Swiss Neutral

Swiss neutral 

Du 2 au 11 octobre 2020

Vernissage: 1er octobre 2020, 18:30
Présence de Ruth Noemi Bendel en live toute la soirée
20:00 Kebranto, une performance de Jonas Van et Chienne de Garde

Une exposition proposée par Valentina D’Avenia et Céline Burnand qui réunit des artistes dont le travail aborde la question de l’identité suisse, ainsi que ses aspects coloniaux.

Denise Bertschi, Céline Burnand, Léa Katharina Meier, Ruth Noemi Bendel, Chienne de Garde et Jonas Van ont en commun une expérience réflexive sur leurs rapports à la Suisse et sa culture, et leurs travaux s’intéressent à certains aspects spécifiques tels que la neutralité et la propreté suisses qui sont des symboles forts de l’image et de la réputation du pays.

Aux oeuvres plastiques des artistes feront écho les interventions de l’historienne Stéphanie Ginalski, spécialisée dans l’histoire économique de la Suisse, et l’historien de l’art indépendant Matthieu Jaccard.

Finissage: 11 octobre 2020, 16:00
17:00 Conférence de Matthieu Jaccard, le coeur de la bête.
17:30 Conférence de Stéphanie Ginalski, Une Suisse qui aide et qui tue : le scandale Bührle.

Horaires d’ouverture: 
(possible également d’ouvrir sur demande – 077 909 37 25)

jeudi 1 octobre : vernissage à 18h30 + performance à 20h + repas offert
vendredi 2 octobre : 16h00 – 19h00
samedi 3 octobre : 11h00 – 16h00
dimanche 4 octobre : 11h00 – 16h00
jeudi 8 octobre : 16h – 19h00
vendredi 9 octobre : 16h – 19h00
samedi 10 octobre : 11h – 16h00
dimanche 11 octobre: 11h – 20h

KEBRANTO – Chienne de Garde et Jonas Van

performance le 1 octobre à 20h et installation vidéo

Chienne de Garde est une performeuse pluri-disciplinaire et productrice autodidacte basée à Lausanne. Sous différents acronymes elle explore différents médiums de création.

Sous Chienne De Garde, elle s’essaie à la production musicale. S’aidant de sample Batimbo ou suisse elle crée des tableaux sonores hybrides émotionnels et sincères. Elle est une des membre fondatrice de B2B2 colective et elle est la fière fille d’Ivy Monteiro (Tropikahl Pussy) et membre de la house of B.Poderosa.

Jonas Van est unx artiste brésilen transviado et unx cuisinierx. Sa pratique est un exercice radical de questionnement des structures du pouvoir cis-normatif, créant des écologies kuir en utilisant la vidéo, l’installation et le texte. Son travail propose la monstruosité comme une narration fictionnelle et profondément intime, une fracture linguistique et sociale et une transition anti-coloniale par la perspective de la nourriture.

Kebranto

Une proposition de Jonas Van et Chienne de Garde, avec interventions visuelles de Juno B.

A partir de la pensée de Oyèrónké Oyěwùmí, dans son livre Visualizing the body, où l’autrice analyse la compréhension cognitive occidentale et fait remarquer que celle-ci est construite essentiellement par le sens de la vue et par l’exercice mental, puisque héritée de la tradition cartésienne où le corps et l’esprit sont séparés, Jonas Van et Chienne de Garde proposent Kebranto, une pièce audiovisuelle matérialisée à travers les gestes de deux corps qui créent une narration de fantasmes radicaux, remettant en question la neutralité des désirs et leurs genèses politiques. Kebranto, en portugais du Brésil, est un sortilège d’ordre spirituel qui se fait à partir du regard, qui casse l’esprit en morceaux et empêche son mouvement.

La cisgénérité étant un outil d’hégémonie occidentale, elle est cristallisée en Suisse de manière violente, ainsi que les désirs qui en découlent. Cette cristallisation rend possible la mise à jour de la colonialité et de la neutralité helvétiques, qui sont inscrites dans l’histoire et dans les corps normatifs, qui structurent le passé et le présent comme une répétition de gestes et de traditions.

