Noircir eeeeh! : Visions afrofuturistes à Nyon

Une exposition centrée sur l’art performatif proposée par Cécile Nduhirahe

du 31 mai au 27 juin 2021

Au mois de juin, L’exposition Noircir eeeeh: visions afrofuturistes à Nyon investit l’espace eeeeh!. Avec ce projet, l’artiste-curatrice Cécile Nduhirahe affirme la nécessité de présenter les travaux d’artistes afrodescendant.e.x.s. de l’arc lémanique, mais aussi d’amener le public à la rencontre de visions afrofuturistes tournées vers l’avenir, interrogeant le passé ou proposant d’autres formes de temporalités. Celles-ci entrent en résonance, selon elle, avec les préoccupations sociales actuelles et la situation de crise que nous traversons. Cette exposition est centrée sur l’art performatif. Elle accueille les performeur.x.se.s Chienne de Garde, Maïté Chénière, Mbaye Diop, et la vidéaste Stéphanie Nduhirahe. Ces quatre artistes explorent le domaine de la performance selon des perspectives Afrofuturistes ou, du moins, ont des questionnements qui s’en approchent – l’Afrofuturisme étant un concept mouvant et ayant de multiples définitions. Le collectif Afroféministe Amani animera un atelier antiraciste pour les enfants et Cécile Nduhirahe un atelier de création en lien avec le thème.

  • Du 31 mai au 6 juin – Chienne de Garde
    • Mercredi 2 juin de 17h à 21h – vernissage
    • Jeudi et vendredi 3 et 4 juin de 16h à 19h – ouverture publique
    • Samedi et dimanche 5 et 6 juin de 11h à 15h – ouverture publique
  • Du 7 au 13 juin – Mbaye Diop
    • Mercredi 9 juin à 18h – performance
    • Jeudi 10 juin à 18h et 19h – performance
    • Samedi 12 juin à 11h – performance
    • Dimanche 13 juin à 18h – performance
  • Du 14 au 20 juin – Maïté Chénière
    • Samedi 19 juin dès 17h – performance et installation
  • Mardi 22 juin à 19h30 et 20h30 – projection du film Espace Trépasse de Mbaye Diop
  • Mercredi 23 juin de 14h30 à 16h30 – Atelier de création pour les enfants dès 4 ans, en lien avec l’exposition « Des lunettes pour changer notre vision du monde » avec Cécile Nduhirahe
    • Apporte tes lunettes cassées et autres petits objets récupérés!
    • Avec un goûter!
  • Vendredi 25 juin dès 19h – « Imaginer, rêver, réaliser d’autres futurs im.possibles » atelier, ballade nyonnaise et discussions par le collectif Afroféministe Amani pour les membres du collectif et sur invitation seulement.
  • Samedi 26 juin de 17h à 21h – Finissage de l’exposition :
    • projection du film « Intégration d’une pensée afrofuturiste » de Stéphanie Nduhirahe
    • performance à 18h
    • autres surprises au menu
  • Dimanche 27 juin de 14h à 15h30 – atelier antiraciste pour les enfants de 4 à 10 ans avec le collectif Afroféministe Amani
    • suivi d’un goûter!

« L’impossible m’attire, car toutes les choses possibles ont été faites et le monde n’a pas changé. »

