200 Roses

Organisée par le Collectif Occasionnel

Avec AM Trépanier, Ave Fenix, le collectif CATS / SWATS, La Diabla, le collectif La Grande, Horizontale, Joël Defrance, Judith, Fanny Doucet, Iara, Law Clinic, Leandra K, Piti Pietru, le collectif Les Putains de Rencontres, Roberta Monte, Romea Diabla, Spangle Durac

Exposition du 2 au 26 novembre 2023
Vernissage le jeudi 2 novembre dès 18h, avec une performance de Joël Defrance et repas prix libre.

Horaires d’ouverture :
Jeudi 2 novembre dès 18h

Journée des arts samedi 4 novembre de 12h à 18h
Ouvert les samedis 11, 18 et 25 novembre de 14h à 19h, permanence par le collectif
Les dimanches 5, 12, 19 et 26 lors des évènements.

L’exposition contient deux oeuvres avec du contenu sexuel explicite.

 

La question du travail du sexe et de ses représentations a été un sujet abordé de manière récurrente ces dernières années, que ce soient par des films, des publications de livres ou encore des expositions d’artistes également travailleur.e.x.s du sexe (TDS), en Suisse ou en France*. Cet engouement ne peut être qu’une étape positive et nécessaire dans la déstigmatisation du métier – quand les oeuvres proposent ce regard – permettant à la fois à un public peu familier de ces problématiques de questionner son regard sur “le plus vieux métier du monde” mais encore aux personnes concernées de pouvoir s’exprimer publiquement, à la première personne, et sans que leurs voix soient confisquées par autrui. La pluralité de ces discours et les formes qu’ils ont produites permettent de dessiner un paysage plus complexe sur les réalités du travail du sexe, de montrer que celui-ci est source d’enseignement et d’apprentissage, mais aussi d’art et de littérature.

Pour autant, les droits effectifs des travailleur.e.x.s du sexe n’ont quasiment pas évolué. En Suisse, les restrictions quant à la pratique du TDS restent les mêmes, et la crise sanitaire du Covid a fini de précariser les plus fragiles. En France, les discours abolitionnistes restent prédominants dans les instances gouvernementales, dont les lois entravent de plus en plus la liberté et la sécurité des TDS. Dans ce tissu social complexe, se dressent en pare-feu les associations communautaires d’aide et de soutien aux TDS, dont le rôle est essentiel pour garantir un soutien légal, moral et matériel à un corps de métier précarisé et stigmatisé.

Dans ce nouveau projet d’exposition, c’est en collaborant directement avec les associations communautaires suisses et des régions francophones que nous avons souhaité être mis.e.x.s en contact avec des personnes à la fois travailleur.euse.x.s du sexe, et producteur.ice.x.s de récits sur leurs expérience, qui ne profitent pas d’une visibilité institutionnelle. Soutenir cette visibilité paraît être un atout essentiel à l’émancipation de ce corps de métiers précarisé et stigmatisé.

Par ailleurs, nous somme également convaincu.e.x.s, que les narrations et auto-narrations de travailleur.euse.x.s du sexe sont des outils pédagogiques dont nous aurions tout.e.x.s beaucoup à apprendre, qu’il s’agisse d’argent, d’amour, de sexualité, de travail.

 


PROGRAMME

Jeudi 2 novembre

Vernissage de l’exposition 200 Roses dès 18h
Avec les oeuvres de :

AM Trépanier
Ave Fenix
le collectif CATS / SWATS
La Diabla
le collectif La Grande Horizontale Joël Defrance
Judith
Fanny Doucet
Iara
Law Clinic
Leandra K
Piti Pietru
le collectif Les Putains de Rencontres Roberta Monte
Romea Diabla
Spangle Durac

Performance de Joël Defrance : “Dans mes mains le poids de la tête du vieux monde” Joël Defrance travaille sur les notions de poétique arrivée dans l’espace public, de politiques queer et de l’être ensemble. Il explore ces questions à travers différents personnages créés in situ pour des performances solo ou collaborative.
Sa sensualité interpelle et compose dans l’écriture du désir, des propositions flirtant avec le lyrisme et le punk. Avec la voix, le corps et les machines électriques et électroniques comme médiums, il s’intéresse dans le futur aux modules de synthèse vocale et corporelle interactives.


Dimanche 5 novembre 


14h : Atelier décryptage sur le porno du collectif La Grande Horizontale
Cet atelier propose un decryptage portant sur les représentations du porno mainstream et des contextes de production.
Atelier d’une durée de 2h 

18h : Lecture de Fanny Doucet d’extraits du recueil “TDS” de Tan
Fanny Doucet, membre de CRISSURES, veut porter les voix – et les cris, sûr ! – de celleux pour qui la vie est faite de moments qui crissent un peu, ou au moins crispent. Pour cette occasion, elle lira des extraits choisis de TDS, un recueil de témoignages de TDS, principalement basé.e.x.s en France, paru en 2022.

18h30 : Lecture de Judith d’un extrait de “Ich bin Sex Arbeiterin”
La partie alémanique de l’association ProCore (faîtière des associations de TDS en Suisse) a publié en 2020 le livre “Ich bin Sexarbeiterin”, qui regroupe des témoignages de personnes tds travaillant principalement en Suisse alémanique. Judith est l’une d’entre elle.eux, et viendra lire son propre témoignage, traduit de suisse-allemand vers le français.