Avec Kebranto, les artistes répètent d’autres pactes et des alliances ouvrant des portails pour provoquer une décristallisation. Montagnes alpines anciennes qui font germer de petites pierres précieuses entre leurs fissures, avalanches qui révèlent des prismes érotiques et inondent la binarité kitch, voix qui orchestrent la télépathie et l’autocombustion, couleur carmin rouillée dans les cratères terrestres et lunaires qui rêvent une collision extra sensorielle, infinis yeux ouverts qui mettent en pièces la foi en les hommes cis blancs et qui salissent leurs langues coloniales.

Kebranto est un geste. Tout geste est chargé de pouvoir magique. La pensée occidentale apprend à oublier l’intuition et les sortilèges. Kebranto rappelle que nos propres corps sont puissants, ainsi que l’énergie qui y habite, c’est un geste de récupération de ce pouvoir pour déstructurer l’opération coloniale.

STATE FICTION – Denise Bertschi

installation

“Le thème central de Denise Bertschi se reflète dans la feinte innocence des fleurs: l’invisibilité de certaines pratiques auxquelles la Suisse doit l’essentiel de sa prospérité. L’artiste se concentre sur la reconstruction des actions qui rendent certaines choses invisibles, qui favorisent l’oubli, ou qui bâtissent une fausse innocence, manifestée également dans le paradigme de la “neutralité” qui est, en fait, juste une façade pour un camouflage systématique.” Anselm Franke dans STRATA.Mining Silence. Denise Bertschi, Edition Fink and Aargauer Kunsthaus, 2020

Denise Bertschi (*1983, Aarau) vit et travaille en Suisse. Par sa pratique artistique investigative, Denise Bertschi revisite des évènements de l’histoire contemporaine pour interroger de manière critique les relations de la Suisse avec le reste du monde. Elle trace une perspective globale – économique, sociale et écologique- sur l’empreinte extra-territoriale de la Suisse. A travers un corpus développé durant les 7 dernières années et constitué de mémoires collectives et de mythes culturels, Bertschi démasque la neutralité suisse et montre qu’elle est un agent dans l’économie suisse et son expansion quasi-impérialiste dans le monde. Architecture, paysages et matérialités deviennent des lentilles pour cartographier de manière judicieuse le ‘capitalocène’ (Jason Moore) du capitalisme extractiviste et du commerce de matières premières. A l’intérieur de cette matrice elle s’intéresse à ce qui est caché, négligé ou réprimé, qu’elle présente à travers des vidéos-installations, des archives, des photographies et des publications. Denise Bertschi a gagné le Prix Manor 2020 à l’Aargauer Kunsthaus, curaté par Yasmin Afschar, et elle a été pré-sélectionnée pour le Pavillon suisse à la 59ème Biennale de Venise. En parallèle d’une activité d’exposition en Suisse et ailleurs, elle est actuellement en thèse à l’EPFL Lausanne en collaboration avec la HEAD – Genève.

 

STATE FICTION

STATE FICTION de Denise Bertschi est une recherche à longue durée sur le paradigme de la neutralité suisse.

Il s’appuie sur un fonds d’histoire géopolitique, sociologique et photographique des médias très explosif. La question de la neutralité est abordé à travers l’objectif de soldats suisses et officiers de haut rang stationnés en mission « neutre » dans la zone démilitarisée entre les deux Corées. Le NNSC (Neutral Nations Supervisory Commission) est en mission depuis 1953 jusqu’à aujourd’hui.

Le fonds photographique soulève autant de questions qu’il peut répondre : Questions sur la représentation de l’image nationale suisse, sa cohérence sous le mythe identitaire de la soi-disant neutralité, la signature suisse sur la scène des événements politiques mondiaux avec les outils du paradigme des « bons offices de la Suisse ».

