Du 24 septembre au 16 octobre 2021,
TEARS4TEARS,
Après avoir accueilli Xénia Lucie Laffely pour une résidence cet été, l’espace eeeeh! a le plaisir de présenter le résultat de son travail avec l’exposition TEARS4FEARS.
Ouverture jeudi et vendredi de 16h à 19h et samedi de 11h à 15h
Attention, le dimanche 17 l’exposition n’est pas ouverte, contrairement à ce que dit l’affiche. Une petite erreur s’est glissée… Sorry!
Ou sur rendez-vous en nous faisant un mail à eeeeh@eeeeh.ch ou au 076 417 28 99
“TEARS4TEARS”
Une exposition de Xénia Lucie Laffely.
Je pense au jour où le sentiment d’être en retard s’est infiltré dans ma tête. J’avais environ 22 ans, je montais le petit-chêne, ou peut-être que je descendais. Depuis plus de 10 ans cette sensation ne m’a jamais quittée.
Articulée autour d’une démarche autofictionnelle, cette exposition prend pour point de départ ce sentiment d’être en retard sur la vie.
Elle raconte l’agisme intériorisé, comment sortir de l’hétérosexualité passé 30 ans? l’exil volontaire pour quitter un monde hétérocentré, la création d’un nouveau référentiel lesbien et queer, les filtres instagram, la peur, la fascination et la dissonance cognitive de voir son corps changer, la recherche de figures de vieilles lesbiennes, le désir, les suggestions mélancoliques de mon IPhone, les lesbiennes de tiktok, la recherche de confort et réconfort et les autoportraits décevants.
Fait d’éléments disparates et d’ellipses, ce nouveau corpus d’oeuvres fonctionne comme un patchwork. Les personnages se parlent, les créatures ont fusionnés. Elles me semblent familières. Elles racontent la curiosité et l’étrangeté des visages réels et digitaux qui m’entourent et qui me hantent. D’images fixes, elles sont devenues des entités qui ont acquis leur autonomie par le fil. Elles sont aussi charnelles que moi. Elles racontent la sensualité et le confort du textile qui veut être touché.
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La pratique de Xénia Lucie Laffely combine le langage du travail textile avec l’esthétique contemporaine de la peinture numérique. Jouant avec les stéréotypes sexistes associés au textile, elle crée des pièces hybrides qui remettent en question les hiérarchies entre l’art, le design et l’artisanat. Ses oeuvres proposent une réappropriation sentimentale et matérialiste de questions liées à l’espace domestique, à l’intimité, à l’amour queer et à l’autofiction.
Xénia Lucie Laffely est née en Suisse. Elle vit et travaille entre Lausanne et Montréal. Elle a étudié le design de mode et textile (HEAD-Genève), l’histoire de l’art et la littérature française (UNIL) et les études féministes (UQAM-Montréal).
En 2020, elle a été sélectionnée pour les Swiss Art Awards. Elle a été récompensée par les Swiss Design Awards en 2018, la bourse culturelle de la Fondation Leenaards (2014) et le prix d’excellence Hans Wilsdorf (2012).
Dernièrement, son travail a été présenté lors d’expositions personnelles ou en duo à : Kunstraum Niederosterreich, Vienne ; Valentin 61, Lausanne ; Casa Bianca, Montréal ; Last Tango, Zurich ; Ferme de la chapelle, Geneva. Elle a participé à diverses expositions collectives dont : Rad Hourani Gallery, Montréal ; Mayten’s, Toronto ; Plain Gallery, Milano ; MUDAC, Lausanne ; Fondation du Doute, Blois ; Centre National d’Art Graphique Le Signe, Chaumont.
Événements
24 septembre, à 17h,
Vernissage en présence de l’artiste
30 septembre, à 17h,
Club des lectricexs
avec La Love Machine
Club à thématique autour des notions de lesbianisme, des figures des vieilles lesbiennes et du sortir de l’hétérosexualité. Ouvert à toutexs, nous vous invitons à venir présenter des lectures gravitant autour de ces notions ou simplement partager ce moment avec nous. La prise de parole n’est pas obligatoire, il n’y a pas d’inscription nécessaire et les références seront notées et repartagées.
2 octobre, à 18h30 et 20h30,
Projections de
« The Watermelon Woman« , Cheryl Dunye, 1996
et
« Go Fish« , Rose Troche, 1994
14 octobre à 18h30
Présentation de Valentina D’Avenia
Rencontre en collaboration avec la Bibliothèque de Nyon
Dans notre monde où dominent les exemples de vies et d’amours hétérosexuelles, quelles sont les références pour construire d’autres types d’existence? Est-il possible de créer des généalogies gouines, trans et bi? Comment vieillir hors des modèles normés? Des livres et de la musique des États-Unis, de France et d’Amérique Latine donnent un aperçu de la culture lesbienne, dyke, butch et trans. Apportez vos références, et si vous n’en avez pas encore, venez connaître ces auteurice·x·s inspirant·x·te·s et en discuter, dans le respect et la curiosité!