Textes du programme et langage inclusif

Les mots d’invitation que vous trouverez dans ce programme sont restitués directement des pensées des intervenant·x·e·s. Parfois traduits d’une autre langue, parfois intimes, parfois tranchants, tantôt écrits à tâtons, ou encore avec de nouvelles règles de syntaxe et d’orthographe, ces textes n’ont pas été formatés et sont libres ainsi d’échapper aux conventions dominantes de langages, tout en étant au plus proche de leurs auteur·x·ice·s.

 

Langage inclusif
Le programme ainsi que la communication générale de cette édition du Bureau Des Questions Importantes a été mis en forme par des membres de la collective Bye Bye Binary. Étant données les recherches de la collective sur la typographie non-binaire, et les valeurs défendues par le BDQI et eeeeh!, il était impensable de rédiger ce programme au masculin générique «neutre». Nous avons donc choisi d’utiliser le «x» comme signe d’inclusion. Ces «x» sont, d’une part, un moyen de lutter contre l’hégémonie du masculin dans la langue française. Hégémonie qui invisibilise les autres genres et participe de la confiscation de l’universel par les hommes cisgenres, hétérosexuels et blancs. Et, d’autre part, ils permettent de visibiliser les personnes queer, genderfluid, trans et non-binaires ne se reconnaissant ni dans le genre masculin ni dans le genre féminin. Le langage étant ce par quoi nous pensons le monde qui nous entoure, son usage est intrinsèquement politique. Il est donc capital d’y visibiliser les minorités de genre car, comme dirait Wittig, «il y a une plastie du langage sur le réel.»1
Ces «x» se voient pimpés par différentes formes typographiques, multipliant les possibles, et ponctuent le texte comme des paillettes chatoyantes, camp et kitsch, à l’instar des astérisques de Sam Bourcier.2
Par ailleurs, le texte courant est composé en DINdong, un caractère dessiné par Clara Sambot, membre de la collective Bye Bye Binary, qui dispose de différentes ligatures non-binaires (i, e, t, x, …) que vous pourrez découvrir à la lecture de ce programme, la où l’usage du «x» n’était pas possible.  
1. Monique Wittig, « La marque du genre », La Pensée Straight, 1992. 
2. Sam Bourcier, «Petite « grammaire » du français queer et transféministe », Homo Inc.orporated, le triangle et la licorne qui pète, Éditions Cambourakis, p 10-14, 2019. 
Design graphique :
Bye Bye Binary
( Clara Sambot, Enz@ Le Garrec & Eugénie Bidaut ) 
                                                
Fontes utilisées :
• New Rage par NoFoundry • DINdong par Clara Sambot 
                                                
Impressions :
Atelier genevois de gravure contemporaine et Éditions Ripopée
Bye Bye Binary (BBB) est une collective franco-belge, une expérimentation pédagogique, une communauté, un atelier de création typo·graphique variable, un réseau, une alliance. Formée en 2018, la collective explore de nouvelles formes graphiques et typographiques (lettres, ligatures, ponctuations, éléments de liaison et de symbiose) prenant pour point de départ, terrain d’expérimentation et sujet de recherche le langage et l’écriture inclusive et non-binaire.