Les photographies disponibles ne contiennent pas de vue objectif ou neutre. Les aspects problématiques de la photographie sont abordés, un aspect enraciné dans les relations de pouvoir colonial et la création et la diffusion de stéréotypes qui contribuent davantage à la marginalisation et à la suppression de ses subalternes. Comment se déroule la rencontre avec « l’Autre » et quelle est la perspective ? Le regard est parfois naïf sur la faune et la flore ou encore sur la culture coréenne d’un pays déchiré par la guerre. Dans les photographies on observe sans cesse la rencontre de ces « mondes » et une supériorité subliminale est perceptible dans le regard des soldats suisses.

Les thèmes apparemment banaux ne le sont pas. Les caméras sont un produit du régime scopique de l’impérialisme. Cependant, les droits impériaux ne sont pas entièrement inscrits dans le dispositif. Le caractère unilatéral de l’appareil photo et sa verticalité divisent l’espace dans lequel il se trouve en deux parties : ce qui est « devant » et ce qui est « derrière », écrit la théoricienne de la photographie Ariella Azoulay. Les photographies témoignent de l’attitude de la Suisse dans la diplomatie et la politique internationales et de ce que l’on appelle la promotion de la paix.

Que signifie promouvoir la paix ? Quel profit le petit État suisse peut-il tirer de cette situation pour se créer une place sur la scène politique mondiale? Les œuvres de Denise Bertschi abordent ces questions à travers la pratique photographique des acteurs « neutres » eux-mêmes.

Publication à venir en 2021: STATE FICTION, Denise Bertschi, published by éCPG Centre de la Photographie de Genève.

texte: Denise Bertschi

Quem chega cedo beba água limpa (Qui arrive tôt boit de l’eau propre) 

Léa Katharina Meier

vidéo

Léa Katharina Meier (1989* à Vevey) est artiste visuelle et travaille avec la performance, les textiles, le dessin et l’écriture. Au sein de sa recherche, elle souhaite créer des nouvelles narrations et imaginaires dans lesquels le sale, le monstrueux, les émotions et les états corporaux définis comme négatifs peuvent être incarnés, incorporés comme une guérison et cela avec beaucoup de plaisir. Diplômée d’un bachelor de la HKB à Berne en 2012  et d’un master de la HEAD à Genève en 2015, elle performe et expose dans plusieurs festivals, espace d’art et théâtres en Suisse. En 2018 et 2019 elle part 5 puis 4 mois à São Paulo où elle participe aux résidences FAAP et Pivô arte pesquisa. A São Paulo, elle développe une recherche sur les notions de propreté et d’hygiène en lien avec l’identité coloniale suisse et travaille notamment en collaboration avec l’artiste et curatrice Valentina D’Avenia sur le projet d’exposition « Corpo Aberto – Um arquivo de sentimentos » réunissant six artistes et un collectif brésilien.ne.x.s dans une exposition à Vevey. En 2020, elle fait partie des finalistes de PREMIO – prix d’encouragement aux arts de la scène en Suisse. Actuellement, avec Aurore Zachayus, Valentina D’Avenia et Luana Almeida, elle traduit un recueil de textes d’auteuricexs brésilien.ne.x.s sélectionné par Diane Lima, Cintia Guedes et abigail Campos Leal, qui sera prochainement publié aux éditions brook à Paris. En 2021, elle présentera la performance “Ma maison est une maison sale: laver plus blanc” au TU-Théâtre de l’Usine à Genève ainsi qu’à l’Arsenic à Lausanne.

 

Quem chega cedo beba água limpa (Qui arrive tôt boit de l’eau propre) 

Quem chega cedo beba água limpa (Qui arrive tôt boit de l’eau propre) est une recherche vidéo et performative qui propose de réfléchir en parallèle à la construction de l’hygiène et de la propreté ainsi qu’aux processus d’hygiénisation, tant des corps, des subjectivités, des désirs, que des espaces publics en créant des liens avec la présence et le passé colonial de la Suisse au Brésil, en particulier dans la Ville et l’Etat de São Paulo. La vidéo souhaite interroger les relations entre les processus violents de blanchiment de la population brésilienne et le système impérialiste et colonial de «propreté» et de “neutralité” suisse.

