Femmes sourdes, dites-moi

Par Marie-Andrée Boivin et Vicky Blouin

15 septembre à 20h30
Documentaire (56min) entièrement accessible en langue des signes québécoise, et français audible/sous-titré.
Ouvert à tous·x·tes

Traditionnellement, ce sont les personnes entendantes qui font des recherches, des livres, des films, au sujet des sourd·x·e·s. Qu’est-ce que les personnes sourdes raconteraient de leur vie, de leurs perceptions, de leurs expériences, si elles en avaient la possibilité? Je suis une femme sourde, l’histoire des sourd·x·e·s ne m’a pas été racontée. Je suis allée à la rencontre de femmes sourdes, je leur ai demandé de me raconter leur histoire de vie. Mon histoire. Elles ont fréquenté la première et seule école de filles sourdes au Québec et au Nouveau-Brunswick, L’Institut des sourdes- muettes de Montréal, dirigé par les Soeurs de la Providence, en activité entre 1851 et 1975. Les femmes sourdes de cette génération se connaissent toutes. Elles partagent une histoire commune, une langue commune. Elles me l’ont racontée cette histoire; elles vous la racontent maintenant.

La projection sera suivie d’une discussion en lien avec les sujets du film, menée par une médiation de Noha El Sadawy.
LOGO LSF
Marie-Andrée Boivin est sourde oraliste et signante. Une méningite l’a rendue totalement sourde à l’âge de 3 ans. En 1987, à 8 ans, elle a été le premier enfant à recevoir un implant cochléaire au Canada. Elle a étudié principalement les arts, les lettres et la communication, d’abord les arts visuels au cégep puis la photographie professionnelle. Elle a un baccalauréat universitaire en art dramatique, concentration scénographie, un certificat en études féministes et une maîtrise en communication profil média expérimental. La photographie l’a amenée à la vidéo et à la réalisation documentaire, tout comme sa collègue Vicky Blouin. Marie-Andrée a réalisé plusieurs vidéos sur la surdité. En 2015, elle réalise avec Vicky Blouin un documentaire sur les femmes sourdes scolarisées par les Sœurs de la Providence, dans la première et unique école pour 6illes sourdes au Québec de 1851 à 1973, « Femmes sourdes, dites-moi… », huit fois primé à l’international. Les deux ont ensuite réalisé un documentaire au sujet des chiens d’assistance à l’audition et leurs humain‧es sourd‧es, « Le son au bout des pattes / Tazza Superstar » en 2022. Elles travaillent actuellement sur un documentaire sur l’impact de la pandémie pour les personnes sourdes et malentendantes. Marie-Andrée milite pour l’accessibilité culturelle et médiatique. Elle est également chargée de cours au programme Communication et surdité du Cégep du Vieux-Montréal. 
Noha El Sadawy (née en 1980), est sourde et est diplômée du CAS de Médiateur·rice culturel·le (HESTL), et s’engage depuis 12 ans dans ce métier avec passion. La médiation culturelle lui permet d’être en relation avec le monde culturel, aussi bien à Genève que dans le canton de Vaud. Son objectif a toujours été le même : offrir un accès facilité à la culture pour les personnes sourdes au travers de la langue des signes. Elle a notamment collaboré avec l’Association S5 qui lui a permis de tisser un réseau de contacts dans les institutions culturelles et avec des artistes. Elle souhaite que les instances culturelles prennent en compte la richesse et la diversité du public et que les personnes sourdes et la langue des signes y soient désormais inclus. Depuis quelques mois, elle travaille désormais en tant qu’indépendante afin de mener à bien les projets de médiation culturelle qui lui tiennent à cœur. 
En 2016, elle a vécu une belle expérience avec l’artiste Camille Llobet, qui avait réalisé une performance filmée : une prestation scénique de l’Orchestre du Collège de Genève interprétée simultanément en langue des signes, « Voir ce qui est dit », en 2016. C’était une expérience très enrichissante. 
@nelsadawy
Facebook: Noha El Sadawy