19h : Repas vegan prix libre

20h : Projection de “Daspu”, de Valentina Monti, Kran Film Collective, 2010
Un groupe de TDS à Rio de Janeiro se bat pour obtenir des droits et lutte contre la stigmatisation en créant une marque de vêtements qui gagne rapidement les défilés de mode brésiliens.


Dimanche 12 novembre

17h : Table ronde “Quelle éthique pour la programmation culturelle autour du travail du sexe?” avec Amar et Soraya de l’organisation des “Putains de Rencontres”.
Différents événements ont eu lieu ces derniers mois portant sur le TDS et ses représentations. Nous souhaitons aborder dans cette discussion les conséquences de cette visibilisation: si celle-ci est nécessaire pour faire connaître à un plus large public l’enjeu de l’acquisition de droits pour les travailleur.euse.x.s du sexe et la déstigmatisation de ce métier, qu’en est-il des imaginaires véhiculés par ces nouvelles formes de représentations ?
Nous invitons Amar et Soraya qui organisent les “Putains de Rencontres”, un festival par et pour les TDS ayant lieu chaque année dans une ville différente de France dans l’objectif de se donner des outils dans le cadre de l’exercice de leur travail. Ces personnes réfléchissent activement à la question des représentations des TDS au travers des programmations à destination du large public.

19h : Repas vegan prix libre

20h : Projection des épisodes de la série “Sorcière Lisa” de Camille Ducellier, 2021. Suivi d’une discussion avec Camille Ducellier, metteuse en scène, et Lisa Granado, actrice et personnage principale.
Une série documentaire intimiste qui dévoile les multiples facettes de Lisa, tantôt voyante, strip-teaseuse, cagole ou sirène.


Dimanche 19 novembre

17h30 : Lecture de La Diabla d’extraits de son prochain livre.
Ponte en mis tacones, le premier livre de La Diabla a été édité en collaboration avec Aspasie et le Collectif Occasionnel, dans le cadre de l’exposition Argent facile. La Diabla revient avec un deuxième opus, en cours d’écriture, dont elle a choisi quelques extraits.
Ce livre mêle récit autobiographique et guide pratique, il aborde la question des frontières, du travail du sexe, de l’amour, de la liberté et de la solitude. « La Diabla, fácil de conocer, difícil de olvidar ».

18h15 : Présentation du CATS – Comité autonome du travail du sexe, collectif de travailleureuses du sexe basé à Montréal.

19h : Repas vegan prix libre

20h : projection du film “La fiancée du pirate” de Nelly Kaplan, 1969
Une vengeance sociale surréaliste, dans laquelle Marie, trop humiliée depuis des années, décide, à la mort de sa mère, de se venger sans vergogne. Elle commence alors une entreprise de séduction sur tout ce que le village de Tellier compte de notables.


Dimanche 26 novembre

17h : Table ronde : “Que faire de la police et de la justice lorsque l’on est travailleur.euse.x du sexe?” avec des étudiant.e.x.s du séminaire “Law Clinic” à l’Université de Genève et Piti Pietru, travailleuse du sexe basée à Genève.
Si le TDS peut être exercé en toute légalité en Suisse, il n’en reste pas moins que l’accès à des droits sociaux fondamentaux, tels que des soins adaptés, des aides sociales, l’ouverture d’un compte ou d’un prêt bancaire restent encore impossible, mais aussi que le stigma reste profondément ancré dans la perception que la société a des TDS. Ainsi les démarches pour rapporter une agression dans le cadre du travail deviennent par exemple des plus complexes.

En France la situation, liée à la loi de pénalisation des clients et à la loi contre le proxénétisme, relègue le TDS à l’illégalité la plus totale, créant des situations de grande précarité et de grande violence pour les concerné.e.x.s, en dehors de toute considération éthique. Dans une société qu’aucun pouvoir public ne défend ou ne protège, nous voudrions donc nous poser la question des tactiques qui se développent pour que cessent le déni de la justice et le harcèlement policier à l’encontre de cette communauté de travailleur.euse.x.s. Pour ce faire, nous inviteront les organisatrices du séminaire “Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables de l’Université de Genève” et Piti Pietru, travailleuse du sexe basée à Genève, pour converser au sujet des rapports entretenus entre les TDS, les personnes et organisations qui les défendent, la police et la justice.

19 : Repas vegan prix libre

20h : Projection du film “Au coeur du bois” de Claus Drexel, 2021

Dans le légendaire Bois de Boulogne, Samantha, Isidro, Geneviève et les
autres font le plus vieux métier du monde. Entre confidences, humour et dignité, ils et elles nous emmènent au cœur du Bois.

 

Vue de l’exposition « Argent Facile », organisée par le Collectif Occasionnel. ©Eden Levi
Archive Fond Grisélidis Real. Crédit inconnu
Labygramme. Crédit : Spangle Durac
Vue de l’exposition Argent Facile / Maïa Izzo-Foulquier. ©Eden Lévi
Dans le souffle de C. Crédit : AM Trépanier
Roberta Monte. Crédit : Roberta Monte
Sorcière Lisa. Crédit : Camille Ducellier
La Diabla. Crédit : Eva-Luna Perez

Projet subventionné par la Ville de Genève et la Fondation Oertli.