Quem chega cedo beba água limpa, Vidéo, son, env. 30 minutes, 2019-2020

Qui nettoie le monde?, Publication, env. 35 pages, 2020

COLONI HELVETIA – RUTH NOEMI BENDEL

installation vidéo

Étudiante en sciences humaines à l’Université de Neuchâtel puis actuellement en Master en journalisme à l’Université Libre de Bruxelles, ce n’est qu’en 2014 que Ruth Noemi Bendel connaît un éveil féministe. Elle en connaîtra deux, puisqu’en 2016, elle tombe sur la communauté du cheveu afro. Là, elle prend conscience que les femmes afro-descendantes, du fait d’être afro-descendantes sont sujettes à des discriminations spécifiques et l’intersection de ces oppressions ne peut être considérée individuellement. Elle commence ainsi à militer sur les réseaux sociaux, puis en 2017, elle co-fonde La Quatrième Vague, un club de lecture et de discussion féministe intersectionnel qui organise des rencontres un mercredi par mois à Lausanne. Après les événements Black Lives Matter en avril 2020 qui résonnent mondialement, elle décide de lancer sur son Instagram (@ruthnoemib) une série qui scrute le passé colonial et esclavagiste de la Suisse, une histoire passé sous silence. Elle lance également dans la même période une chaine YouTube (Ruth Noemi Bendel) autour des questions des impacts néfastes de l’industrie textile, et particulièrement de la fast-fashion et ainsi allie l’intersectionnalité des luttes (racisme, sexisme, écologie) dans une seule thématique qui la passionne : la mode.

COLONI HELVETIA

Coloni Helvetia veut dire La Suisse Coloniale en latin. C’est l’allusion à ce passé national que l’on tente de faire disparaître pour n’en faire qu’un souvenir lointain. Comme une langue morte, un pan de l’histoire nationale suisse n’est que vestige enfoui, ce sont des vestiges dont nous n’étions pas censé.e.x connaître l’existence.

Dans Coloni Helvetia, Ruth Noemi Bendel présente différentes personnalités du paysage suisse qui ont de près ou de loin contribué aux activités coloniales et esclavagistes et qui ont permis le succès du racisme scientifique.

Henri Dunant (1828-1910), fondateur de la Croix-Rouge et co-fondateur du CICR, Gustave Moynier(1826-1910), co-fondateur du CICR et Carl Vogt (1817-1895), naturaliste et théoricien sont abordés sous un autre angle : des hommes blancs et bourgeois, qui ont usé de leur « philanthropisme » pour devenir colons sur le continent africain ou poser des théories infondées (l’anthropomorphisme) sur “l’évidente” supériorité de la race blanche. Ainsi on découvre que blanchité, capitalisme, classes sociales et colonialisme réunis n’ont jamais autant fait bon ménage. Coloni Helvetia revisite un passé inerte censé enfouir une honte encore bien saillante, surtout par les temps qui courent.

 

L’AUBERGE DES COLLINES – Céline Burnand – transcription d’interview

L’Auberge des collines est un lieu où vivent certain.e.s des étudiant.e.s de l’école d’art de Sierre. Céline Burnand y a rencontré des ami.e.s égyptien.ne.s pour évoquer leurs expériences en Suisse et leur rapport à leur pratique artistique dans ce contexte, en écho à sa propre présence en Egypte depuis trois ans.

Céline Burnand a étudié les arts visuels à la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD) à Genève, puis l’histoire de l’art, la littérature et l’histoire du cinéma à Lausanne. Elle obtient son master en anthropologie visuelle à la FU à Berlin en 2017 et déménage au Caire pour travailler sur deux projets de films, l’un avec une communautés soufie, l’autre sur les archives familiales d’un sanatorium pour tuberculeux fondé dans les années 30 à Helwan. Elle est également chercheuse associée à l’Institut des humanités en médecine de Lausanne. Son travail est composé de dessins, films, photographies, textes et performances. Depuis plusieurs années, elle s’interesse au potentiel de guérison et de restauration de la relation à l’autre, notamment à travers des pratiques collaboratives.

