Résidences d’artistes – Valentina D’Avenia et Cecilia Moya Rivera

Du 16 au 28 février 2021

Combien de deuils as-tu déjà faits? 
Quais as promessas que você faz pra você mesma?
Où est la saleté en Suisse si elle n’est pas dans nos rues propres? 
N’est-ce pas la langue qui nous possède ? 
De quoi tu as le plus honte ?
Qu’est-ce que tu vois en Suisse que les suisses ne voient pas ?
Est-ce que dans un monde lesbien les mains seraient cachées car considérées comme des organes
génitaux ? 
Ça vous dit qu’on partage tout ?
Você matou a branca dentro de você? 
Quels sont les mots que tu ne peux pas traduire en français? 
Pourquoi sur les sites des élections communales il n’y a que des blancs anti-racistes mais quand
même que des blancs? 
No future no culture, pourquoi tu n’as pas partagé sur les réseaux ?
Est-ce qu’on peut normaliser le fait de vouloir dormir avec ses ami.e.x.s?
Est-ce que tu es des personnes différentes quand tu parles des langues différentes ? 
Quantas coisas ou pessoas você já abandonou? 
Est-ce que bientot cela n’arrivera plus de se perdre? 
Do you feel pleasure to inhabit your own body?
Where does you anger comes from?
Shall we do a list of all techniques used by whiteness to stay hegemonic? 
​piensas seguido en tu pasado?
de que tienes vergüenza?
​como practicas la idea del tiempo – no linear?
​what do you think is the most interesting thing about the present?
¿piensas que las relaciones se terminan?
Você sabe dizer I surrender em quantos idiomas?
Você acha que as pessoas precisam de quanto tempo para entender as palavras?
¿Qué piensas del prefijo RE-?
Quelles sont les expressions en espagnol qui te manquent le plus au quotidien ?
Você se sente mais você em portugues?
Do you think the languages have an energy?
Crees que deberia aprender el acento del lugar donde vivo?
How does the language transform you?
Comunidad y colectividad son sinonimos?
En el futuro vamos a extrañar algunas palabras de antes?
Did you ever forget a language?
Do you dream in the same language that you use everyday?
Do you think that dreams happens in the same place that we are now?
Você sexualiza as coisas e as pessoas com frequência?
¿Cuanto sangras en un mes?
Você sabe que morangos eram brancos no começo ?
¿hablar de postcolonizacion es crueldad o ironia?
¿Qué significa nuestro trauma?
Are you feeling good?
¿Piensas que las emociones son revolucionarias?

V_a_l_e_n_t_i_n_a_ D’a_v_e_n_i_a_ (_L_u_g_a_n_o,_ 1_9_8_9)_ _est curatrice, artiste et traductrice. Récipiendaire du Prix d’encouragement à la recherche en Histoire de l’Art de l’ASHHA en 2014, Master en Histoire de l’Art et Sciences Historiques de la Culture en 2016, Responsable de l’espace d’art le Cabanon de 2014 à 2015, ses projets sont orientés vers la réparation de l’histoire de l’art, la valorisation de savoirs non-hégémoniques et les stratégies de hacking de normes de genre, race et classe dans les milieux culturels. Elle a effectué des stages à Swissnex Brazil et Pro Helvetia, a collaboré comme artiste ou curatrice La Casa do Povo (BR), Verbo Festival et de nombreuses institutions Suisses. Elle a travaillé en tant qu’administratrice et productrice aux Urbaines en 2019 et est actuellement programmatrice d’Arts Visuels et d’Arts Vivants au sein de Foodculture Days (Vevey), eeeeh! (Nyon), La Fête du Slip(Lausanne). Elle est membre du collectif de traduction BRASA et du collectif Universidad Desconocida.

Cecilia Moya Rivera (Santiago, 1992) est une artiste multiforme et graphiste sud-américaine –d’origine chilienne– qui vit à Genève. Active dans divers collectifs féministes ainsi qu’au sein du collectif MilM2, avec lequel elle explore les pratiques collectives dans l’espace public comme outils politique/performatif. Avec le collectif MilM2, elle a présenté des projets dans de nombreuses villes et festivals au Chili, Uruguay, Brésil, Portugal, Espagne, Allemagne, Irlande et Suisse. À Suisse elle a présenté son travaille a BDQI (Nyon), far° (Nyon), Arsenic. Parallèlement, elle a développé ses recherches personnelles sur le mouvement féministe alternatif au Chili, après la dictature de Pinochet. Actuellement, elle expérimente sa pratique artistique, dans une perspective féministe et polyphonique, sur la langue comme arme politique de décolonisation.