Performance le jeudi 29 mai.
« On ne va plus raser les murs. Et si on nous y force, on y laissera les traces de notre présence. »
C’est le jeu du visible et de l’invisible qui se rejoue sans cesse dans l’espace public et que l’artiste, Gemma Ushengewe, veut rendre mouvant.
Quand on est un corps minoritaire, confronté à une surveillance structurelle — dans les supermarchés, les musées, les bibliothèques, les théâtres, les gares, les aéroports, les espaces publics — on apprend à vivre dans l’hypervigilance ou à convoquer un autre imaginaire.
C’est l’imaginaire de la·e·x fugitif·ve·x, qui joue avec sa présence, détourne les assignations, invente sa propre place. C’est un mouvement intérieur, même quand le corps reste immobile. C’est un camouflage quand on devient trop visible. C’est apparaître sur une scène qui négociait encore notre présence.
Dans la performance « La biche a des ressorts arrière » les gestes et la parole incarnent ces postures de fuite, d’apparition, de résistance. Dans un décor qui évoque la chasse et la surveillance, l’artiste nous propose de devenir à la fois le territoire, l’espace, et le corps qui s’y déplace.


Programme
Performance “La biche a des ressorts arrières”.
Jeudi 29 mai
Accueil dès 19h30, performance à 20h.
Suivi par un repas prix libre.
Gemma Ushengewe présente une performance qui travaille sur l’expansion de l’espace, jouant avec des zones délimitées qui déclenchent un mouvement intérieur. L’artiste incarne un·e·x fugitif·ve·x urbain·e·x et réinterroge nos lieux d’échappatoire dans l’espace contrôlé, ainsi que notre fugitivité face aux méthodes d’assignation de place. Le corps, en mouvement ou figé, invente son propre langage, se réapproprie l’espace. Il réactive en lui des mémoires de celleux qui courent pour s’échapper, celleux qui se camouflent pour disparaître, celleux qui deviennent trop visibles et dérangent. Dans un décor qui évoque la chasse et la surveillance, l’artiste nous propose de devenir à la fois le territoire, l’espace, et le corps qui s’y déplace.


Biographie
Gemma Ushengewe (iel et elle), né.e.x en 1995, est un·e·x cinéaste, monteur·se·x et performeur.se.x résidant à Genève.
Gemma s’intéresse à la réappropriation de la narration à travers le cinéma documentaire et expérimental, l’écriture et la performance.
Dans un cadre plus large, iel aborde les sujets autour de la surveillance en posant la question de comment naviguer dans les espaces de contrôle et d’assignation de place. Dans ses pièces et ses films, l’artiste nous amène dans un échappatoire de poésie et d’imaginaire mélant politique et intime.
Son dernier film «Le hérisson noir» sorti en 2020 fut montré au festival Dei Popoli, au Black Box et à l’espace eeeeh! et au Paraponera Festival.
En 2023, Gemma est diploméx en Master de recherche d’études critiques, curatoriales et cybermédia (CCC) à la HEAD. Iel relie ainsi la théorie et la pratique autour des problématiques qui l’intéresse comme le racisme structurel, le néocolonialisme, la conscience fugitive et la libération des imaginaires.