Au coeur de la bête 

conférence de Matthieu Jaccard – le 11 octobre à 17h (30mn)

Matthieu Jaccard est architecte et historien de l’art indépendant. Commissaire d’exposition, conférencier, guide, il développe ses projets en Suisse romande, allemande et France. Son activité s’attache notamment à la mise en perspective, sous des formes diverses, de la production architecturale et artistique au regard d’enjeux sociaux, politiques et économiques.

 

Au coeur de la bête

Matthieu Jaccard propose de montrer comment architecture et toponymie de la région entre Genève et Lausanne, là où se tient l’exposition Swiss neutral, témoignent de la relation entre la Suisse et les pires crimes contre l’humanité. Colonialisme, esclavage, génocide, dans chacun de ces domaines le pays entretient des liens étroits avec ses promoteurs influents, ses exécutants zélés, ses bénéficiaires sans scrupules.

 

Une Suisse qui aide et qui tue : le scandale Bührle – conférence de Stéphanie Ginalski – Le 11 octobre à 17h30 (30 mn)

Stéphanie Ginalski est historienne et sociologue à l’Institut d’études politiques de l’Université de Lausanne, où elle a co-fondé l’Observatoire des élites suisses (Obelis). Ses principaux intérêts de recherche portent sur l’histoire du capitalisme et des élites économiques suisses, avec pour problématique centrale la question des processus de production et de reproduction des inégalités sociales et économiques. Elle co-dirige actuellement un projet de recherche sur les sociétés d’art suisses comme lieu de sociabilité et de cohésion de classe des élites.

Une Suisse qui aide et qui tue : le scandale Bührle

En 1968 éclate le « scandale Bührle ». En pleine guerre du Biafra, une région du Nigéria qui fait sécession en 1967, le CICR est engagé, avec le soutien financier de la Confédération, dans une action d’aide humanitaire d’envergure, contre la volonté du gouvernement nigérian. De son côté, l’entreprise suisse Oerlikon-Bührle exporte des canons anti-aériens au Nigeria, en dépit de l’embargo. L’armée nigériane tire à plusieurs reprises sur les avions du CICR, faisant apparaître au grand jour les contradictions d’une Suisse qui aide et qui tue.

L’intervention de Stéphanie Ginalski, historienne, dénouera les nombreux fils enchevêtrés de l’histoire Bührle et permettra d’interroger aussi bien les liens entre art, politique et industrie, que les limites de la neutralité suisse, ou encore les enjeux de l’accès aux archives.

 

 

 

Lexique à l’attention du public du BDQI

Dans le cadre des événements qui ont lieu pendant le Bureau des Questions Importantes (BDQI), plusieurs des intervenant.e.x.s accordent une importance spécifique aux termes qui sont employés pour décrire leurs pratiques artistiques et/ou militantes. Au BDQI, nous partons du principe que chacun.e.x se définit comme iels le souhaitent. Pour éviter un malentendu, nous mettons à disposition un petit lexique en référence à certains termes et concepts utilisés dans le programme. 

Afrodescendant : Une personne née hors d’Afrique, mais ayant des ancêtres nés en Afrique subsaharienne en nombre suffisamment important pour que cela ait une incidence sur l’apparence ou la culture de cette personne.

Afroféminisme L’afroféminisme est un mouvement militant apparu pendant la période d’émancipation féministe des années 1970, dans la mouvance du Black Feminism (féminisme noir) aux États-Unis. C’est un projet geo-politique incarné par les afro-descendante·x·s (d’Afrique, d’Europe et des États-unis) qui s’incrit dans les lutte anti-coloniales, anti-patriarchal, anti-racistes et anti-misognoir. Il lutte pour la libération des systèmes d’oppressions et la justice transformative se consacrant à combattre des régimes de dominations multiples et simultanées qui porte à la fois sur les discriminations de genre, de race, de classe etc. Il se situe donc dans le champ critique intersectionnelle de l’heteropatriarcat, l’impérialisme, et du capitalisme racial.

Cisgenre (“cis”) : une personne qui se reconnaît dans l’identité de genre qui lui a été assignée à la naissance.

Décolonial : On entend par décoloniale une école de pensée qui postule que, malgré l’obtention de l’indépendance, des rapports de pouvoirs subsistent aujourd’hui encore entre les anciennes métropoles et les anciennes colonies. 