Sun Ra

Après l’annulation et le report de l’exposition Noicir eeeeh!: une oasis par et pour les afrodescendat.x.e.s en 2020, le projet a été repensé par Cécile Nduhirahe en collaboration avec Stéphanie Nduhirahe. Elles proposent en 2021 une exposition plus proche des questionnements et des expériences qui les ont habités et qu’elles ont traversés pendant cette dernière année. Ce mois de juin, elles reviennent alors avec une exposition centrée sur l’art performatif: Noicir eeeeh!: visions afrofuturistes à Nyon.  Avec ce projet l’artiste curatrice Cécile Nduhirahe affirme la nécessité de présenter les travaux d’artistes afrodescendant.e.x.s de l’arc lémanique, mais aussi d’amener le public à rencontrer des visions et des questionnements autour de la notion d’Afrofuturismes. Ces visions tournées vers le futur, interrogeant le passé ou proposant d’autres formes de temporalités, entreraient en résonance avec les préoccupations sociales actuelles et la situation de crise que nous traversons. Dans cette optique, la performance est considérée comme un médium idéal pour aller à la rencontre du public permettant également d’interroger et de jouer avec les notions de temporalités et de traces. L’exposition accueillera donc dans un premier temps, Chienne de Garde, Maïté Chénière et Mbaye Diop. Ces trois artistes explorent le domaine de la performance selon des perspectives Afrofuturistes ou ont des questionnements qui s’en rapprochent. L’Afrofuturisme étant envisagé comme un concept décolonial mouvant visant à actionner la capacité des afrodescendant.x.e.s à réinventer leur propre futur. Ce concept est abordé pour cette exposition à Nyon telle une question ouverte qui anime des visions sur le temps, les corps et l’espace. L’intention principale de ce projet est de mettre à disposition des artistes un espace idéal de création et de leur proposer à chacun.x.e une semaine de résidence sur place, qui se clôture par une présentation performative publique de leur recherche. Dans un deuxième temps, différents événements auront lieu dans l’espace tel qu’un atelier de création pour enfants lié au sujet de l’exposition ou encore la projection du film d’animation Espace Trépasse réalisé par Mbaye Diop. Enfin, le collectif Afroféministe Amani animera un atelier antiraciste pour les enfants. Parallèlement, la vidéaste Stéphanie Nduhirahe retracera le processus de recherche ainsi que le travail des trois performeur.x.se.s et les différentes interventions qui auront lieu dans le cadre de cet événement. Sa vidéo sera ensuite présentée lors du finissage de l’exposition et sera disponible en ligne.


Cécile Nduhirahe vit et travaille à Nyon. Diplômée en 2006 de la haute école d’art et de design de Genève (HEAD) en arts visuels, elle obtient en 2008 le Master « Art in Public Sphere » de l’école de design et haute école d’art du Valais (EDHEA). Son travail interroge les thèmes des identités et du déplacement qu’elle exprime en créant des objets hybrides mêlant différentes techniques : le dessin, la sculpture et la performance. De la production d’une œuvre découlent des formes et des images qui se retrouvent déplacées dans les créations suivantes. La pratique de Cécile Nduhirahe est multiple et se soustrait volontairement à toute tentative de catégorisation. Sculptures, dessins, vidéos, photographies et reproductions sont employés indifféremment et traités sur un pied d’égalité. Au croisement de ses préoccupations, son intérêt pour l’afroféminisme influence ses dernières créations. Ces dernières années, elle travaille principalement avec deux soeurs au sein du « Collectif and then… » autour de la question des héritages multiples. Cécile Nduhirahe a exposé dans différents espaces d’art en Suisse et également Dakar et à Berlin. En 2019 à Lausanne, elle intervient comme artiste et co-curatrice pour l’exposition “La fin de l’innocence” à l’espace Arlaud. Parallèlement, elle enseigne depuis 2011 les arts visuels pour les degrés secondaires 1 puis 2.

Stéphanie est une artiste nyonnaise travaillant d’une part comme artiste vidéaste/performeuse et parallèlement comme artiste de cirque. Elle se forme à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Genève (ESBA actuellement HEAD) et à l’École de cirque de Québec, puis obtient le certificat de dramaturgie circassienne, une formation organisée par le Centre des Arts du Cirque CNAC et L’École Supérieure des Arts du cirque ESAC.Stéphanie recherche à créer des pièces où la frontière entre le cirque et l’art performatif se confondent. Elle mélange installation, vidéo et performance.Son travail est présenté au sein de divers espaces réputés notamment au Pratt Manhattan Gallery à New York, au musée CAAM à Las Palmas, à Videonale 11 à Bonn. Stéphanie s’est produite internationalement avec différentes compagnies dans divers lieux tels que The Roundhouse (Londres), L’ Opéra National de Prague, Festival international del circo, Rio de Janeiro (Brésil). Elle travaille de plus comme dramaturge, oeil extérieur et chorégraphe acrobatique. Stéphanie est aussi la co-fondatrice de la Cie Pieds Perchés ainsi que membre active du Collectif and then….

