Résidence #3 – Sarah Baraka

Résidence #3 – Sarah Baraka
Panser/penser – le soin – par l’écriture
résidence 18 au 24 juillet

Il faut que je me souvienne par où passe mon écriture, que je remette les pieds dans la matière pour la guider là où cela fait sens et où cela peut faire du bien. 

J’imagine cette résidence comme une opportunité d’expérimenter la création de sessions de rencontre et de soin (écritures et lectures, actions simples de prise en considération et d’écoute), d’inventer et de proposer un espace douillet et sécurisant à partager pour faire du lien et pour faire du bien. Ce sera très probablement expérimental et fragile mais j’espère aussi que ces fissures pourront faire entrer beaucoup de lumière.

Sarah Baraka est un·e jeune artiste queer français·e d’origine algérienne. Sa pratique se manifeste principalement comme une recherche d’un dialogue entre écriture et mouvement, cherchant plus précisément à l’intérieur, le cœur sensible de cette écriture – principalement autobiographique et, tout récemment, pensée en lien avec les pratiques de soin comme outil de réparation. Depuis 2019, travaillant comme aide dramaturgique sur des projets de danse, Sarah aiguise son regard sensible au corps tout en fabriquant des livres, notamment au sein de la maison de micro-édition Les Piñatas, basée à Lille (France). Depuis un an, iel travaille également avec sa sœur jumelle, Lina, sur un projet de spectacle-vidéo autobiographique intitulé Okhty, « ma sœur », en arabe.

Facebook : Sarah Baraka

Instagram : sarahbabaraka

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ARCHIVES DE LA RESIDENCE

M’explorer et me connecter plus puissamment à ce qui m’entoure, prendre ce temps nécessaire. 

Ressentir mon corps, au présent. Me souvenir, accumuler des mémoires en strates, oublier et me souvenir de ce qui ressurgit. 

Apprendre à célébrer la vie et l’existence, le monde vivant autour de moi. 

Apprendre à célébrer la mort et les disparu·e·s, les fantômes, ce qui est invisible. Apprendre à voir les yeux clos.

Chercher où j’ai envie de faire des ponts entre les choses, ce que je veux mêler et ce que je ne veux pas. Chercher à habiter les connexions qui font que tout est dans tout. Apprendre à moins séparer, à lier davantage, à rendre plus fluide encore.

Comprendre où s’insinuent mes propres récits, où est-ce qu’ils surgissent et peuvent se déployer : mes récits personnels et ceux auxquels j’appartiens, mes récits collectifs.

Trouver mes endroits de refuge et de sécurité, mes foyers. Célébrer mes croyances plus souvent sans avoir peur de leur faire davantage de place.

Apprendre à connecter les récits de mon présent à ceux de mes origines et continuer à me souvenir combien c’est important.

Apprendre à écrire avec le silence sans craindre l’absence des mots. Apprendre à accorder plus de confiance à mon corps qui danse, aux sons qu’il est capable de produire. Me souvenir des gestes qui rassurent et reconnecter avec eux, réapprendre à partir d’eux.

Continuer à travailler avec la réparation et la guérison dans une optique de soin, en laissant y exister ce qui m’échappe ou m’est étranger et apprendre à ne pas en avoir peur.

Apprendre la confiance en mes rêves, que le sommeil est un coeur et une source précieuse de réponses et d’apaisement. Dormir ensemble, dormir avec le ciel et les étoiles, avec le soleil, la terre, l’eau, les animaux et toustes les autres.

Apprendre que les récits de soi font résistance, que l’intime est inestimable.

Apprendre d’autres formes de connexion.s.

Sarah Baraka, Résidence d’étéeeeh, eeeeh!, 2022
Sarah Baraka, Résidence d’étéeeeh, eeeeh!, 2022
Sarah Baraka, Résidence d’étéeeeh, eeeeh!, 2022
Sarah Baraka, Résidence d’étéeeeh, eeeeh!, 2022
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