Dyadique : désigne les personnes qui ne sont pas intersexes. Par exemple un homme cisgenre dyadique est un homme qui a été assigné homme à la naissance, qui se reconnaît toujours comme tel aujourd’hui et qui n’est pas intersexe 

Intersectionnalité : Outil qui permet d’appréhender l’interaction simultanée de plusieurs formes de domination ou de discrimination qui constituent un système d’oppression.

Mestizas : Le terme vient de la colonisation de l’Amérique et désigne une femme née en Amérique latine avec des origines diverses, plus précisément le métissage entre les pays européens colonisateurs et les peuples indigènes amérindiens.

Mixité choisie : La mixité choisie est une forme d’organisation et de solidarité qui permet de se retrouver entre pair·e·x·s et entre personnes concernées par une ou des mêmes oppressions. Cela permet de pouvoir échanger, discuter, réfléchir et de décompresser à propos de certaines choses sans devoir incessamment expliquer ou argumenter sur tel ou tel comportement ou idée politique face à une personne non concernée par une oppression.

Non-binarité : Façon de parler du genre sans se cantonner aux genres binaires femme/homme. Concerne aussi une identité de genre à part entière.

Privilège blanc : une combinaison de normes et d’opinions souvent en faveur du groupe privilégié. Les membres du groupe privilégié peuvent s’appuyer sur leur privilège et n’ont pas besoin de s’opposer à l’oppression. Ces normes sociales renforcent en permanence la distance entre les groupes sociaux.

Queer : Queer est à l’origine un mot anglais qui signifie “bizarre”, “de travers”. A partir de la fin du XIXe siècle, il devient une insulte populaire désignant les personnes homosexuel.le.s. Des activistes se réapproprient le terme au début des années 1990 pour affirmer des sexualités et des genres subversifs. Ce terme, à forte dimension antisexiste et antiraciste, regroupe désormais les personnes qui n’adhèrent pas à la vision binaire des genres et des sexualités (Binarité Homme/Femme ou Hétéro-sexuel·x·le·s – Homosexuel·x·le·s) et ne veulent pas être catégorisées selon les normes imposées par la société. 

Trans-inclusif : Indique l’inclusion de perspectives des personnes trans ou de réflexions théoriques autour/à partir de la transidentité dans les ateliers/réunions/réflexions proposées afin de mettre en échec/récuser/refuser le système cis autoritaire et hégémonique.

Bureau des Questions Importantes

Deux semaines d’événements du 4 au 19 septembre 2020

Permanence tous les jours dès 10 h

Repas prix libre tous les soirs

Durant deux semaines, l’espace eeeeh ! est transformé en un lieu de vie qui ouvre ses portes tout au long des journées et soirées pour prendre soin d’un public varié afin de proposer une forme de résistance à l’engloutissement de nos vies par un quotidien dicté par le patriarcat, par l’économie, par le stress et par les normes.


Il y est question de transformer le temps, d’écouter les rêves, de repenser le travail, de féminisme et d’intersectionnalité, de curiosité, de solidarité, de bonheur et de plaisir, de se plaindre, mais pas trop, de cuisine, de lire l’avenir, de se réapproprier la politique et d’ancrer un peu plus encore le BDQI au cœur de la vie nyonnaise. 

Dans cette perspective, plusieurs artistes·x, chercheuses·x·eurs et militant·x·e·s engagé·x·e·s sont invité·x·e·s à investir le lieu afin de penser des projets conviant de manière généreuse les spectatrices·x·eurs à venir y passer du temps. 

Pensée comme un cheminement sinueux et surprenant à travers les nébuleuses de nos préoccupations sociétales, la programmation de cette nouvelle édition sera à nouveau forte d’intervenant·x·e·s qui oeuvrent sans compter pour faire vivre des projets artistiques et associatifs essentiels à notre société.
Toutxs auront à nouveau en commun de croiser les champs de savoir, d’entremêler les pratiques et d’utiliser leurs multiples identités pour complexifier leurs questionnements et leurs recherches.

