Anaëlle Clot et Simon de Castro
Effort – Collision – Métamorphose – Rencontre – Rythme – Souvenirs – Camouflage – Songe – Solitude – Structure – Apparaître-disparaître – Danse – Repos – Effervescence
Le vocabulaire amoureux est au centre du projet artistique d’Anaëlle Clot (Lausanne,*1988) et Simon De Castro (Genève,*1985). Le couple s’est intéressé aux mots doux qu’ils s’échangent pour lier leurs pratiques à des thématiques divergentes. Loin des triviaux chouchou ou chéri(e), le duo a développé un langage propre, qui leur sert de point de départ à des associations d’idées plus profondes et totalement intuitives. Quatorze mots, sept chacun, ont ainsi éclos de l’expérience automatique. Ces mots évoquent les processus actifs dans la relation, ils agissent comme le ciment de la création des deux artistes, ils l’articulent et la structurent.
Bien qu’Anaëlle Clot et Simon De Castro collaborent depuis plusieurs années sur divers projets éditoriaux tels que la revue Aristide, qu’ils ont fondé en 2016, leur travail artistique n’avait pas encore emprunté la voie collective. Leurs oeuvres respectives renvoient à des univers bien distincts. Quand Anaëlle Clot dessine une nature luxuriante, peuplée de créatures sauvages et grouillante d’insectes, dont l’homme est absent, Simon De Castro se base sur l’architecture et la rationalité des constructions humaines. D’un côté la créativité débordante, l’urgence de l’artiste – graphiste; de l’autre la rigueur du dessinateur technique. Un dialogue s’instaure entre deux opposés que tout attire, avec des points de rencontre, notamment dans l’abstraction qui occupe une place de plus en plus prépondérante dans l’oeuvre d’Anaëlle Clot. Peinture, dessin, matières et techniques se confrontent et se combinent. La conversation amoureuse dévoile une certaine dichotomie Nature / Culture, même s’il faut se garder d’intellectualiser un discours, que les deux artistes revendiquent instinctif avant tout. La courbe répond à la ligne, le végétal au bâti. Pour autant, il ne s’agit pas de comparaison frontale ou binaire, mais bien plus d’un échange dans le respect de l’Autre, de ses différences et de ses similitudes. La grille se déconstruit pendant que la flore s’organise. Il arrive même qu’une forme de mimétisme s’installe au point de compliquer l’attribution de certains dessins.
Texte: Corine Stübi
www.anaelleclot.ch
www.simondecastro.tumblr.com