d’un spectacle, ajouter des lignes et affiner une chorégraphie ? Tous les médias visuels (et bien d’autres choses encore) sont matériellement instables : les molécules s’oxydent, le rayonnement cosmique renverse les bits et l’électricité statique corrompt les disques. Ici, les images sont elles aussi, malgré leur résolution, inévitablement irrésolues. 

Dans une salle obscurcie, Unresolved Image est une expo photo sans photographies, une lutte-danse d’abstraction et de représentation qui sondent les creux de l’impossible, de l’inachevé, de l’échec. Par l’expérimentation d’une notion de travail vidéo plus proche de la performance, mais aussi par le désir de suggérer la non-fixité de la vidéo en tant que média, celles montrées dans l’espace continueront d’évoluer au cours de l’exposition. Leur degré de changement, la manière dont il se produira et le moment où il se produira ne seront pas déterminés.

 

Extrait de la vidéo « Unresolution », Fig Docher et Neige Sanchez, 2023.

 

PROGRAMME

VENDREDI 5 MAI
17h30 : Vernissage avec repas prix libre, suivi de micro-lectures de 20h à 21h avec David Favre, Ezra Enne, Fig, Flor, lorem, Sam, Stella Manco

VENDREDI 26 MAI 
18h : Discussion avec Clovis Maillet: Art and the History of Transforming (discussion en français)
Depuis les années 2000 Jack Halberstam a développé une théorie du « transgender look » en écho aux théories féministes du regard. Que regarde-t-on et comment lors qu’il s’agit de questions trans et d’images ? Cette pensée émanant des études visuelles ils n’ont que peu été mobilisées dans le champ de l’histoire de l’art. Depuis deux ans, le projet d’écriture d’une histoire de l’art d’un point de vue trans est en cours, et se construit en dialogue avec des étudiant-e-x de plusieurs pays.

suivi d’un repas prix libre

SAMEDI 27 MAI
16h – 18h : Groupe de lecture avec Matthias Paulus et Neige Sanchez
Cruiser l’utopie, L’après et ailleurs de l’advenir queer de José Esteban Munoz et Le roman de Merlin de Robert de Boron.
Mêlant fuites immobiles et occupations filantes, Neige & Matthias proposent un groupe de lecture où se posera l’énigme d’une alliance entre fantômes et futurités, songes incarnés et souvenirs éthérés.

18h30 – 19h : Projections
SAD COWBOY PLATONIC LOVE (2021), Ciel Sourdeau
Ère Clotaire, an 103 : un féroce dragon disparu depuis des générations vient de refaire son apparition. La reine lance un appel dans tout le royaume pour parer à la catastrophe. Quel héros sera capable d’y répondre ?

UNRESOLUTION (2023), Neige Sanchez & Fig Docher
Dans un futur lointain, des pensés passées ressurgissent pour mener une discussion rêvée entre amixs, familles et fantômes.

19h – 20h : Repas prix libre

20h – 21h : Conversation avec Ciel Sourdeau, Fig Docher, Neige Sanchez et Theo Mantion autour des questions de citation, d’abstraction et d’extraction au sein du cinéma, de l’art contemporain, de la photographie et de la littérature.

Vue de l’installation « Unresolved Image » de Neige Sanchez et Fig Docher, 2023. ©Neige Sanchez

 

BIOGRAPHIES

Fig Docher est artiste, chercheureuse, et curateurice franco-américainx, néx en Californie et actuellement baséx à Genève. Iel est diploméx du Master CCC – RP de la HEAD – Genève et d’un bachelor de lettres françaises à Vassar College (NY, USA). Dans une interrogation de la matérialité et du labor photographique, Fig fabrique des appareils photo argentiques grand format en carton. L’articulation d’un drag bricolé avec du glitch argentique produit des objets photographiques qui sont des fragments instables de performances éphémères et privées, qui naissent comme elles meurent : en obscurité. Ses photographies ont été exposées au Balkkon à Neuchâtel et à Urgent Paradise à Lausanne. Sa pratique de vidéo intègre mixage, lip sync, musique pop, et incrustation numérique. Iel écrit sur la performance et travaille actuellement sur plusieurs projets de traduction dans le domaine de la culture, au sein de l’Espace 3353, du festival Archipel, et de la revue Swiss weird & magic.
@sliimepriince
https://feralresearchbog.substack.com

Extrait de la vidéo « point n shoot », Fig Docher, 2022.

 

Neige Sanchez est artiste, photographe, curateurice et chercheureuse franco-suisse baséx à Genève. Après des études de photographie en Belgique puis en Suisse, dont un apprentissage en laboratoire argentique et un diplôme à l’Ecole supérieure de photographie à Vevey, iel obtient son Master d’Arts visuels à la HEAD – Genève en 2021, incluant un échange à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. Sa pratique s’intéresse principalement aux questions des représentations, à la politique des images et à la place des pensées queer au sein des institutions culturelles, principalement au moyen de l’illisibilité, de la fiction, de la poésie et de l’abstraction. Son travail a été montré en Suisse et à l’international : Centre de la Photographie de Genève, Photoforum Pasquart, Galerie Focale, Musée de l’Élysée, PLAT(T)FORM 2017 (Fotomuseum Winterthur), Université de Genève, Université de Lausanne, EPFL, Forde, Rature Festival, Deviant Art Festival, The Queer Archive Festival, LAGE EGAL, Vorspiel Berlin, entre autres. Iel revient d’une résidence de 6 mois à ABA à Berlin, soutenue par Pro Helvetia.
@neige.sz
http://www.neigesanchez.com

« A Room for Abstractions », Neige Sanchez, 2021.

 

Clovis Maillet est artiste et historien, chargé de cours à la HEAD et responsable du Work.Master avec Krzysztof Kosciuczuk.
Il est auteur d’une thèse de l’EHESS sur la parenté hagiographique médiévale sous la direction de Jean-Claude Schmitt (La parenté hagiographique XIIIe-XVe s., Turnhout, 2014) et spécialiste des questions de genre et de parenté dans la société médiévale. Ses recherches post-doctorales ont amené à la publication de nombreux articles académiques et un ouvrage (Les Genres Fluides, de Jeanne d’arc aux saintes trans, Paris 2020). Il a mené des recherches sur les usages de l’histoire dans l’art contemporain qui a amené à un projet vidéo (Witch TV, 2021) et un ouvrage (Un Moyen âge émancipateur, avec Thomas Golsenne, Paris, 2021).  Avec Louise Hervé, il pratique la performance, l’installation et réalise des films et des expositions de dimension internationale. Iels ont publié en duo Attraction Etrange (2012), Spectacles sans objet (2014) et L’Iguane (2017). Il a aussi collaboré avec plusieurs artistes et chorégraphes.

Image provenant d’un manuscrit des Cent nouvelles nouvelles de la Glasgow University Library (Marguerite)

Projet subventionné par la Ville de Genève, FONDS RESPECT, République et canton de Genève, et Fonds cantonal d’art contemporain, DSC, Genève.