Les moments de rencontres sont tour à tour individuels ou collectifs et les spectateurs·x·ices sont invité·x·e·s à déambuler dans une programmation autant faite de rendez-vous identifiables que de surprises spontanées ou discrètes. Il leur est proposé d’être passif·x·ve, actif·x·ve, écouteur·x·euse, regardeur·x·euse, acteur·x·ice des évènements, danseur·x·euse ou encore de faire le choix de se transformer en s’embarquant dans les propositions de pratiques.

Ce projet prend vie telle une utopie et convie cette nuée d’intervenant·x·e·s formidables à une mise en commun de leurs forces complémentaires. Cette proposition de travail d’équipe à géométrie variable se fait dans un esprit d’invitation spontanée et tend à offrir un espace de liberté, de confiance et de bienveillance à chacun·x·e. Il s’agit d’un terrain d’exploration, où l’on peut faire des tentatives et se tromper, qui est à saisir afin d’exercer avec joie les jeux de la collaboration, qualité centrale dans les pratiques de toutxs.

Chaque soir, un repas est proposé à prix libre.


Le Bureau Des Questions Importantes est une tentative d’ouvrir des portes vers d’autres possibles artistiques et militants, une île à disposition de celleux qui la cherchent ou la trouvent par hasard.


Au BDQI, le plus grand soin sera mis pour ne faire prendre de risque sanitaire à personne. Du désinfectant et des masques seront à disposition sur place. Les coordonnées de chaque personne devront être relevées et celles-ci resteront uniquement entre les mains de l’organisation durant 14 jours afin de pouvoir vous contacter en cas de suspicion de COVID. Merci de bien prendre soin d’observer les précautions nécessaires en cas de doutes de symptômes ou si vous avez côtoyé des personnes contaminées.


Avec le soutien de Ville de Nyon, Région de Nyon, du Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du Canton de Vaud, la Fondation Emilie Gourd, la Fondation Oertli, et la Fondation Equileo.

Résidence d’été – Maëlle Gross, Karine Dahouindji et Pascal Bornand

Du 27 au 31 juillet

Un monde patriarcal sur le point de s’autodétruire, une navette en direction HUMAN de la planète Sirius, une femme rebelle oubliant peu à peu sa langue marquée par l’emprise masculine. À travers son film et la performance l’accompagnant, l’artiste suisse Maëlle Gross nous convie à un voyage intergalactique en direction de la planète Sirius.

Maëlle Gross est née en 1988 à Lausanne. Elle est titulaire d’un Bachelor en arts visuels obtenu avec les félicitations du jury à la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD). En 2015, elle obtient son Master in Fine Arts à la Goldsmiths University de Londres. Travaillant principalement avec les médiums vidéos, performatifs et installatifs, sa pratique entre-mêle faits et fiction. Avec un focus sur les conditions sociales, son travail s’axe principalement sur les questions d’identité notamment à travers le genre.

Résidence Charlotte Stuby et Romain Tallet

Charlotte Stuby a été invitée à la résidence estivale de eeeeh, elle a saisi l’occasion d’inviter elle-même Romain Tallet afin de développer un travail collaboratif. La pratique du textile leur est commune, mais ne se limite pas uniquement à celle-ci, ils investiront l’espace durant deux semaines du 13 au 25 juillet afin de créer une installation multiforme autour de rituels contemporains et de leurs fonctions sociales.

Pendant les semaines de résidence, n’hésitez pas à entrer si la porte est ouverte pour discuter du travail en cours avec les artistes. Ou, rendez-vous le vendredi 24 juillet dès 18h pour le vernissage et la présentation de leur installation finale.

–> Concert d’Elvis Aloys: 19h30

Entre la chanson et l’expérimentation 70′, Elvis Aloys  se balade main dans la main avec les fantômes de Syd Barret et de Manuel Götsching (qui est encore en vie heureusement). Il cultive une idée sincère de la musique comme un espace de vie où tout peut arriver – les joies, les peines, les erreurs ou les surprises.

