Thérapie visuelle

THÉRAPIE VISUELLE
N. fem. Méthode de traitement de certains troubles à l’aide de l’usage intensif de couleurs, de paysages vastes et spectaculaires comme la nuit, la forêt, les orages et la glace qui flotte
Syn. Le sentiment océanique
Jessica Decorvet

HORAIRES D’OUVERTURE
Mercredis-jeudis 16h-19h
Samedis 14h-19h en présence de l’artiste avec goûter à 16h et sieste musicale à 16h30
Ou sur rendez-vous
Samedis 24 et 31 décembre fermé

Cet hiver, l’espace eeeeh! de Nyon invite l’artiste genevoise Jessica Decorvet pour sa première exposition individuelle. À cette occasion, celle-ci dévoile une série de dessins au crayon de couleur et craies grasses de grand format dans lesquels sont distillés les éléments d’une « thérapie visuelle » inspirée par le sublime des icebergs et autres paysages spectaculaires. Concernée par la question de la beauté visuelle et de ses effets psychiques, Jessica Decorvet ausculte le lien entre images et émotions à travers un travail minutieux et ambitieux sur les formes, les tonalités et les lumières.

Si elle s’évertue d’abord à reproduire les effets visuels magnifiques des paysages, et le sentiment océanique – sorte de joie extatique – qui en découle, la recherche formelle de Jessica Decorvet se double d’une réflexion sur les images et les idées qui forgent le caractère exceptionnel de ces paysages. Les sujets qui remplissent ces tableaux sont à la fois des souvenirs sincères de moments extatiques de thérapie visuelle – glace, eaux tumultueuses, cieux, forêts mystérieuses, mais aussi des éléments qui mettent en scène la fascination contradictoire pour la nature spectaculaire. Ainsi, les paysages à première vue de grande beauté révèlent des catastrophes et injustices cachées – fonte des glaces, désert industriel, plantes invasives, etc. Elle utilise cette sociologie du paysage pour questionner le monde et les images qui le constituent. Elle esquisse ainsi une anthropologie visuelle critique de la façon dont certains symboles, dont la figure de l’iceberg, sont repris et réinterprétés dans notre société.

Les détails de ces illustrations et les thèmes de sa recherche sont repris dans une série de livrets éditée à l’occasion de l’exposition. Ces publications pourront notamment être parcourues lors de sessions d’écoute de musique proposées par des ami.e.s de Jessica au cours des semaines d’exposition. L’une de ces dates sera aussi l’occasion de profiter d’un concert du groupe choral Alice. Cette proposition à eeeeh! est l’une des étapes d’une recherche formelle et conceptuelle entamée lors d’expéditions maritimes au Groenland en 2018 et 2021. Ces explorations artistiques se sont concrétisées une première fois par une publication dans le deuxième tome de la publication Sillages, revue poétique et artistique qui documente les expéditions maritimes menées par la Fondation Pacifique.


PROGRAMME

Tous les samedis 
14h-19h : en présence de l’artiste avec goûter à 16h et sieste musicale à 16h30
La sieste musicale est l’équivalent sonore de la thérapie visuelle, il s’agit d’une session de musique qui touche droit au coeur de nos invité.e.s.

Jeudi 15 décembre
Vernissage dès 18h

Samedi 17 décembre
Proper Thon

Samedi 7 janvier
16h : Zoé et Jonas
18h30 : concert du groupe d’Alice
Suivi des pâtes fameuses de Louis Schild et Joachim

Samedi 14 janvier
Julo et sa musique triste pour le finissage


© Jessica Decorvet


BIOGRAPHIE

Jessica Decorvet est artiste dans le domaine du dessin, du livre, et récemment du costume et de la vidéo. Elle travaille à l’Atelier genevois de gravure contemporaine où elle co-dirige le pôle de micro-éditions. Dans ce cadre, elle édite, imprime et réalise des livres d’artiste à l’aide de différentes techniques de l’estampe, en particulier de la risographie. Elle a publié plusieurs livres aux Editions Ripopée dont le livre-audio «En miettes». En 2018, elle part faire une première résidence en bateau en arctique, suivie d’une autre en 2021. Cette aventure entame une obsession visuelle pour la glace, la mer, les bleus et les gris. Son exposition en avril dernier, signée du duo Les Godardas, intitulée «Chercher, trouver, perdre: le Nord» présente les costumes des quatre personnages allégoriques qui ont arpenté le grand nord, des textes ainsi que les vidéos qui retracent leur épopée. En parallèle de ces activités plastiques, elle co-réalise le long-métrage Super Super sorti cette année, documentaire qui suit treize adolescent.e.s construire leur personnages héroïques de fiction.