Maïté Chénière (aka Mighty) adopte la recherche théorique, la musique, la performance ou encore la vidéo pour créer des expériences hybrides et s’intéresse aux productions culturelles de personnes queer racisées, mixant savoirs théoriques et populaires pour créer un discours émancipatoire. Iel est titulaire d’un Master en Arts visuels, CCC – Études critiques curatoriales cybermédias de la HEAD Genève et d’un Bachelor en Arts visuels de l’Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles. Son travail a été présenté dans divers lieux tels que : la Haus der Kulturen der Welt, Berlin ; la galerie 1.1 ,Bâle; le Festival Les Urbaines, Lausanne, le Théâtre de L’Usine; la Mains d’oeuvres, Paris ou encore les Ateliers Claus, Bruxelles. Mighty (House of ButchXtra) est unx DJ et producteurx baséx à Genève. À travers la musique, iel travaille les espaces temps dans une perspective afrofuturiste. Le dancefloor devient un lieu d’émancipation et de célébration pour des corps multiples et fluides . Mighty organise les événements pluridisciplinaires Archipelagogo Club à Genève qui mettent en avant la richesse et l’héritage politique de la culture club. Iel s’est produit à Paris, Berlin, Leipzig, Johannesburg et à travers la Suisse.

Mbaye Diop est un artiste visuel, performeur d’origine sénégalaise. Après ses études à l’école des arts de Dakar, il enseigne les arts plastiques au collège et au lycée tout en poursuivant sa pratique artistique.Son son travail est présenté au Sénégal dans une série d’expositions à Saint-Louis (galerie Waaw, Institut Français), à Dakar (centre culturel Blaise Senghor) puis en Europe plus précisément en Suisse (à Genève à la galerie Skopia, à l’espace eeeeh ! à Nyon et à la Becque à la Tour-de-Peilz). Le travail de Mbaye Diop repose essentiellement sur un rendu en noir et blanc issu des images de son quotidien sénégalais. Il réalise de grandes peintures murales et, comme moyen d’expression artistique, utilise la sérigraphie sur des supports variés (carton, bois, mur, etc.), mais aussi la vidéo et la performance.

Vanessa Sin est une performeuse pluridisciplinaire et productrice autodidacte basée à Lausanne. Sous différents acronymes elle explore différents médiums de création. Sous Chienne de Garde, elle s’essaie à la production musicale, l’écriture, au mouvement ainsi qu’à l’installation. S’aidant de ces multiples outils, elle crée des tableaux hybrides émotionnels et sincères. Une des membres fondatrices de B2B2 collective, elle est aussi la fière fille d’Ivy Monteiro (TropikahlPussy) et membre de la house of B.Poderosa.

Le collectif afroféministe Amani de Nyon s’inscrit dans la lutte contre le racisme et le sexisme que subissent les personnes noires, afrodescendant.x.e.s et se reconnaissant du genre féminin en Suisse. À l’aide d’une approche intersectionnelle, il souhaite lutter pour l’élimination des discriminations de race, genre, classe, sexualité ou de religion et proposer des outils pédagogiques aux futures générations leur permettant de valoriser l’Histoire Noire et Africaine.Le collectif se réunit régulièrement en mixité choisie et a proposé durant l’année 2019 des discussions autour de projections de films, de lectures ou de repas. Il a notamment été invité par la Quatrième Vague (club de lecture féministe lausannois) et Les Nouveaux Musées de Bienne pour des discussions autour de l’afroféminisme militant. En 2021, le collectif Afrofémisite Amani collabore avec la ville de Nyon (CISEN) pour la création et la mise en place d’un atelier antiraciste pour les enfants dans le cadre de la semaine contre le racisme.

Avec le soutien de Région de Nyon et Ville de Nyon.