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Charlotte Stuby vit et travaille à Bruxelles. Née en 1989 à Vevey, elle a obtenu son Bachelor en Arts Visuel à L’ECAL en 2013 puis son Master en design Textile à LUCA School of Arts à Gand en Belgique en 2017. Elle a participé à diverses expositions en Suisse ainsi qu’en Belgique. Elle est actuellement boursière à TAMAT à Tournai (BE).

Romain Tallet vit et travaille à Bruxelles. Né à Paris en 1986, il obtient un Master en peinture à l’ENSAV La Cambre à Bruxelles en 2014, puis un Master en Design Multimedia au KASK à Gand en 2015. Son travail est pluridisciplinaire et s’oriente principalement autour de la performance, de l’installation et de la vidéo. Il participe à diverses expositions en France et en Belgique. Notamment au centre Wallonie-Bruxelles de Paris.

Jonathan B. en résidence d’été

Arrivé à Nyon par hasard, Jonathan a d’abord sillonné les rues de Nyon à la recherche des ouvriers·ères. Progressivement, il a dévié sa route pour aller au contact des personnes précarisées ou qui touchent à la pauvreté, en les interrogeant sur le rapport au travail et aux revenus. Son travail radiophonique des voix recueillies s’accompagne d’une redécouverte des sons mécaniques et industriels dans lesquels il tente de faire apparaître une certaine poésie.

Grâce à une famille de classe moyenne qui l’a mis à l’abri du besoin et au contact de personnes stimulantes et bienveillantes, ainsi qu’à un intérêt pour les sciences et les arts, Jonathan B. a pu faire des études supérieures de technicien son. Il travaille désormais entre Bruxelles et l’arc lémanique soit en tant que technicien son soit en tant qu’artiste, mélangeant ses compétences issues de la radio, de la musique, du cinéma et du spectacle vivant. Il milite également à la croisée de collectifs anarchistes. Il a également participé aux dernières éditions du Bureau des Questions Importantes en 2018 et 2019 à eeeeh dans le cadre de quoi il débuta son projet de documentaire radiophonique.

La Reidyo à eeeeh

La Fête de la Musique de Nyon investira l’espace eeeeh! de 12h à 22h le samedi 20 juin pour une édition 2020 inédite.

En collaboration avec la nouvelle radio nyonnaise « Reïdyo », la manifestation sera entièrement radiophonique et diffusera (entre autre!) les groupes devant jouer à la Fête.

Réouverture de eeeeh

Réouverture!

Ce vendredi 12 juin de 15h à 20h en présence de l’artiste Mbaye Diop, ici occupé à sérigraphier ses affiches avec les infos d’ouverture.

Suite à sa résidence de deux mois à l’espace eeeeh! il présente son processus de travail et son projet en cours, des extraits du film d’animation qu’il est en train de réaliser sur le marché de Colobane à Dakar.

L’espace reprend ensuite ses heures d’ouverture habituelles:
Samedi 13 juin de 11h à 15h
me.17, je.18, ve.19 juin de 16h à 19h

Résidence de Mbaye Diop

L’espace d’art eeeeh! est momentanément fermé au public. Pendant cette période nous accueillons Mbaye Diop, artiste sénégalais à investir l’espace et l’utiliser comme atelier. Habitué du lieu, Mbaye Diop y a déjà présenté une grande peinture murale en août 2018, il poursuit sa recherche avec un travail de dessin à l’acétone qu’il accroche progressivement au murs. On peut suivre son travail en cours sur ses pages de réseaux sociaux.
instagram: @ndomboal 
facebook: Mbaye Diop

Annulations des événements à eeeeh

Chèr-e-s superbe public de eeeeh,
Au vu des recommandations du canton, nous nous voyons dans l’obligation d’annuler le programme de ce weekend et les événements jusqu’à nouvel ordre. Nous vous tenons au courant pour la suite de nos festivités dès qu’il sera possible d’y voir plus clair.

Prenez soin de vous, reposez-vous, ralentissez-vous et profitez en pour vous rattraper sur toutes les oeuvres que vous avez toujours voulu lire, voir et écouter.

Nous sommes en pensées solidaires avec tout le milieu culturel, les personnes les plus précaires et à risque.

Bien des bises,

L’équipe de eeeeh